La vie d'un sang-mêlé n'est point rose, et si leurs conditions de vie sont meilleures que celles des braells, ils ne vivent pas non plus la vie des sang purs. Exclus, rejetés et considérés comme la lie de la société, des erreurs que même des générations de pureté ne saurait efface, ils n'ont même jamais la possibilité de se plaindre de leur sort.

Si les sang purs sont parfaits et les braells des erreurs qui n'auraient pas dû voir le jour, les sang-mêlés sont dans une autre catégorie. Que des sorciers aient pu accepter de s'unir à des sans-pouvoirs échappe aux sorciers scandinaves, qui ne voient aucune raison valable de vouloir ainsi souiller son sang et sa magie. Les enfants nés de ces unions, ou descendant de plusieurs mélanges, sont alors exclus de la société. Moqués, rejetés, torturés et humiliés, ils sont les jouets des sang purs et bien souvent considérés avec moins d'égards que des chiens. Il est difficile pour un sang-mêlé de se faire un nom, ou de réussir à percer dans ce milieu. La seule façon connue est en naviguant, mais ces navires seront alors évités. Ils n'ont droit qu'à un prénom, puisqu'aucune famille ne veut unir son nom aux sang-mêlés.

Relégués aux tâches les plus ingrates et aux métiers les moins gratifiants, ils vivent sous le joug de la méfiance populaire. Aussi doué puisse être un commerçant, s'il est de sang-mêlé, il sera soupçonné d'être un arnaqueur. Que leurs capacités soient bonnes, ils ne seront engagés nulle part. Que leur travail s'avère trop bon et il y aura toujours quelques personnes pour venir saboter la chose, ou crier au vol. Il est aisé d'accuser les sang-mêlés de tous les crimes, après tout. Écartés de la politique, ils n'ont pas le droit d'assister aux things, qui s'adressent aux réels citoyens et non pas à des sous-citoyens. Ils sont jugés selon les mêmes lois que les autres, mais il faut avouer que la justice est parfois plus accommodante pour les sang-purs...

La partie la plus épineuse de leur vie est la magie. Puisqu'ils n'ont pas accès à une éducation convenable, ils n'apprennent pas à maîtriser leur magie. Ce qu'ils pourraient faire grâce aux runes, ils ne le peuvent pas, la plupart ne sachant pas lire. Ils vivent donc au fil de pouvoirs aléatoires, qui se manifestent au gré de leurs sentiments, et sont parfois victimes de leurs expérimentations et de leurs crises. Plusieurs sang-mêlés sont le choix de vivre le plus possible sans magie, pour ne pas s'attirer d'ennuis, mais c'est difficile de contrôler quelque chose qui échappe justement à votre contrôle...

S'il est des impurs qui s'accommodent très bien de leur situation et n'iraient pas clamer qu'ils ont des droits supérieurs à ceux qu'on leur accorde, il en est d'autres qui voudraient avoir plus de libertés : pouvoir se battre avec un sang-pur librement est l'une d'entre elles. En somme, depuis quelques mois, ceux qu'on appelle "impurs" se regroupent et se préparent au combat. Leur but ? Reprendre ce qu'on leur a enlevé au nom de la pureté du sang. Ils veulent revenir dans l'échelle sociale, sans qu'on se soucie de leur ascendance. Programme intéressant mais fastidieux, ils sont conscients qu'ils ont besoin de soutien parmi les sang-purs et ne se sont pas arrêtés en si bon chemin.
À l'ombre du Corbeau qui Louche, ou dans d'autres contrées éloignées de Skuli, les impurs se sont organisés. Entrainement magique, maniement des armes, espionnage, fourberies et autre roueries. Petits groupes par petits groupes, ils devraient parvenir à prendre le pouvoir, du moins est-ce leur plan. Mais ils savent qu'ils doivent d'abord saper les sang-purs s'ils veulent pouvoir gagner la première bataille.
Alors ils ont comploté, encore et encore. Des villages reculés ont été le lieu de soulèvements, rapidement calmés par les sang-purs qui tenaient lesdits villages. La révolte gronde, l'envie d'en découdre monte.
Le plan a été amorcé : Jól devrait être le moment du lancement de cette révolte. Jól et ses réjouissances. Jól et la réunion de l'ensemble des scandinaves au sein de Skuli.

INFORMATIONS SUPPLÉMENTAIRES : Tous les sang-impurs ne sont pas partisans de la révolte. Certains veulent simplement avoir plus de droit qu'ils n'en ont pour le moment, d'autres s'en moquent comme d'une guigne. À la tête de la révolte, on trouve essentiellement des sang-mêlés récents (c'est-à-dire qu'ils sont devenus sang-mêlés et ont perdu leurs privilèges depuis deux générations à peine). Rejoints par des bannis, des esclaves, et des sang-purs progressistes qui ne sont pas forcément au courant du plan terrible fomenté à l'ombre des bouges mal éclairés, la contestation a enflé.
Pour en faire partie, il faut passer plusieurs tests : la crainte d'être espionnés est grande et la discrétion est un maître mot.  
Les braells sont volontairement laissés hors du coup : ils ne contrôlent pas assez leur magie, et ils sont en dessous des sang-mêlés dans l'échelle des "castes".