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Rhaegar Askandör
Rhaegar Askandör

Pseudo : Evy/Lola
Crédits : c a s s o u pour la signature ■ Mari-Jane pour l'avatar
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Âge du personnage : 21 ; l'âge d'or
Ascendance : Sang-Pur
Statut : Navigateur sur la Pute borgne
Particularités : Vainqueur du premier Tournoi des Trois Sorciers ■
Dédoublement de personnalité : Hella elle l'a.
Points : 47

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(#) Sam 18 Jan - 23:36



VIGDAR
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Participants • Rhaegar Askandör & Vigdis Utanlands
PNJ ? Aucun, du moins Rhaegar l'espère.
Statut du sujet • Privé, PRIVE, PRIVEEEE.
Date, mois, année • Mörsugur 1295
Lieu • La Hutte Close
Moment de la journée • Tard dans la soirée
Météo • -18°C - Soleil rare, neige, vent froid.

Je ne souhaite pas que les Nornes interviennent dans ce sujet
(à noter que dans le cas d'un sujet d'intrigue, vous n'aurez pas le choix)
photographie ©a room of my own
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Rhaegar Askandör
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(#) Dim 19 Jan - 0:02




A chaque pas qu’il faisait, l’envie de rebrousser chemin prenait Rhaegar. Quelle idée, franchement, non mais quelle idée. Il se sentait même légèrement insulté par l’intention de ses soi-disant amis. Même Arys avait participé au complot, Arys si droit, si raisonnable, si réfléchi. Arys et les deux autres trolls qui avaient décidé de lui payer une gueuse. Et pas n’importe laquelle, ça non ! La tenancière de la Hutte Close, mesdames et messieurs. Cela avait du leur coûter une fortune en plus. Ils auraient pu lui offrir une jolie tête de cerf pour se sentir moins seul dans la triste hutte de son père alcoolique, mais non, il avait fallu utiliser les grands moyens.
Il les avait retrouvés depuis peu, Arys, sa jumelle Kara et Drogon. Habituellement, ils arrivaient à se voir plutôt souvent, malgré le fait que Rhaegar ait encore été à Durmstrang alors que les trois autres avaient fini leur scolarité. Des sorties, des excuses. Mais lors du Tournoi, il avait été prisonnier de son propre choix. Livré à lui-même, il n’avait pu les voir qu’à trois occasions, lorsqu’ils étaient venus l’encourager, pour les trois tâches. Cela faisait long, et même s’il ne pouvait se résoudre à l’admettre, ces imbéciles lui avaient manqué.

Mais tout de même, par la barbe d’Odin ! Il comprenait bien qu’il pouvait avoir quelques corbeaux de retard dans ce qu’il s’était passé dans leurs vies, mais depuis quand Arys avait bien pu être part d’une telle folie ? Un tel comportement de la part de Kara et Drogon, passe encore. Mais Arys. Et dire qu’il avait confiance en lui. Il était le cerveau de leur bande de bras cassés ; rien n’allait plus. Pour le récompenser, ils auraient quand même pu trouver autre chose. Rhaegar avait survécu à trois extraordinaires tâches dans ce Tournoi, et il était effrayé d’aller affronter une prostituée. Il soupira.

Pourtant ce n’était pas faute d’avoir essayé d’échapper à la chose. La veille, il avait poliment envoyé un corbeau à la fameuse tenancière, Vigdis, pour lui dire qu’elle n’était pas obligée de tenir sa part du contrat, et qu’elle pouvait même garder l’argent qu’elle avait reçu d’avance (pour ce qu’il en avait à faire), mais qu’il ne se montrerait pas, car il n’était tout simplement pas intéressé par le fait de faire l’amour à une propriété. C’était peut-être l’un des seuls dans son entourage, mais Rhaegar ne couchait pas avec n’importe qui, et encore moins avec quelqu’un qu’il payait pour. Au contraire de Kara, qui prenait sa vie sexuelle très à la légère, le jeune homme ne trouvait que peu d’intérêt à la chose. Non pas qu’il soit prude, ou pire, vierge ! Kara avait veillé à ce qu’il n’atteigne pas sa seizième année sans connaître ce genre de plaisir. Mais toutefois, cela ne voulait pas dire qu’il était prêt à dépenser de l’argent pour s’envoyer en l’air. De plus, sans vouloir se vanter, il était vainqueur du tournoi des trois sorciers, et avec un peu de chance, futur Jarl, lorsqu’il se serait débarassé du Jarl actuel, de sa précieuse Carina et de toute leur famille de bourgeois stupides. Des gueuses prêtes à écarter les jambes pour lui juste à cause de ce détail, il en avait déjà croisées. Il n’avait aucunement besoin de la Hutte Close pour satisfaire ses désirs s’il en avait.

Mais alors qu’il n’attendait aucune réponse, Vigdis lui avait renvoyé un corbeau. Il aurait du sentir les vents du Wends rien qu’en déroulant le parchemin. Elle le pressait de venir tout de même, lui affirmait qu’il serait surpris. Que le milieu dans lequel elle travaillait n’avait rien à voir avec l’idée qu’il pouvait s’en faire. C’était drôle, pensait-il, car il était pourtant persuadé que tous les bordels étaient plus ou moins les même. Certes, les prestataires pouvaient être plus ou moins douées. Mais l’impression de glauque, et de sale, et de désagréable lui venait à l’esprit à chaque fois qu’il pensait à ce genre d’endroits. Bien sûr, il n’y avait jamais mis les pieds. Mais il n’en avait jamais eu envie non plus. Il était pourtant prêt à fermer les yeux sur la plupart des éléments de la réputation de la Hutte Close. Après tout, si Bartram Oddi, son capitaine, son idole, y mettait les pieds, c’est que cela ne devait pas être si terrible.

Cependant, la belle tenancière avait piqué au vif la curiosité du jeune homme. Il prévoyait toujours de dire à ses camarades qu’il n’y était pas allé, et il était même prêt à débourser la somme lui-même pour les rembourser, mais il était hors de question qu’il admette avoir pris part à ce plan fourbe.
Il était donc sur le chemin, la tête haute, tentant de ne pas avoir l’air embarrassé le moins du monde. Pour Rhaegar qui avait toujours de l’assurance à revendre, toujours une remarque sarcastique sur les lèvres, c’était bien nouveau. Et que lui dirait-il quand il se retrouverait face à elle ? C’était pire que dans ses cauchemars. Le vainqueur avait l’impression d’être de retour à Durmstrang, l’année de ses quinze ans, lorsque Kara avait décidé de prendre sa vie amoureuse en main. Jeune et inexpérimenté. Six ans plus tard, face à une femme aussi sûre d’elle et de son métier… Il se désespérait d’avance. Mais convaincu du bien fondé de son opinion, il ne s’arrêterait pas en si bon chemin. S’il y allait, c’était pour lui faire entendre raison, et par politesse.

Sous peu, il arriva devant la porte de la Hutte Close. Le jeune homme resta planté là comme un Vif-Höd pendant quelques instants. Que devait-il faire ? Rentrer ? Attendre ? Les demoiselles n’étaient pas sensées deviner par magie qu’il était là. Mais s’il entrait et tombait directement sur une des putes de la maquerelle en pleine action ? Après une fraction de seconde de réflexion, il haussa les épaules et décida qu’il en avait vu d’autres. Il poussa la porte, et se prépara mentalement à l’accueil qui lui serait fait.


Dernière édition par Rhaegar Askandör le Ven 7 Fév - 0:09, édité 1 fois
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Vigdis
Vigdis

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Ascendance : Sang pur reniée par sa famille (née Utanlands)
Statut : Mère maquerelle de la Hutte Close, bordel qui n'offre ses services spéciaux (et chers) qu'à des clients triés sur le volet
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(#) Lun 27 Jan - 16:22

Nue face au miroir, Vigdis hésitait. Il lui démangeait de se présenter dans cette tenue face à son client, mais elle savait que ce serait une mauvaise idée. Elle devait le convaincre, après tout. « Alwine ? » « Oui madame ? » La nouvelle pute se leva précipitament. « Quelle robe, pour celui qui viendra cette nuit ? » « Pourquoi mettre une robe ? » lui répondit elle malicieusement. Sa patronne rit. « J’aimerai bien aller le voir de cette façon, mais vois tu, il va falloir que je lui montre une face acceptable, pour commencer. » « Et pourquoi donc ? Il sait ce que vous êtes, non ? » « Justement. Et apparement, ça lui pose problème. » « … Pourquoi vient il, alors ? » demanda la jeune blonde alors qu’elle examinait les différentes tuniques. « Parce que je lui ai expréssemment demandé. Un sang pur, vois tu, qui pense qu’il a des idéaux trop élevés pour s’abaisser à coucher avec une pute. Un idiot qui pensent que l’argent n’achète pas l’amour. Je veux lui montrer le contraire. Alors ? Que m’as-tu trouvé ? »

«Il vous faut quelque chose de simple, alors. Si c’est un sang pur, ce n’est pas une tunique de fils d’or qui l’impressionnera. Celle-ci vous ira bien. » Elle lui montrait une tunique de lin, qui descendait jusqu’aux genoux, d’une délicate couleur grise, semblable aux yeux de Vigdis. Celle-ci enfila la tunique, sans porter néanmoins autre chose en dessous, ni sous vêtements, ni chemise longue (elle restait une mère maquerelle, malgrès tout.) «Et le châle pour aller avec. » Le châle aussi était d’un gris plus clair, d’un tissus léger. Pour faire tenir le tout, Alwine piqua deux broches, l’une discrète mais travaillée, en argent, et l’autre, cadeau d’un clien important, en argent elle aussi, agrémentée de deux pierres précieuses, un diamant bleu, et une aigue-marine retaillée. « Alors ? » « C’est un choix parfait, Alwine. » Les couleurs restaient simple et faisaient ressortir ses grands yeux, tandis que la forme de la tunique laissaient deviner chacune des formes de son corps. Il suffisait qu’elle bouge pour que ses hanches ou sa poitrine soient mise en valeur.

« Bien ! » Elle descendit les marches qui menaient à la salle principale, où l’attendaient ses putes, plus ou moins habillées. Elles étaient toutes magnifique. C’était le principale critère de recrutement de Vigdis. Elle n’hésitait pas à recruter des beautés qui ne rentraient pas dans les critères vikkings, filles de l’Orient ou de l’Asie. « Brunehilde est avec un client » annonça sa seconde. « Un homme est venu réserver Cléa et Xin. Les deux en même temps, pour toute la nuit, il viendra dans quelques heures. Il payera quasiment le double de la somme habituelle. » « Bien. Les vins sont ils prêts ? » « ils ont été livrés comme prévu. Je pense qu’il faudra recommander de l’hydromel, demain matin. » Gérer un bordel, c’était aussi savoir s’occuper de tâches très matérielles. « Parfait. Je vais dans ma chambre. Les autres, allaient dans les autres salles accueillir ces monsieurs. Elma, tu prépares l’asphodèle et le voltiflor en poudre, s’il te plaît. Alwine, s’il te plaît, va regarder si mon grand dadais de client n’attends pas dehors, et amène le moi si il y est. Travaillez bien, toute. » Ce soir là, elle se sentait d’humeur distante, sans envie de plaisanter avec ses employées.

Elle monta dans sa chambre. Celle-ci était assez simple. Il y avait un grand lit, confortable, et une armoire, qui renfermait tout le matériel suplémentaire (fouet, phallus en bois, ou diverses poudres pour stimuler les capacités de ces monsieurs, bien qu’elle se vantait de n’en avoir jamais eu besoin pour faire bander un homme. Son talent suffisait.) Elle prit deux verres, qu’elle remplit de vins, et s’assit sur un des sièges, patiente. Elle se demandait à quoi rssemblerait ce jeune homme si présomptueux. Alwine, pendant ce temps, était effectivement sortie. C’était une jolie femme, blondinette, qui s’habillait tout le temps de bleu, et qui ne cherchait pas à cacher sa poitrine (plus que généreuse.) elle était souriante, fraîche, et c’était pour ça que Vigdis l’envoyait souvent au devant de ses clients. Elle n’eut pas besoin de sortir chercher le client de Vigdis, il venait de rentrer. Un mignon jeune homme, songea-t-elle. Peut être un peu trop jeune, même. Elle lui sourit, s’inclinant. « Vous êtes Rhaegar Askandör ? Vigdis vous attends dans sa chambre. Veuillez me suivre. » Elle conclut sa phrase d’un autre sourire, pas du tout séductrice. On ne volait pas les clients de la patronne, c’était la règle d’or. Sans attendre sa réponse, elle fit demi tour et gravit les marches qui menaient à la chambre de la mère maquerelle. Elle frappa à la porte. « Entrez ! » « Madame, voici votre client. » « Merci, Alwine. Prends ta soirée, je te ferai appeler si j’ai besoin de toi. » Vigdis se leva, et sourit à Rhaegar. « C’est donc vous. Je vous imaginez bien plus jeune. »
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Rhaegar Askandör
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(#) Ven 7 Fév - 0:18







Rhaegar était à peine entré dans la Hutte, qu’une des prostituées de la mère maquerelle vint le cueillir. « Vous êtes Rhaegar Askandör ? » Il hocha la tête subrepticement.  « Vigdis vous attend dans sa chambre, veuillez me suivre. » Le jeune homme s’exécuta, silencieusement reconnaissant que la demoiselle ait été habillée. La nudité était loin de le gêner, après tout il en avait vu bien d’autres. Mais gratuite, offerte comme cela, non. Peut-être qu’il gardait lui-même trop jalousement ce qui pouvait le mettre à nu, mais c’était encore autre chose. En chemin, ils croisèrent plusieurs de ses collègues, toutes pimpantes et souriantes, et Rhaegar eut du mal à leurs rendre leurs sourires, incapables de penser à autre chose que « pourquoi ? ». Qu’y avait-il donc de si gratifiant, qu’elles eussent besoin d’offrir leur corps de cette façon. Ah, Drogon se ficherait bien de lui s’il le voyait, ou pire, Kara ! Mentalement, il se promit de leur mentir à tous les deux comme un arracheur de dents.

La demoiselle le guida jusqu’à une porte, bien éloignée des autres. Le vainqueur songea qu’il aurait pu trouver les quartiers de la maîtresse des lieux sans même qu’on ne lui montre le chemin. Elle était clairement différenciée des autres, et avec une telle réputation, il n’avait aucune peine à imaginer pour quelle raison. La prostituée frappa. A l’injonction de sa patronne, elle présenta rapidement Rhaegar, puis s’éclipsa sans plus un mot. Le jeune homme se retrouva soudainement sœur avec la maquerelle, et la réalité de la situation le frappa. Il était venu dans un bordel, réellement. Pourtant, il avança vers la dénommée Vigdis d’un pas assuré et conquérant. Il était venu pour donner son opinion et éventuellement s’excuser pour le temps volé à la prostituée, et partir.

Elle se leva, royale et distinguée. Le sang-pur eut un léger sourire en songeant que toutes les rumeurs qui circulaient sur elle étaient fondées. C’était bien la plus belle de toutes, et aucunement dans un genre vulgaire, bien qu’il soit persuadé qu’elle pouvait rapidement le devenir si là était le souhait de son client.  Elle était fière, régale, et infiniment raffinée. Luxe était le premier mot qui lui venait à l’esprit, elle devait extrêmement bien gagner sa vie. En resongeant à la question qu’il s’était posé quelques instants plus tôt, pourquoi ces femmes faisaient ce qu’elles faisaient, Rhaegar trouva au moins une réponse. Dans le cas de la maquerelle, cela devait être plus rentable que de mener une vie qu’on pourrait appeler ordinaire. Machinalement, il se demanda combien de clients elle voyait passer par soir.

Lorsqu’elle lui sourit, ses yeux s’illuminèrent. Grâce naturelle ou artifice destiné à séduire son client, il avait un doute. « C’est donc vous. Je vous imaginais bien plus jeune. » Rhaegar lui rendit son sourire, légèrement amusé, et lui répondit du tac au tac. « Pas beaucoup plus jeune, certainement, ou je ne serais pas ici en votre compagnie. » Ce n’était un secret pour personne ; l’accès à la Hutte Close était défendu au mineur, et une barrière magique empêchait les éventuels petits malins de pointer leur nez pour apercevoir un téton. La meilleure partie était sûrement lorsqu’on les renvoyait chez eux avec un grand coup de pied au cul, et qu’ils se prenaient la rouste de leur vie. Rhaegar trouvait cela hilarant.

Il se fendit d’un sourit aimable, quoi qu’un peu ironique, considérant ce pourquoi il était venu. « J’espère que ma venue n’a pas empêché un gueux de venir chercher sa dose hebdomadaire de jouissance. Vous m’en verriez navré. » Navré il ne le serait pas du tout, mais son interlocutrice le savait. Vidgis avait de ces regards qui donnaient l’impression de percer au fin fond de votre âme, pour y déceler tous vos secrets les plus intimes. Avec le temps, elle devait certes en avoir appris assez sur les hommes pour les faire jouir rien qu’avec un regard. Rhaegar se rendit compte qu’il aurait du se sentir mal à l’aise. Cela avait été le cas sur le trajet, mais d’une manière ou d’une autre, son appréhension s’était envolée, et son palpitant battait à un rythme tout à fait normal. Il n’avait rien à craindre de la mère maquerelle, puisqu’il n’avait rien à cacher. Il n’était pas Jarl Heill, avec ses squelettes dans le placard et ses fétiches improbables. Et puis, nom d’un dragon, si le grand Bartram, son Njörd personnel, foutait les pieds (entre autres) ici sans baisser les yeux, il le pouvait bien aussi !

Rhaegar se demandait bien comment allait se passer l’entrevue, pourtant. Si elle avait insisté pour qu’ils se ramènent, lui et son égo démesuré, ce n’était certainement pas pour jouer à la crapette toute la nuit. La grande Vigdis devait de plus trouver bien peu d’intérêt au point de vue d’un gosse de 21 ans, fraîchement sorti de Durmstrang, même s’il avait cette distinction particulière dans la communauté viking désormais, à la suite de sa victoire au Tournoi des Trois Sorciers. Son aversion pour les bordels, la pute devait s’en foutre comme d’un bijou en toc. Alors il attendait, la laissant mener l’entrevue pour l’instant, prêt à démontrer par A+B que non, il n’avait pas besoin de prostituées pour s’envoyer en l’air, si l’occasion se montrait. Il n’était pas Daven Vondr, tout de même.
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Vigdis
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(#) Mer 19 Fév - 17:55

Il était arrogant. C’était le premier mot qui venait à l’esprit de Vigdis à la vue du jeune homme. Toute l’arrogance de la jeunesse et de l’ambition, de celui qui se croit supérieur par sa naissance, par son sang, par ses « exploits » à Dürmstrang (elle avait bien sûr entendu parlé du fait qu’il avait remporté le Tournoi des Trois Sorciers, ce qui l’avait fait gentiment rire. Tous ses stupides Sangs Purs qui se défiaient dans des épreuves artificielles, qu’on les jette à la rue sans argent et sans arme, et qu’on leur demande de survivre, pour voir si ils étaient aussi brave et débrouillard qu’on le disait !). Et puis l’ambition, une qualité – ou un défaut ? – qui allait de pair avec l’arrogance, et qui crevait les yeux quand on le voyait marcher d’un pas conquérant à travers la chambre.

« Pas beaucoup plus jeune, certainement, ou je ne serai pas ici en votre compagnie. » elle rit. La Hutte Close était censé – théoriquement - refuser l’accès aux mineurs, en les expulsant d’une manière qui amusait toujours les passants. Mais ça, c’était la théorie. Une ou deux exceptions avaient été faites, que ce soit pour Vyro qui s’était imposé sans que la Hutte ne proteste, ou pour un ou deux autres qui avaient aligné assez d’argent pour qu’on fasse une exception. Elle eut un petit sourire satisfait lorsqu’il sourit, parce que décidément, il était mignon. Jeune, mais mignon, et tout ce dont elle avait envie c’était d’embrasser son petit visage si satisfait de lui.

« J’espère que ma venue n’a pas empêché un gueux de venir chercher sa dose hebdomadaire de jouissance. Vous m’en verriez navré. » Elle rit. Une petite provocation. Ben voyons. Il était mignon. « Vous savez, tant qu’on me paie, moi… Et puis c’est toujours plus reposant d’avoir un jeune comme client que Bartram Oddi. Je suis sûre de pouvoir marcher demain matin, au moins. » Non pas que Bartram ne l’ait jamais empêché de marcher – elle était plus résistante que ça quand même, et elle avait vu pire. Elle se leva, frolant légèrement l’épaule du jeune homme, et allant chercher une carafe de vin.

Elle n’avait pas lésiné sur le luxe. Il n’y avait rien d’ostentatoire ou de clinquant. Mais tout – des rideaux en velours rouges en passant par le vin (du vin étranger, et non pas la öl vikking) – montrait qu’elle était riche, et qu’elle aimait le confort. Elle lui servit un verre, et se rassit en face de lui, non sans l’avoir encore une fois. « Mais j’avoue… Que j’ai été curieuse, quand j’ai reçu votre lettre. Vous êtes jeunes, vous êtes – je présume – ambitieux, vous ne semblez ni retardé, ni timides, et vous méprisez les prostituées. Voilà quelque chose d’illogique. »
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(#) Lun 3 Mar - 20:33

La maquerelle éclata d’un rire cristallin. Elle devait clairement avoir dépassé ses vingt ans depuis bien longtemps, et pourtant ce rire avait une façon tout à fait particulière de la rajeunir. Un petit sourire en coin se dessina sur les lèvres de Rhaegar ; elle se fichait de lui en plus, très bien. Joueuse, elle lança : « Vous savez, tant qu’on me paie, moi… Et puis c’est toujours plus reposant d’avoir un jeune comme client que Bartram Oddi. Je suis sûre de pouvoir marcher demain matin, au moins. » Légèrement vexé, le jeune vainqueur haussa un sourcil, hésitant à relever. Ce n’était pas parce qu’il ne voulait pas partager sa couche qu’il ne savait pas y faire avec les femmes, tout de même. Mais commencer dans cette voie là ruinerait tout le débat auquel il se préparait. Il avait eu tout le loisir d’observer la technique avec Kara ; il y avait 70% de chances qu’elle lui demande de le prouver par la suite, et il était justement venu pour s’expliquer quant au pourquoi ça ne se ferait pas. La véritable question était, puisqu’elle était payée de toute façon, pourquoi se donnait-elle la peine de passer la soirée avec lui à pinailler en premier lieu ?
La prostituée se leva, sans manquer de frôler Rhaegar au passage. Jolie touche, remarqua t-il, peu subtile, mais il ne doutait pas que ce soit efficace avec la plupart de ses clients habituels. Elle alla chercher une carafe de vin. Pas de l’öl, remarqua t-il, mais du vin. Et certainement pas de la petite piquette du coin. En même temps elle devait certainement avoir les moyens de se l’offrir, avec ce qu’elle gagnait. Une seconde fois, le jeune homme s’interrogea quant à son quota d’hommes consommés par jour. Mais il sentait que cela aussi, c’était commencer à dévaler une pente dangereuse ; il n’était pas sensé éprouver de l’intérêt pour son métier, quelque soit l’aspect concerné. Kara serait bien trop contente d’apprendre que non seulement il ne se l’était pas faite, mais qu’en plus il l’avait questionné comme un petit jeune de quinze ans curieux.

Vigdis lui tendit un verre, qu’il accepta de bonne grâce, et reprit sa place en face de lui. Plus proche, cette fois, remarqua t-il. « Mais j’avoue… Que j’ai été curieuse, quand j’ai reçu votre lettre. Vous êtes jeune, vous êtes – je présume – ambitieux, vous ne semblez ni retardé, ni timide, et vous méprisez les prostituées. Voilà quelque chose d’illogique. » Rhaegar ne put retenir un petit rire. Seul un retardé ou un angelot prude pouvait refuser une prostituée ? Voilà qui était bien réducteur. La grande Vigdis se croyait-elle donc si irrésistible que le simple refus d’un homme l’intriguait à ce point ? Cependant il était tout à fait disposé à s’expliquer. « Ce n’est pas une question de mépris. Pour beaucoup d’entre vous, c’est un choix de vie personnel que je respecte. » Il avait précisé « pour beaucoup d’entre vous » car il n’était pas stupide ; beaucoup de jeunes femmes se retrouvaient souvent sans autre solution pur pouvoir subvenir à leurs besoins. C’était un style de vie particulier, et il était convaincu que ce n’était pas pour tout le monde, et qu’on ferait bien de s’en souvenir. « J’ai en revanche beaucoup moins de respect pour vos clients. » Car c’était eux qui, en vérité, faisaient tourner l’affaire. Le désir des hommes était une chose bien compliquée, et souvent il avait l’impression que c’était d’ailleurs ce qui faisait la masculinité, selon les dires de certains. Le vainqueur était plutôt fier de pouvoir dire que sa queue ne régissait pas la moindre de ses actions, et qu’il avait bien d’autres soucis en tête.

Le jeune homme eut une pensée flottante pour Bartram Oddi, son mentor, son modèle. Certes, à e niveau cela coinçait, et il était bien obligé de se contredire. Souvent, il se forçait pour fermer les yeux sur certains de ses agissements, car il ne pouvait se dire que le grand Oddi pouvait avoir des failles. Mais son infidélité pour Sunhilda, ça, il n’arrivait pas à le respecter. Alors il se la fermait, tout simplement. Il y avait évidemment une autre raison, sa fierté, mais il ne le mentionnerait pas. Pour quelqu’un comme Rhaegar, s’abaisser à payer une pute pour assouvir ses envies serait réducteur. Des filles, il n’avait qu’à se pencher pour les ramasser. Du moins il aimait à le penser. Il rajouta, après un petit moment de silence : « J’ai l’intime conviction qu’on ne peut pas faire l’amour à un bien. Il y a des choses qui ne peuvent s’acheter. » Et par retour de fait, qui ne pouvaient se vendre, mais ça il se garda bien de le préciser. Quelque chose lui disait que remettre le blâme sur les prostituées elle-même n’aurait pas été une bonne stratégie.
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Vigdis
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(#) Sam 22 Mar - 21:53

« Un choix de vie ? Un choix de vie ? Enfin, vous rigolez. Personne ne choisit de devenir pute. On peut finir par l’apprécier, certes, mais au début, personne ne se dit : « Je préfère me faire sodomiser par quinze hommes ivres et dégoulinant de crasse dans la soirée qu’avoir un réel travail. » Personne, croyez moi. Alors, après, on peut comme moi aimer son travail. Mais ce n’est pas un choix de vie, et toutes les femmes que vous verrez ici auraient préférées être autre part lorsqu’elles sont arrivées. Moi la première. »
Il faisait preuve de trop de tact. Ou de trop de naïveté, c’est selon. Mais qui aurait pu choisir d’être une prostituée ? Vigdis aimait ce qu’elle faisait. Mais si elle était arrivée dans un bordel, c’était parce que même en travaillant jour et nuit, elle crevait de faim au point de manger les animaux crevés qu’elle trouvait dans la nuit. Et ses débuts n’avaient pas été une parti de plaisir. Elle n’avait été qu’un trou de que quelques hommes ivres remplissait mollement pendant quelques secondes. Répété quarante, cinquante fois dans la même journée, elle aurait finit par se jeter par la fenêtre, si elle n’avait pas finit par enfin comprendre le pouvoir – et le plaisir – qui dormait entre ses cuisses. Elle eut une pensée – un peu émue et nostalgique – pour les putes qui l’avait formée à écouter, espionner, cajoler, manipuler, écouter les clients. A être à la fois leur espionne, leur conseillère financière et politique, leur psychologue, et leur amante, accessoirement.

Elle écouta la suite de son discours, en secouant intérieurement la tête. Elle se resservit un verre de vin, et retira son châle, déposant avec précaution les broches précieuses sur la table. Il ne lui restait que sa tunique, qui dévoilait la naissance de sa poitrine… imposante. Il parlait de ses clients… Ses clients… un condensé de l’humanité… Et il ne les respectait pas ? Quel crétin idéaliste… Elle soupira, secouant sa tête de droite à gauche, désaprobatrice, comme une institutrice grondant un élève qui a mal appris sa leçon. « Peu de respect pour mes clients ? Se pourrait il que vous ne respectiez pas la moitié des grands hommes de Skuli ? Des soldats qui viennent chercher du réconfort ? Les célibataires, les mariés, les riches, les pauvres, ceux qui viennent là suite à un paris, ceux qui viennent pour coucher et s’écroulent en larmes parce que leur femme est morte il y a quelques mois, ceux qui viennent pour se rassurer parce qu’ils se croient faibles parce qu’un père leur a mis ça en tête, ceux qui viennent pour impressionner la galerie ? Ceux qui, plus intelligents que vous, ont compris que nous avions des informations précieuses sur leurs ennemis politiques et qui viennent nous les arracher mais qui ce faisant nous en donne ? Mais si vous ne respectez pas ma clientèle, qui donc respectez vous ? »
Et puis venez le dernier argument. Une phrase qu’il avait sûrement dû méditer pendant des heures, pour la sortir comme ça. Une phrase qui ne voulait rien dire, et dont il ne savait rien. L’amour ne peut pas s’acheter ? Non. Le sexe pouvait s’acheter, par contre. Et certains sentiments pouvait s’acheter. «Vous n’avez jamais fréquenté de prostitué. Vous n’avez jamais connu une d’entre elle, et vous ne savez rien de ce qui se passe dans nos chambre à coucher. Qu’est ce qui vous permets de dire ça ? Quelle expérience, quelle vision mystique ? Avez-vous jamais couché avec une femme, pour commencer ? »
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