Région d'origine ● Groenland, Îles Glacées. Date de naissance ● Au crépuscule du vetr, Skerpla 1267. Âge ● 28 ans. Nature du sang ● Sang-pur, et que ceux qui le remettent en question à cause de ses racines écossaises peuvent toujours venir le lui dire en face. Ils seront bien reçus. Particularités magiques ● Aucune, si ce n'est qu'Aska tente par tous les moyens de maîtriser tous les sens des runes. Ce n'est clairement pas la plus douée de sa génération mais elle est persuadée qu'un jour son acharnement portera ses fruits. Et puis sinon en cas de grabuge, un bon coup de hache et c'est réglé. Métier ● Skjaldmö, elle participe au raid sur la Colère de Tyr.
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« Aska » veut dire « Cendre » en vieux norrois ● Le combat a toujours été pour elle une évidence ● Son arme de prédilection est l'épée mais elle serait capable de démolir quelqu'un rien qu'avec un bouclier ou ses poings ● Il paraît qu'un jeunot pas très doué a réussi à battre son record de bagarre à Dürmstrang : Aska compte bien le retrouver pour remettre les choses en ordre de ce côté là ● Ses parents et son frère comptent beaucoup pour elle mais le reste peut bien aller se faire pendre ● Elle est très fière de son sang écossais ● Elle est capable de dormir partout et dans n'importe quelle situation, ce qui fait parfois bien rire l'équipage de la Colère de Tyr ● Elle est d'ailleurs parfois obligée de se procurer des potions pour rester éveillée lors de garde ● Son frère lui a transmis l'anneau des Rûn a sa mort ● Les mauvaises langues racontent à qui veut bien l'entendre que c'est bien le seul anneau qu'elle portera au doigt ● Pour arrondir ses fins de mois, elle se bat dans des compétitions de lutte ● Un crétin lui a cautérisé une plaie comme un braell sur le côté de la hanche, il lui reste de ce charmant épisode une cicatrice de la taille d'une lame de poignard. |
Et vous, la pureté du sang, vous en pensez quoi ?« C'est des conneries, un jour on renversera l'ordre établi » « Euh... On ? »
Passez votre enfance avec un contestataire et vous comprendrez sa douleur. Aska aujourd'hui tente de fuir le sujet mais elle voit bien que Tyr se jette à corps perdu là-dedans ce qui la tracasse plus qu'autre chose. Enfant, Aska a été confrontée à la cruauté des autres gamins qui remettaient en question la pureté de son sang parce que sa mère était une sorcière étrangère, ce qui l'obligeait à les faire taire en jouant des poings. Si son sang n'était pas pur, il était pourtant on ne peut plus roux.
Les Îles Glacées sont extrêmement protectrices de la pureté du sang ce qui ne l'a pas aidée à se faire accepter par les siens, même le reste de la famille de son père était assez réticente à considérer l'enfant comme l'une des leurs. La chose leur a passé quand la gamine grandit, montrant à tous qu'elle était digne de son sang viking mais jamais elle ne reniera son sang celte, fière de la magie gaël de son métissage et jamais Aska ne pardonnera ceux qui auraient du être là pour elle de l'avoir mise de côté le temps qu'elle fasse ses preuves. Pour avoir un jour partager la rancœur des sang-impurs devant le mépris des gamins des clans majeurs elle ne peut que compatir à leur désarroi, mais quelques idiots ne font pas la majorité et elle doute sincèrement qu'un renversement de l'ordre établi puisse mener à quelque chose de bon.
Si vous ne deviez jurer que par un seul mage ancestral, ça serait lequel ?Aucun, Aska ne jure plus. Pas depuis que les Nornes lui ont tourné le dos pour prendre la vie de son frère. Où étaient ses entités prétendument supérieures quand elle réclamait leur faveur pour guérir son frère, pour lui donner une chance de se battre ? Pourquoi avoir scellé son destin en semant la mort en lui ? Elle ne s'abaisse plus à quémander leur faveur et son aigreur à leur égard va jusqu'à mépriser les superstitieux qui sont persuadés que ces divins ont quelque chose à faire de leur misérable existence. Les Mages Ancestraux ne valent pas mieux à ses yeux, ils peuvent tous aller se faire pendre, elle n'a foi qu'en la valeur de ses compagnons, la magie et ses armes. Cela lui suffit, pour le reste c'est à elle de tracer sa route et que les Nornes s'amusent à graver au sein du tronc d'Yggdrasil d'autres destinées que la sienne.
Quel souvenir avez-vous du labyrinthe de Dürmstrang ? Ou ça vous fait envie ?Une libération. Même si Aska savait son sang pur, traverser le Labyrinthe et sortir dans les premières en deux jours fut la plus belle revanche qu'elle eu sur ceux qui avaient douté d'elle. La fureur n'avait laissé que peu de place à la peur ou à l’appréhension mais les cris poussés par certains élèves pendant sa course lui avait en toute honnêteté néanmoins parfois fait accélérer le pas. Aska a cogné une ou deux créatures et un élève qui tenta de la ralentir en la poussant droit dans les bras d'une saloperie dont elle ne connaissait pas même le nom et a fini par fuir les obstacles en se rendant compte que les affronter lui faisait perdre plus de temps qu'autre chose. Au final Aska a émergé un peu poussiéreuse et égratignée mais le port altier et le menton relevé, alors qu'intérieurement elle faisait son possible pour de pas pleurer toutes les larmes de son corps de soulagement. Pas par rapport au Labyrinthe, mais parce qu'elle se libérait enfin. Dürmstrang lui offrait l'émancipation, désormais elle ne devrait plus rien à personne. Aska allait apprendre à maîtriser sa magie et après le monde lui ouvrirait ses bras.
Tvímánuður ,
1276« Attends Aska, Siegfried n'arrive pas à suivre ! »La gamine se retourna pour voir Gudbjörn et Snorre arrêtés au sommet de la colline. Avec un soupir Aska freina à son tour sa course avant de rejoindre le frère aîné et son ami d'enfance en ronchonnant. De trois ans son cadet, Siegfried le petit dernier avait forcement plus de mal à suivre. Aska fit alors remarquer à Gudbjörn que s'ils ne se dépêchaient pas ils allaient manquer le retour de leur mère ce à quoi l'aîné répondit que de toute façon ils n'avaient pas le choix. Certes et puis après tout si Gudbjörn et Snorre ne l'attendaient pas elle, cela ferait longtemps qu'ils seraient arrivés au port. Siegfried arriva enfin à leur hauteur et la bande reprit la direction d'
Hvergi au pas de course. Dévalant la pente abrupte en trombe pour arriver descendre le chemin du Fjord, Aska manqua plusieurs fois de tomber mais cela n'aurait fait qu'enrichir un peu plus sa collection de cicatrices ainsi pressa t-elle encore le pas lorsqu'elle vit les knerrir déjà amarrés. La secousse que provoquèrent les jeunes en arrivant manqua de peu de détruire le ponton mais ils n'eut cure du craquement du bois et arrivèrent enfin au knörr....vide.
« Si vous cherchez votre mère les terreurs, elle est déjà partieavec votre père et un marchand. »
Les gamins se regardèrent avec méfiance jusqu'à ce que Gudbjörn lance un « Premier arrivé ! », accompagné rapidement par les jurons des cadets alors que lui et Snorre s'éloignaient à une cadence que ni elle ni Siegfried ne pouvait suivre. Prenant un raccourci que les aînés avaient également du prendre, les jeunes arrivèrent enfin à la maison des Rùns retrouvant leur mère en compagnie de leur frère et de Snorre qui souriait à la rousse écossaise. Fonçant dans le tas, Aska se jeta dans les jupes de sa mère bientôt rejointe par Siegfried a qui elle laissa de bonne grâce sa place. « Siegfried mon ange qu'est-ce que tu as au visage ? ». Aska tourna la tête vers le petit qui avait effectivement la joue barrée par une estafilade, souvenir d'une course dans les bois et d'une branche assassine, rien de bien grave. Un soupir et les habituelles remontrances sur leur don pour s'attirer des ennuis plus tard, leur mère continua « Les enfants je vous présente Tyr Helgason, son père est marchand nous allons discuter un peu avec lui. Allez lui montrer le village en attendant que nous ayons fini. » Sa mère s'écarta et la tribu put découvrir l'enfant derrière elle -oui non pas le mage ancestral-. Il semblait légèrement plus âgé que Gudbjörn et Snorre, moins épais aussi. Arquant un sourcil, Aska lui réserva l’accueil polaire des sorciers du Groenland alors que Gudbjörn, Snorre et Siegfried l’accueillir d'une poignée de mains chaleureuses en se présentant tour à tour. Sa mère leva les yeux au ciel, lui intimant d'être aimable pour une fois et retourna à l'intérieur de la bâtisse, fermant la porte d'un geste détaché. C'était tout ? Aska fronça les sourcils, restant plantée devant la porte alors que les garçons s'éloignaient déjà. Loin d'obéir au souhait de sa mère, elle s'assit sur les marches qui menaient à la demeure Rùn en regardant les quatre garçons en pleine discussion. Aska croisa les bras sur sa poitrine, observant leur manège quand, intriguée, elle vit le maigrelet et Gudbjörn enlever leur manteau et l'aîné montrer à l'inconnu les placements et les esquives qu'il avait appris à la sœur plus tôt dans son enfance, qu'ils tenaient de leur père.
L'oeil déjà affûté d'Aska vit bien que Tyr n'entendait pas grand chose au combat. Il était sans doute loin d'être inoffensif, mais même la bagarre de taverne était un art qui nécessitait un apprentissage de longue haleine et visiblement ce garçon en avait été exempté. Il fallait dire qu'avec trois grammes dans le sang, il valait mieux avoir de bon réflexes qui ne s'acquéraient que par l'habitude de jouer des poings. Lorsqu'ils passèrent à la pratique, même si Gudbjörn ralentissait ses mouvements il touchait une fois sur deux Tyr qui répliquait de façon brouillonne. Helgason n'est-ce pas ? Son père était marchand, peut-être pas d'un sang aussi pur que celui des Iles Glacés... sans doute son père ne lui avait-il jamais appris. Agacée d'attendre à ne rien faire et ayant surtout également envie d'en découdre, Aska se releva et rejoignit l'attroupement, jetant un regard désabusé à Siegfried pour la forme. « Tiens essaye avec Aska pour voir » lança alors Snorre. Sans doute Gudbjörn pensait-il que Tyr ne serait pas au point de se faire mater par Siegfried mais quand même. La brunette aux cheveux courts et ébouriffés lança un regard de défi à l'étranger, prête à en découdre...jusqu'au drame. « Je vais pas me battre contre une gamine Gudbjörn. » Le coup partit tout seul, assassin et inutile de préciser qu'il fut bien trop fulgurant pour qu'un Tyr non attentif tente de l'éviter. Un craquement sinistre accompagna le geste ainsi que les cris de ses frères qui accoururent redresser le nez de Tyr. Le reste est assez flou dans sa mémoire, Aska ne se rappelle que du visage légèrement ensanglanté de Tyr, des jurons de Snorre et Gudbjörn, de l'air médusé de Siegfried. Ce fut aussi la dernière fois que Tyr se laissa ainsi avoir.
Ýlir,
1284«
C'est de Tyr ? » Les Rùns au complet étaient regroupés dans la salle commune de Dürmstrang, c'était la dernière année des aînés de la bande, au contraire des cadets qui en avaient encore pour un bon moment. Aska avait rejoint ses frères quand elle avait entendu d'un quatrième année qu'ils avaient reçu un corbeau « d'un type au nom de Mage Ancestral, Tyr ou Thor », il ne savait plus. La brune avait trouvé ses frères en pleine discussion alors qu'elle avait tendu la main pour qu'on lui donne la lettre d'un geste impérieux, Snorre s'était exécuté de bonne grâce avant de retourner dans son débat avec Gudbjörn. « Je veux voir les dragons moi aussi. » « Tu n'es pas vraiment concerné par la conversation Siegfried. » «
Les quoi ?! ». Aska se plongea alors dans la lecture de la lettre de Tyr, où ce dernier disait que tout allait bien, qu'il parcourait les terres avec son père et qu'il comptait monter une expédition pour traquer un dragon. Point. Littéralement, il lâchait l'affaire comme cela dans la lettre et c'était tout. « Tu penses qu'on devrait y aller ? » glissa Snorre à Gudbjörn « Qu'est ce qui nous en empêche ? On aura fini Dürsmtrang et on sera loin d'être des poids ». Gudbjörn allait répliquer lorsqu'Aska coupa court «
Toi rien ne t'en empêche, mais maman a promis à sa famille que son aîné participerait aux Highland games sitôt qu'il serait sorti de Dürm. » Gudbjörn qui avait visiblement oublié ce détail se prit la tête dans les mains « Peut-être que si je lui donne une bonne raison ... » «
Te faire tuer pour aller chasser un dragon, ouais c'est sur je pense qu'elle va accepter ». Le visage d'Aska était de marbre et Gudbjörn vit sans doute à travers les iris de glace de sa sœur le regard de sa propre mère car il n'en reparla plus, quittant la salle le visage fermé bientôt suivi par la viking qui avait envie de sauter dans un knörr pour aller en coller une à Tyr. Sérieusement ? Un Dragon ? Il tenait tant que ça à mourir ? Elle n'en décoléra pas pendant des jours, multipliant par trois le nombre de bagarre qu'elle déclenchait (et les sanctions qui allaient avec.). Est-ce que le danger que cela représentait lui avait seulement effleuré l'esprit ? Il aurait été devant elle qu'elle lui aurait répété le nez sans l'ombre d'un remord. Qui aurait pu croire que les Nornes épargneraient la vie de Tyr pour en prendre une autre.
Mörsugur,
1288« Il passera peut-être le
sumar mais pas le
vetr, je suis désolée » Malade. Aska se mordit l'intérieur de la joue, refusant l’étreinte de la guérisseuse, pourtant son amie pour retourner près de Gudbjörn qui ajustait ses bandages au poignet. Qui aurait pu croire que le corps pourtant si robuste de son aîné hébergeait un palpitant moribond. Par deux fois la guérisseuse était venue pratiquer des saignées pour réduire les symptômes, ces migraines insupportables qui n'avaient jamais été aussi violentes que ces dernières semaines. Gudbjörn avait tenu à taire sa maladie auprès de la famille et de Siegfried, ne mettant que Snorre et elle dans la confidence. Aska eut une pensée pour Rikke, la jolie rousse au visage de porcelaine maculé de tâches de rousseur dont il était épris et qui parlait déjà d'union dans un des bosquets du Jutland dont elle était issue. Son propre palpitant était écrasé par la peine, pris dans l'étau qu'exerçait les Nornes en ayant scellé le sort de son frère. La gorge serrée, elle laissa échapper un «
Quand comptes-tu prévenir Rikke ? » qui malgré ses efforts s'avéra tremblant. Gudbjörn prit une longue inspiration, serra les maxillaires avant de lâcher « Elle se saura pas. » «
Répète moi ça ? » Il avait tourné son visage jusqu'à planter ses prunelles dans les siennes. « Elle ne saura pas » «
Tu n'as pas le droit de lui cacher, tu n'as pas le droit de le cacher non plus à nos parents et à Siegfried Gudbjörn. » « Ils m'empêcheraient de participer aux raids Aska. » Elle s'était levée d'un bond, sidérée. «
JE t'en empêcherai Gudbjörn, tu n'es pas en état, tu n'y ... » Elle s'était tue, incapable de le dire. Le flot de larmes qu'elle avait retenues depuis le début fissura le barrage qu'elle avait bâti pour refouler sa peine, elle sentit une larme couler sur sa joue qu'elle essuya d'un revers de manche. « Survivrai pas c'est ça ?», reprit-il doucement. « Me conseilles-tu de passer mes derniers jours ici, dans cette maison à sécher les larmes de Rikke et de notre mère, attendant la mort de paille que les divins ont décidé ? » Elle n'était pas prête, pas maintenant. «
Snorre sait ? » Gudbjörn acquiesça. Il avait du être le premier à le savoir, évidement. Sa place était aux côtés de ces ancêtres au Valhalla pas en Helheim. Cela ne lui déchirait pas moins le cœur.
Skerpla,
1289« Ou penses-tu aller ? ». Se retournant lentement, elle put voir sa mère où plutôt l'ombre de ce qu'il en restait dans l'encadrement de la porte qui menait à la pièce commune. Elle semblait avoir pris dix ans depuis le dernier Sólmánuður, ses cheveux de feu s'étaient éteint de même que la lumière qui brillait autrefois dans ses yeux vifs. Une partie d'elle n'avait pas survécu à la mort de Gudbjörn. «
J'embarque demain, je pensais qu'il était inutile de t'infliger ça ». La colère anima les traits de sa mère alors qu'elle s'avançait dans la pièce. « Tu n'iras pas Aska. » «
Tu penses pouvoir m'en empêcher ? ». Les mots avaient été prononcés sans méchanceté aucune, avec une douceur dont Aska se croyait incapable, pourtant sa mère les prit comme une gifle en plein visage « Aska... » «
Tu ne pourras pas nous enfermer dans cette maison pour l'éternité, ni moi, ni Siegfried. Ce ne sont pas les raids qui ont tué Gudbjörn, tu le sais. »
La violence du raid lui revint. A la fin de l'assaut, Snorre était pris par deux assaillants alors qu'elle même tentait de se défaire du sien, particulièrement adroit pour un paysan, lorsque Gudbjörn avait eu un temps d'arrêt. Portant la main à son palpitant, il s'était figé quelques secondes, suffisamment longtemps pour qu'une épée lui transperce la corps. Avec un hurlement de rage, elle avait brisé la nuque d'un coup de bouclier à son adversaire avant de se précipiter au côté de son frère. « Pardonne moi Aska ». Lui pardonner quoi ? «
Gudbjörn merde tiens le coup. » « Occupe toi des nôtres, mère va avoir besoin de toi pour tenir. Surveille Siegfired, malgré sa poussée de croissance c'est encore un gosse. » «
Ta gueule Gudbjörn, c'est toi qui le surveillera, bats toi putain. » Elle allait devenir dingue, elle le sentait, il ne pouvait pas mourir pas maintenant. C'était trop tôt. Qu'allait t-elle dire aux Rùns, à Rikke ? «
Tu aurais du lui dire Gudbjörn, Rikke méritait de savoir. » « Elle est jeune et belle, veille à ce qu'elle trouve quelqu'un » «
Et puis quoi encore, t'as cru que j'étais Sif ? ». Il rit, rire qui lui fit cracher du sang et qui brisa un peu plus le palpitant d'Aska. Avec un sourire, il effleura sa joue de sa main ensanglantée avant de corriger « Non tu es Hel, une fière guerrière, prend l'anneau Aska tu le donneras à Siegfried quand il sera prêt. Veille sur eux. Je t'aime petite sœur. » Le souffle de vie le quitta. D'un geste tremblant elle ferma ses paupières alors qu'elle contemplait le visage livide de l'enveloppe charnel de ce qui fut son frère. Elle se laissa tomber sur son cadavre, les larmes creusèrent un sillon sur son visage couvert de poussière et de sang. Snorre l'étreignit, supportant qu'elle le repousse et qu'elle se débatte jusqu'à ce qu'elle craque enfin, se perde dans son désespoir et se laisse sombrer.
Aska n'avait pas fait son deuil, pas encore mais elle ne pouvait pas rester ici à pleurer la mort de l'aîné sans perdre la raison. Sa mère reprit, la voix tremblante de tristesse dans des paroles qui transpiraient le reproche. « Vous ne pensez pas que j'ai perdu assez, il me faut encore supporter ta perte et celle de Siegfried ? ». Aska prit une grande inspiration alors qu'elle secouait la tête. «
Tu dois être forte, Siegfried a besoin de toi, père aussi. Si l'un de nous s'effondre la famille entière sera détruite, il n'y a qu'une façon de survivre à Gudbjörn et ce n'est pas en nous murant dans notre désespoir. Il est mort, il ne reviendra pas ». Pour la première fois elle vit sa mère laisser échapper un sanglot. Elle ne l'avait pas vue pleurer depuis qu'elle avait su, pas même lorsqu'elle avait vu le knörr funéraire prendre feu. Aska avait envie de traverser la pièce et de prendre l'être qui lui avait donné la vie dans ses bras mais elle fut arrêtée net dans son élan. « Vas t-en Aska. » Sa mère avait relevé ses yeux creusés par les cernes vers elle, empreint d'une détermination qu'elle ne lui avait plus vu depuis leur retour. Aska acquiesça, fit volte face et s'enfonça dans la nuit pour rejoindre la maison de Snorre. Demain, ils prendraient à nouveau la mer.
Tvímánuður,
1295.« Tu penses encore à lui n'est-ce pas ? » Siegfried l'avait rejointe sur pont de la
Colère de Tyr. «
A qui d'autre veux-tu que je pense petit frère. ». Elle avait fait graver son nom au dos de son bouclier, il n'y avait pas un jour où Aska ne pensait à l'aîné qui devait les regarder de là-haut, du Valhalla. « Je sais pas, peut-être à te marier, il serait temps ». Aska tourna son visage vers Siegfried avec une moue avant de se renfrogner en marmonnant un truc comme quoi elle se se marierait qu'à ses armes et que de toutes façon les Valkyries ne se mariaient pas de ce qu'elle en savait. Enfin si, une mais ça n'avait pas franchement bien tourné. Siegfried avait été beaucoup plus fort que la plupart d'entre eux, finalement et contre toutes attentes c'était en grande partie grâce à lui qu'Aska était encore saine d'esprit. «
Et toi petit frère, tes muscles n'ont pas attiré quelques sang-purs digne de ce nom ? » Il leva les yeux au ciel ce qui arracha un sourire à la viking. Elles étaient nombreuses, mais aucune n'avait réussi à attendre le palpitant de Siegfried, d'ailleurs elle le soupçonnait de lui cacher une relation plus sérieuse. « Des nouvelles de Tyr ? » Aska secoua la tête. Aucune, pas un corbeau, rien. Il n'avait plus lâché grands mots après son expédition, se contentant de lui demander de lui apprendre à maîtriser sa magie et les runes avant de disparaître. D'après ce qu'elle avait entendu par Snorre, il passait le plus clair de son temps dans les tavernes du Sviar, à fricoter avec des sang-mêlés ou à chasser dans les montagnes. «
On a tout le vetr pour le dénicher. » Siegfried opina du chef avant de rejoindre leur Capitaine. A son tour, Aska se détourna de la vue du Fjord pour aller donner un coup de main