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 Let us step into the night and pursue that flighty temptress, adventure.

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Asta Raudi
Asta Raudi

Pseudo : Lyn
Crédits : Arté & Tumblr
Avatar : Rose Leslie
Ici depuis le : 19/11/2013
Messages : 133

Âge du personnage : 25
Ascendance : Sang-pur
Statut : Exploratrice, combattante, commerçante itinérante, aussi.
Particularités : Hein? C'est quoi ça?
Dédoublement de personnalité : Silke la Sauvage
Points : 35

Feuille de personnage
LOCALISATION : Quelque part au fond du Noregr, ou sur un knörr
JE COMPÉTITIONNE POUR : Skuli
INVENTAIRE :

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(#) Jeu 26 Déc - 19:28

Let us step into the night
and pursue that flighty temptress, adventure.
Participants • Sejer Utanlands et Asta Raudi. Quelques autres vikings partis en expédition.
Statut du sujet • Privé.
Date • 3 janvier 1296
Lieu • Aux confins du Noregr après un arrêt dans une taverne pour retrouver du monde.Moment de la journée • Après midi, après de longues heures de marche.
Météo • -18°C - Soleil rare, neige, vent froid..
Je souhaite ne souhaite pas que les Nornes interviennent dans ce sujet(à noter que dans le cas d'un sujet d'intrigue, vous n'aurez pas le choix)
photographie ©a room of my own


Dernière édition par Asta Raudi le Mar 11 Fév - 23:03, édité 1 fois
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Asta Raudi
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(#) Jeu 26 Déc - 22:13

Le froid était mordant ; Vetr, arrivé depuis quelques jours voire quelques semaines, et les neiges du Noregr étaient plus dures, plus glacées encore que durant le Vetr précédent. Sumar avait habitué Asta aux douces températures et au soleil que l'on trouvait en mer, au hale doré de la peau et aux vêtements plus légers. La Raudi avait toujours adoré les longs Vetr qui rassemblaient la famille autour du feu, dans leur grande demeure offerte aux rafales glacées; elle aimait avoir de la neige jusqu'aux genoux, partir sans vraiment savoir où elle allait se rendre et finir chez Eric, autour d'un autre feu, d'un âtre plus modeste, une infusion ou un verre d'hydromel à la main. Elle aurait été bien incapable de dire qui de Vetr ou de Sumar était son préféré, et elle ne se posa pas la question bien longtemps.

Sa décision avait été prise quelques jours auparavant de quitter la chaleur du foyer Raudi pour partir ; elle ne savait pas précisément où, mais les derniers événements, Jol, l'attaque des margyrs et le temps qu'elle avait passé dans l'eau glacée pour en tirer la fille Öfugr lui avait donné envie de voir du pays. Tout ce qui était en train de se passer à Skuli, ailleurs dans le monde scandinave, Asta avait besoin de s'en éloigner ; de ne pas mettre un pied là-dedans pour le moment. Elle ne voulait rien savoir, fermer son cerveau aux discussions entre Bartram et Dagmar sur le qui, le comment, le pourquoi. Était-ce parce qu'elle avait eu peur, dans les eaux glacées, quand une des bestioles s'était accrochée à sa jambe de ses dents acérées ? Pour une fois, une des rares fois dans sa courte vie, elle admit à elle-même que peut-être, peut-être bien, elle avait eu peur. Un instant, quelques secondes à peine, l'adrénaline, la douleur, avaient fait exploser une pointe d'angoisse au fond de son ventre, et Asta avait profondément détesté cela. Elle haïssait encore cette sensation. Sa façon à elle de se prouver que tout cela n'était que passager, un bref moment d'égarement : partir, loin dans le Noregr pour affronter le froid et les créatures, suivre une piste qui certainement ne la mènerait à rien, mais la suivre quand même.

Des heures de marche et des kilomètres la séparait maintenant des dernières cavernes qu'elle avait visité avec quelques espoirs maintenant déçus. Matilda, lors de leur dernières entrevue, lui avait parlé de quelques indices qu'elle avait peut-être découvert à propos des cartes qu'elles recherchaient tant : celles de Njörd, le mage navigateur, le mage qui la guidait depuis qu'elle était enfant et dont elle imaginait les aventures et les déboires encore aujourd'hui. Le premier bourg rencontré lui réchauffa le cœur ; les Raudi, notamment Asta, étaient connus pour la jovialité, et pourtant, ce jour était de ceux où elle se trouvait être de mauvaise humeur. Minée, un peu sombre, et certainement plus têtue encore que d'habitude. Sans même réfléchir d'avantage à l'endroit qu'elle allait rejoindre par la suite, elle poussa simplement la porte de la taverne la plus proche, ou du moins de ce qui ressemblait le plus à une taverne. A peine eut-elle le temps de s'approcher d'un tabouret qu'elle entendit un joyeux « ASTA! ». La Raudi tourna la tête, sourcils froncés, pour voir Frode, attablait avec quelques autres hommes dont les visages lui étaient familiers ; terriblement familiers, puisqu'elle distinguait Sejer Utanlands parmi eux, découverte parfaitement inattendue qui manqua de la déstabiliser et de la mettre de plus mauvais poil encore.

« De la bière pour la rousse ! Allez, viens t'asseoir là! » Frode se décala en tapotant la place près de lui sur le banc de bois, parfaitement face à Utanlands. Asta lui adressa simplement un regard, saluant la tablée d'un signe de tête avant de s'asseoir, buvant une longue gorgée du frais breuvage avant de prononcer un seul mot. « Bah alors, qu'est-ce que tu fiches ici ? Tu t'es perdue ? C'est quoi cet air que t'as là? » « La ferme Frode. Je me balade, c'est tout. J'attendais que tu me payes une bière. » « Tu perds pas le nord toi, fille de Raudi. Et ça va, les morsures? » Asta haussa les épaules en reposant sa chope ; elle n'avait aucunement envie de parler de Jol. Si les runes avaient fait leur travail, il restait encore sur ses jambes et ses bras des cicatrices étrangement brûlantes, parfois. « Qu'est-ce que vous faites ici, vous ? Vous vous ennuyez à Skuli? » Frode, qui cassa un morceau de pain pour le lui donner, indiqua l'Utanlands assis face à la rousse, vers qui elle leva brièvement les yeux. « J'ai entendu parler de reliques qui traîneraient dans ton pays, dans les contrées gelées. J'me suis dit que ça pouvait être intéressant. » « Et qu'est-ce que tu fous là, Utanlands? » La question avait été posée sans détours, sur un ton que même Frode ne connaissait que peu ; un ton qui n'annonçait rien de bon s'il les laissait emprunter la voie des provocations et des coups. « Tout doux ma grande, on l'a pris avec nous parce qu'il se débrouille bien, un chasseur est toujours utile. »

Asta se contenta d'hausser une nouvelle fois les épaules avec un grognement sans signification, s'intéressant pour le moment plus à sa bière qu'à Sejer. Elle ne se souvenait que trop bien de leur dernier accroc, et en tirait toujours une certaine rancoeur ; ses menaces avaient été trop terribles pour qu'elle les oublie si facilement, malgré ce sentiment tenace qu'il y avait derrière tout cela bien plus qu'une simple haine des Raudi. « Tu m'as même pas proposée de venir. » « Oh ! Par Odin ! Je me suis rendu sur tes terres, tu étais déjà partie je ne sais où. Mais maintenant, t'as qu'à venir avec nous, sauf si t'as un dragon à chasser. » Frode, sûr de son fait, persuadé qu'elle allait accepter, lui offrit une accolade pour la convaincre, alors que les autres hochaient de la tête en riant. La rousse observa Sejer, du haut de sa fierté et de ses mauvaises dispositions, avant de répondre, sans réellement détourner les yeux : « J'en suis. »
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Sejer Utanlands
Sejer Utanlands

Pseudo : fried tofu (tiff)
Crédits : castamere rains (avatar), Northern lights (signature), LOTR (citation)
Avatar : Alfie Allen
Ici depuis le : 18/11/2013
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Âge du personnage : 25 ans.
Ascendance : Sang pur.
Statut : Chasse, entre autres bestioles, le lièvre et la Kaja des bois (mais celle-là, il est pas près de l'attraper).
Particularités : Son seul don, c'est la loose ; personne dans tout le pays ne peut rivaliser dans la catégorie pauvre type. Techniquement, il devrait être métamorphomage, mais il faut croire que même la génétique lui en veut. Bon et puis sinon, il est toujours dans les basques de Kaja, qui le monte régulièrement contre son meilleur poto Esben. Bonne ambiance. (Un jour, il tournera sûrement cinglé.)
Dédoublement de personnalité : La douce bergère (non) et Odinn l'allumé.
Points : 78

Feuille de personnage
LOCALISATION : Les jupes de Kaja.
JE COMPÉTITIONNE POUR : KAJA. (mais Dürmstrang, en fait.)
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(#) Ven 27 Déc - 13:24

Sejer n’appréciait guère le Noregr, contrée de barbares, nid à margygrs ; il n’en connaissait que le chemin du portail runique, qui lui semblait plus décrépi que les autres, jusqu’au domaine des Vondr, battu par des vents glaciaux moins mordants que ceux de son Groenland natal, mais qui lui apparaissaient bien plus hostiles, comme soufflé de la gueule de Fenrir. Lui et Eric convenaient souvent d’un lieu de rencontre à Skuli, mais ce crétin d’ermite l’attirait dans sa grotte les jours où il rechignait à mouvoir son séant royal. A chacune de ses visites, il maudissait ces terres, il maudissait les fous qui venaient s’y perdre, en se jetant dans la gueule de Fenrir ; mais pas cette fois. Car cette fois, il faisait partie de ces fous. Il n’avait pas uniquement accepté l’invitation d’Arnald du bout des lèvres, contraint à joindre leurs forces par une fierté mal placée, auquel cas il aurait pu laisser libre cours à ses grognements de mécontentement ; cette fois, il était allé chercher les explorateurs de lui-même, bousculant ses habitudes de chasseur et celles de leur petit groupe bien rôdé. « Où est-ce que vous allez ? » « A la chasse aux reliques. Tu veux venir, attrapeur de lièvre ? » Le sourire goguenard d’Arnald se fana en affrontant l’expression déterminée d’Utanlands. Oh que oui, qu’il voulait venir. Il voulait venir pour échapper aux Nornes qui se fichaient ouvertement de lui ; si Jol avait été la scène d’une catastrophe à laquelle il avait miraculeusement échappée en s’effondrant, ivre, dans une barrique vide, les festivités lui avaient apporté sa dose de malheur.

D’une humeur maussade, qui contrastait au final peu avec sa mauvaise tête naturelle, il avait suivi les aventuriers jusqu’au point de rassemblement. D’autres les avaient rejoints, et leur petit groupe s’était attablé le temps des derniers préparatifs, durant lesquels il avait subi les coups d’œil moqueurs et les bousculades de ses nouveaux camarades. Kaja avait immanquablement été mentionnée par l’un d’eux, un sang pur de classe mineure qu’il avait déjà vu tourner autour de la Heill ; il avait rongé son frein, pour mieux voir débarquer, quelques instants plus tard, un visage qui ne fit qu’exacerber le grondement de sa colère. Asta Raudi. Voilà qui le fit maudire un peu plus les vastes étendues de forêt : on trouvait dans ces bois le clan des Raudi. « Par le marteau de Thor, c’est bien ma veine. », marmotta-t-il en finissant sa gamelle, qu’il repoussa pour se saisir de sa bière. Il avait ostensiblement détourné le regard, loin d’être ravi par la présence de la rouquine qui, bien entendu, choisit de poser son derrière sur le banc en face de lui.

Sa voix éraillée lui écorcha les oreilles et, rapidement pris à parti, il fut contraint de poser le regard sur son visage rougi par le froid. Son ton indiquait clairement qu’elle cherchait la bagarre, et il lui aurait sans doute donné ce qu’elle voulait si Frode n’était pas intervenu –en commettant une bourde qui fit grincer des dents Utanlands. « Je suis pas là pour lever du gibier. » L’occupation de chasseur le renvoyait directement à ce qu’il tentait désespérément de fuir. Esben, Kaja, leur trio de Helheim. C’était pour elle qu’il avait choisi de parcourir les forêts de la surface de Skuli, pour elle qu’il n’avait jamais laissé le temps à d’autres ambitions de se dessiner, pour elle qu’il réservait son adresse au combat à de vulgaires bagarres de tavernes. Les mâchoires crispées par la rancœur, il ne rajouta rien ; ils verraient bien assez tôt de quoi il était capable, et il ne voulait pas ficher en l’air l’expédition qu’il avait pris la peine de dénicher. Il vit en revanche la catastrophe se profiler, aux grognements de la rousse, qu’il fixait comme pour la dissuader de commettre l’offense de sa présence. Frode, en fier représentant des Vif-Höd, la poussa à les rejoindre et Sejer, en reposant sa chope, fronça les sourcils en affrontant le regard d’Asta. Un regard qui signifiait qu’elle accepterait uniquement pour lui pourrir la vie, ce qu’elle lut assurément dans ses yeux brillants de rage. La montagne accueillit la nouvelle avec un rire ravi, contrairement à l’expéditeur improvisé qui se mura dans un silence rancunier. C’était à se demander pourquoi les margygrs avaient fait l’erreur de relâcher ses chevilles ; il aurait préféré la voir pourrir au fond du lac que d’avoir à la supporter pour le voyage.

« Il est temps de partir, Arnald en est à sa sixième chope. », fit Sejer d’une voix grave, sans plus regarder la Raudi, en se saisissant de Kvar et de son carquois, seules armes dont il s’était défait pour s’attabler. « Utanlands a raison, s’agirait pas de croupir ici jusqu’à ce que le Ragnarök nous tombe dessus. » Un mouvement agita le reste de la tablée, sous les protestations d’Arnald, qui se défendait d’être soûl, et Utanlands se leva, en baissant les yeux sur la rousse. « Tu finiras ta bière plus tard, Raudi. », siffla-t-il plus bas, rien que pour elle, avant de passer sa cape et ses armes, en un long regard chargé de haine.
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Asta Raudi
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(#) Ven 27 Déc - 22:23

Asta ne savait pas si elle avait envie d'égorger Utanlands, comme elle avait menacé de le faire quelques temps plus tôt, de le fixer jusqu'à ce qu'il sorte de ses gonds, ou de l'ignorer, purement et simplement. La dernière option n'avait jusque là jamais été expérimentée, et elle s'avouait facilement tentée, tant son humeur était maussade ; à croire que le jour était mauvais pour l'un comme pour l'autre. La Raudi n'avait aucune idée de ce qui était advenu de Sejer durant Jol mais il semblait en plutôt bon état. Elle se retenu violemment de spéculer sur une possible désertion en compagnie de Heill et Brandr, car elle le connaissait un peu ; juste assez pour savoir qu'il n'était pas un couard, et qu'il ne se serait pas enfui face à des margyrs. Certainement qu'il aurait préféré la voir au fin fond des mers glacées bouffées par ces horreurs plutôt que de l'avoir en face de lui à cet instant. Ses yeux lancés des poignards et il semblait prêt à lui arracher le cœur ; Frode était le seul frein à leur éternelle querelle, et Asta ne fit pas un geste de plus pour provoquer le sang-pur. Ils auraient assez de temps durant le reste de leur expédition pour se taper dessus, et parfois, une Raudi savait être patiente. Elle n'était pas non plus assez bête pour ne pas remarquer le silence buté dans lequel s'était muré Utanlands, après qu'elle ait confirmé sa participation à leur petite aventure ; le conflit éclaterait, à un moment ou à un autre, voilà qui était assuré.

Les hommes décidèrent de se remettre en marche sur conseil de l'imbécile amoureux, et Asta ne bougea pas tout de suite. Elle vit évidemment Sejer lui faire face, la regarder, de toute sa hauteur, alors qu'elle levait les yeux vers lui, et sa chope à ses lèvres pour profiter d'une dernière, longue, délicieuse gorgée provocatrice. La terre cuite heurta la table un peu fort alors que la rousse se décidait à se lever, ignorant celui qu'elle aurait bien frappé, pour attraper sa besace et suivre Frode dehors. Oui, elle cherchait la bagarre, oui, elle savait se montrer aussi irritante que d'habitude, mais n'avait fait aucun geste pour affirmer son envie d'en découdre. Au fond, ce jour là, elle s'en foutait royalement ; la présence d'Utanlands l'agaçait et échauffait son sang sans qu'elle ne puisse rien y faire ; pourtant, pour le moment, elle préférait l'ignorer, ou du moins l'éviter, et entamer le chemin en silence, chose peu commune chez les Raudi. « Dis donc, t'as perdu ta langue, la rousse ? » Un grognement fut la seule réponse qui parvint aux oreilles du guerrier, qui en rit, comme toujours. « A force de traîner dans les forêts tu te transformes en ourse. » « Tu vas voir ce que l'ourse fera à ta jolie gueule si tu continues à l'emmerder, Frode. » La menace fut accueillie d'un nouvel éclat joyeux, et valut un coup de coude à la rousse qui, tant habituée, ne broncha pas. « T'avais qu'à pas partir des jours aussi, si tu voulais pas te crever. Tu vas tenir le coup ? Tu pourras nous suivre? » « La ferme. »

L'échange se poursuivit sur le même schéma, jusqu'à ce que Frode arrive à dérider Asta ; chose peu aisée en ce jour, il connaissait si bien son ami qu'il tirait plutôt habilement, pour un viking, les cordes nécessaires. Ils marchèrent, ainsi, entre chamailleries et discussions sur le chemin à prendre, pendant de longues heures, jusqu'à atteindre un nouveau portail runique. Ancien, peu usité, il n'avait pas bonne mine, mais devait les conduire plus loin encore dans le Noregr, aux confins des terres ; les reliques s'y trouvaient. Ils s'engagèrent, passèrent le portail, et Asta avait encore cette désagréable sensations d'un nœud dans l'estomac quand elle se retrouva dans la neige. Plus épais encore, le blanc s'étendait à perte de vue, donnant presque aux montagnes et au reste les mêmes reliefs. Un bois, blanc, apparaissait au loin mais c'est le ciel qui l'inquiéta surtout. « Va falloir faire gaffe, t'as vu comme c'est chargé? » De lourds nuages sombres planaient au-dessus d'eux et atténuaient toute luminosité. De quelques haussements d'épaules, on balaya son avertissement, et la troupe s'engagea sur la neige immaculée. Ils n'avaient pas atteint le bois, au bout de deux grosses heures, qu'une tempête, une drôle de tempête éclata violemment ; la neige se mit à tomber fort, très fort, et le vent, glacial et sifflant, se leva. « Vous éloignez pas! ARNALD REVIENS ICI ! » Les cris de Frode n'étaient pas efficaces ; la visibilité était si faible, le bruit si assourdissant, qu'Arnald ne se retourna même pas et continua d'avancer. Le guerrier se lança à sa poursuite après un regard pour Asta, comme l'incitant à le suivre. Plus facile à dire qu'à faire.

La rousse ne sentait plus ni son nez, ni ses doigts, et avait rabattu le lourd capuchons de sa veste de peau sur sa tête pour se protéger un tant soit peu de la neige. Les flocons, épais, innombrables, formaient une sorte de rideau qui bientôt l'empêcha de voir, à quelques mètres, la silhouette de Frode et d'Arnald ; ils auraient du s'encorder. A peine avait-elle tiré sa corde de sa besace qu'une ombre se dessina tout à gauche. « EH ! ICI! » Il pouvait s'agir d'un homme comme d'un autre, et elle s'empressa de le rejoindre, avançant aussi vite que lui permettait la neige et le vent. « Faut s'attacher. » Elle n'était même pas certaine qu'il l'avait entendue, avec ces rafales, et elle passa d'office la corde autour de la taille de son compagnon d'infortune ; une fois les nœuds terminés, solidement reliés l'un à l'autre, ses yeux rencontrèrent un visage rougi par le froid. Sejer Utanlands. C'était une blague, non ? Un mauvais tour des Nornes ? Asta venait certainement de perdre Frode dans la tempête – non pas qu'elle s'inquiéta un instant, ni pour lui ni pour les autres, tant ils étaient robustes -, et elle se retrouvait encordée à Sejer Utanlands. Serrant les mâchoires, se rappelant à la réalité par les terribles bourrasques qui manquaient de les faire tomber, elle avisa la première forme qui apparut dans son champs de vision et tenta de se mettre en marche, courbée contre le vent. En espérant que l'Utanlands allait faire de même.
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Sejer Utanlands
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(#) Sam 28 Déc - 19:46

La margygr n’avait pas manqué une occasion de lui rappeler sa présence, quelques mètres derrière lui. Il avait choisi de cheminer aux côtés d’Arnald, pour éviter d’avoir à supporter la voix caverneuse de la Raudi, lui préférant de loin les railleries du fils de cordonnier, moins mesquines et plus légères. D’un sombre coup d’œil, il lui avait intimé le silence dès que le nom de la Heill avait franchi les lèvres du plaisantin, et ce dernier avait opté pour des sujets moins risqué. Sejer, peu enclin à discuter des reliques ancestrales qui les attendaient au bout du chemin, selon les dires, s’était contenté de répondre par des  grognements ; il se fichait de la valeur de leur trésor, il n’était là que pour se changer les idées, respirer un autre air que celui que Kaja Heill respirait en même temps que lui –mais si les vieilles breloques qu’ils dégottaient pouvaient lui rapporter, d’une manière ou d’une autre, c’était tant mieux. L’enthousiasme d’Arnald avait coulé et, avec lui, son envie de tenter de faire la conversation. Le silence était relatif, régulièrement déchiré par la discussion des deux crétins à l’arrière, dont il percevait des bribes, et d’où quelques rires tonitruants s’élevaient de concert. Frode devait sans aucun doute tringler la gueuse entre deux expéditions à l’autre bout du monde, mais il ne pouvait pas lui en vouloir : la montagne de muscles n’était pas assez avenant, ni assez fin pour parvenir à mettre le grappin sur les beautés du Sviar. Se rabattre sur la Raudi, aussi repoussante fût-elle, était compréhensible. Mais lui n’aurait jamais touché à la rouquine, ce même s’ils avaient été les seuls survivants au Ragnarök. Car Sejer Utanlands avait ses principes.

Habitué aux longues heures de marche, il continua sans faiblir, malgré l’équipement pesant des explorateurs. Il se demandait encore à quoi servait la moitié du bric-à-brac qu’on lui avait collé sur le dos ; s’il s’était écouté, poussé à l’inconscience par une blessure au coeur encore vive, il serait parti à l’aventure seulement accompagné de Kvar. Contrairement à ce qu’il avait cru, les vastes étendues silencieuses l’avaient poussé à ressasser les événements des derniers jours, et il s’était retrouvé à maudire les Heill tous autant qu’ils étaient –jusqu’à Nasrin, la modeste Indienne qui d’ordinaire le forçait à un respect quasi-mystique. Au final, sa colère ne s’en était retrouvée que décuplée, et il se fustigea d’avoir pensé que leur crapahutage en terrain dangereux lui occuperait assez l’esprit pour en empêcher les divagations.  

Il ne releva le nez, gelé, qu’en apercevant le tourbillon de flocons ; en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire, les vents se levèrent, transformant la chute de neige en véritable tempête de glace. Arnald n’était plus à ses côtés, et il entendit la Raudi beugler quelque part dans la blancheur infernale. Il fit quelques pas en direction des voix, ses bottes s’enfonçant lourdement dans la neige épaisse, et le vent, en forcissant, le guida vers une silhouette. « Eh là ! », cria-t-il sans vraiment espérer qu’on l’entende. Heureusement pour lui, on l’avait vu : il ne découvrit en revanche le visage d’Asta qu’une fois qu’elle l’eût agrippé de sa corde, et il poussa un juron qui se perdit dans les mugissements du vent. Encordé à Raudi au cœur d’un blizzard ; il était clair que les Nornes prenaient un malin plaisir à s’acharner. En maugréant, il se mit en route, vers la forme à peine plus sombre qu’on distinguait à travers le lourd manteau de neige ; elle se dessina de plus en plus clairement, jusqu’à ce qu’ils atteignent l’orée d’un bois, peuplé d’épais conifères que le déchaînement des éléments semblait peu affecter. Sejer fit quelques pas entre les arbres, et, empâté par des gants, tenta de défaire le morceau de corde qu’elle avait noué autour de sa taille. Il pouvait supporter beaucoup de choses, mais pas d’être enchaîné à la maudite rouquine, qu’il gratifia d’un regard noir. « Même pas fichus de prévoir une tempête, explorateurs de pacotille que vous êtes. », grogna-t-il en s’acharnant sur les nœuds qui lui résistaient avec effronterie, avant d’employer la chaleur destructrice de Kennaz. En une seconde, il se libéra de ses liens, et considéra la forêt noire qui leur tendait les bras. « Je parie que tu ne connais pas non plus cette maudite forêt ? », ajouta-t-il en fronçant les sourcils, méfiant de ce que pouvait renfermer les bois du Noregr. « Mieux vaut rester dans les environs, je n’ai pas envie de m’y perdre. », acheva-t-il en détournant le regard, tentant de se repérer en mettant à contribution ses connaissances de chasseur. Se perdre, ou croiser des trolls des bois. Il préférait encore devoir affronter un ours à mains nues.
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Asta Raudi
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(#) Lun 30 Déc - 19:37

Il fallait évidemment que ce soit l'Utanlands, le seul à se tenir près d'elle, le seul à être à portée de voix, à rester dans son champ de vision. Sejer Utanlands et sa gueule de travers, son air crétin, ses jurons insupportables. Non pas qu'Asta soit généralement gênée par les insultes et autres vulgarités, loin de là ; elle-même était du genre à jurer du matin au soir, et inversement. Mais les mots de Sejer avaient tendance à s'attarder un peu trop sur la famille Raudi, surtout lorsqu'elle était dans le coin, et elle se serait bien passée de sa compagnie en pleine tempête. Elle l'avait entendu, pendant toute leur marche, non loin d'elle ; que ce soit ses pas, ou sa voix, simplement, quand il daignait converser avec Arnald, qui était un type plutôt sympa selon Asta. Certainement qu'il avait osé aborder le sujet tabou de Kaja Heill, le centre du monde pour Esben Brandr et Sejer Utanlands ; certainement qu'il avait osé lui poser une question ou deux, critiquer la garce, ou elle ne savait quoi encore. Asta s'en fichait bien, mais elle se serait passée de la présence du crétin, qu'elle allait devoir supporter pendant encore des heures et des heures. Elle ne pouvait s'empêcher de se demander qui avait eu cette idée, d'emmener l'Utanlands en expédition ; il n'était pas réputé pour autre chose que ses talents pour la chasse, ou du moins la rousse préférait-elle omettre le reste. Elle n'avait pas souvenir de l'avoir souvent vu partir à la recherche de quelques reliques ou de trésors de ce genre comme elle-même pouvait le faire ; pourtant il était là. Frode avait laissé entendre, durant leur périple, qu'il avait demandé à en être. Qu'il avait insisté pour les suivre – enfin, il ne fallait pas trop insister avec ces hommes là.Voilà où Asta Raudi en était, coincée avec un Utanlands en pleine tempête.

A cet instant, elle aurait tout donné pour se trouver à nouveau à la taverne. Pour profiter de la chaleur de l'endroit, de quelques bières et pourquoi pas d'un bon matelas de paille. Tout sauf une tempête de neige. Alors que vent et flocons se déchaînaient autour d'elle, elle perçut la voix railleuse sans deviner tout de suite l'identité de son propriétaire; et puis de toute manière, elle n'était pas assez cruelle pour l'abandonner au fin fond du Noregr en allant trouver un toit ou un abri. Elle n'ajouta rien pour le moment et se contenta d'avancer, l'Utanlands sur ses pas, courbée pour lutter contre le vent et le froid qui s'insinuait entre ses vêtements jusqu'à lécher sa peau pourtant dissimulée sous des couches de fourrures. L'orée d'un bois épais se dessina bientôt, et Asta sentit la corde se tendre lorsque l'imbécile décida de s'arrêter ; ils venaient tout juste de passer la limite de la sombre forêt, et la neige les atteignait encore. Le vent, lui, sifflait entre les troncs, étrangement moins violent, mais toujours froid. « Tu nous prends pour des devins ou quoi ? T'as déjà mis les pieds dans le Noregr? » Ne retenant en rien son ton agressif, la Raudi tira sur la corde qui avait été à moitié brulée. « Tu peux pas faire comme tout le monde et dénouer ? Ou couper ? Tu me l'as cramée ! » Et des mètres de corde, elle n'en avait pas des masses. Dénouant rapidement ce qui restait autour de sa taille, elle l'enfonça dans sa besace. « Une forêt est une forêt, t'as la trouille peut-etre? » Entre provocation et insulte, Asta arrangea le col de son manteau de peau et rabattit un peu mieux le capuchon sur ses cheveux roux. « Si tu restes là tu vas geler. Y a rien à craindre. » En était-elle certaine ?

Pas réellement, mais Asta Raudi ne craignait pas les trolls, des forêts, des neiges, des montagnes, elle s'en fichait comme des autres créatures. Elle ne se souvenait pas avoir vu cette forêt sur la carte mais préféra ne pas en parler, avançant entre les arbres en lui jetant un coup d'oeil, pour savoir ce qu'il décidait. La suivre ou non ? Faisant quelques mètres, Asta s'arrêta en fronçant les sourcils ; un drôle de craquement venait de lui parvenir, et elle observa les alentours pour tenter de trouver la source d'un tel fracas. Le vent avait-il décrocher une branche ? Son instinct lui disait que non, non ce n'était pas le vent, non ce n'était pas la tempête. « Sejer... » La Raudi n'utilisait guère le prénom d'Utanlands, trop habituée à l'insulter par le nom de sa lignée, même si au fond, elle aimait bien sa jeune sœur. La rousse recula de quelques pas pour revenir au niveau de l'habituel ennemi, les mâchoires serrées. « Ça bouge. Tout autour, ça bouge. » Peut-être allait-il la penser folle et un bref instant elle se demanda si ce n'était pas le cas. Tirant sa hachette, elle affirma sa prise sur le manche en observant presque nerveusement autour d'elle ; ce n'était pas l'angoisse mais l'instinct qui dictait ses mouvements et elle manqua de tirer son autre lame lorsqu'elle vit un des arbres bouger. « Des … Trkykrs ? » Son esprit, ses yeux, venaient-ils de la tromper ? Avait-elle vraiment vu un de ces arbres bouger ? Un drôle de murmure, rauque et diffus, incompréhensible, s'éleva autour d'eux et la rousse afficha finalement un air surpris. «  Des trkyrs. J'en avais jamais vu. » Il n'en avait certainement rien à faire, mais d'une certaine façon, la Raudi était ravie, et sa hachette s'abaissa alors qu'elle observer les troncs bouger avec une lenteur ancestrale. Elle finit pourtant par secouer la tête, un demi-sourire aux lèvres presque bleutées sous le froid. « Faut qu'on bouge, ils vont nous marcher dessus. » Elle aurait du être effrayée, terrifiée devant trkyrs qui se mouvaient, tout doucement ; en fait, elle en était presque excitée comme une enfant, en oubliant presque la fatigue, les mauvais sorts des Nornes et les blessures. Presque.
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Sejer Utanlands
Sejer Utanlands

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Âge du personnage : 25 ans.
Ascendance : Sang pur.
Statut : Chasse, entre autres bestioles, le lièvre et la Kaja des bois (mais celle-là, il est pas près de l'attraper).
Particularités : Son seul don, c'est la loose ; personne dans tout le pays ne peut rivaliser dans la catégorie pauvre type. Techniquement, il devrait être métamorphomage, mais il faut croire que même la génétique lui en veut. Bon et puis sinon, il est toujours dans les basques de Kaja, qui le monte régulièrement contre son meilleur poto Esben. Bonne ambiance. (Un jour, il tournera sûrement cinglé.)
Dédoublement de personnalité : La douce bergère (non) et Odinn l'allumé.
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(#) Lun 6 Jan - 20:50

Pour toute réponse, Sejer lui avait jeté la corde atrophiée par ses soins, supportant difficilement les réprimandes décérébrées de la Raudi. Quelle différence le sort de la corde pouvait-il lui faire ? Couper, brûler, le résultat était le même : un bout de corde très probablement inutilisable, et il s’en fichait comme de sa première neige. Il ne remettrait pas les pieds dans les grandes étendues, enchaîné à elle par un morceau de ficelle ; il n’y remettrait même pas les pieds s’il ne pouvait pas aisément distancer la rousse, qui, en cet instant plus que d’habitude, rendu grognon par le danger qui les attendait, lui donnait des envies de violence. Il lui lança un regard glacial, et maudit son clan de crétins à la provocation, provocation qui allait, à coup sûr, causer leur perte. L’Utanlands se méfiait des forêts ordinaires comme du jour où Kaja lui annoncerait qu’elle en épouserait un autre ; autant dire que celles du Noregr insufflaient en lui une terreur sourde. A l’étendue vert sombre, il accorda un coup d’œil ombrageux et un mauvais pressentiment le saisit aux tripes. Avec quelqu’un d’autre, Sejer aurait émis des doutes en soulignant les embûches réelles dont grouillaient les bois de ces contrées –il aurait préféré les reléguer au statut de légendes, mais son expérience de chasseur lui avait enseigné que dans le Nord, il valait mieux prendre en compte les croyances des bouseux locaux. Mais avec Asta, et malgré la menace qui pesait sur ses sens de chasseur, ce qui aurait été un refus catégorique se muta en un grognement de protestation.  « On verra ce que tu diras quand les trolls nous tomberont dessus. », maugréa-t-il en la regardant se tourner vers l’obscur des bois. En vérité, il espérait tomber sur ces trolls qu’il invoquait depuis le départ ; il préférait affronter une horde de gnomes belliqueux plutôt que de se confronter au véritable cœur de la forêt, qui le renvoyait tout droit à des craintes d’enfant.

En la voyant faire un pas sans démordre d’une témérité qui aurait forcé le respect si elle ne les conduisait pas tout droit à une catastrophe, il se demanda comment l’exploratrice était encore en vie. Le groupe la préservait-elle de ce genre de décisions, aussi spontanées que stupides ? Lui, grand champion de l’impulsivité et des conséquences indésirables, était mal placé pour juger de la Raudi ; et pourtant, commençant à contre-coeur à la suivre, il ne se privait pas de lui affubler tous les défauts dont lui-même souffrait depuis le temps des premières rancoeurs. Les insultes ne fusèrent pas pour longtemps. Un craquement se fit entendre, et il se figea, le bruit de son souffle ravalé dans la gorge pour mieux tendre l’oreille, rôdée par des années de crapahutage silencieux. Il avait attrapé sa lame avant même qu’elle ait murmuré son nom ; comme sur les tapisseries de sa tante, le paysage se mouvait.

Arrêtait-elle jamais de parler pour statufier l’évidence même ? Oui, tout bougeait, et oui, ils allaient finir piétinés s’ils ne fuyaient pas devant les arbres à la lenteur trompeuse. « Bouge, imbécile ! » Agacé par la stupidité de la Raudi, et son ébahissement enfantin qui un instant lui donna envie de l’abandonner sous les troncs des Trkykrs, Sejer ne prit pas le soin d’entraîner sa camarade à sa suite ; il s’élança dans la forêt qui s’éveillait sur ses pas. De toute part, il pouvait voir les créatures se déployer et commencer  à se mouvoir. Cette légende, il la connaissait comme les autres ; si un Tkrykr n’était pas le plus à craindre, une horde d’arbres mal lunés, dérangé par ces humains qui les avait amputés jusqu’au fond de la Scandinavie, l’était en revanche beaucoup plus. Lancé dans une course effréné, il n’avait d’autre choix que de s’enfoncer plus avant dans ces bois, rendu incapable de se repérer sur ce terrain inconnu, pris au piège par l’angoisse et l’adrénaline qui lui hurlait de courir, courir encore, au milieu de ces géants d’écorce. Et, après un bond, il retomba lourdement sur l’épaisse couche de humus ; cette dernière céda sous son poids, et l’engloutit aussi sec dans ce qu’il crut être le début de Helheim.

Mais quand son squelette rencontra violemment le sol, deux mètres plus bas, il réalisa qu’il avait échoué dans une caverne naturelle ; dans un gémissement de douleur, il se redressa en  tentant de se débarrasser du choc qui lui secouait encore le corps. Une autre entrée, plus évidente que celle qu’il avait malencontreusement découverte, laissait entrevoir la lumière basse des bois, un peu plus en hauteur. Il était présentement tout au fond de la grotte, sur un amas de racines qui, elles, ne bougeaient pas d’un poil.
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Asta Raudi
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(#) Lun 13 Jan - 21:05

« Si j'en vois un de troll, je lui demanderai de t'emporter. Quoi qu'il risquerait de te prendre pour de la famille. » L'air bougon accompagnant la remarque n'était pas feint, et Asta se mit à avancer sans même songer aux craintes de Sejer. Pourquoi l'aurait-elle fait, après tout ? Elle n'avait aucune raison de prendre en compte les peurs de cet imbécile qui avait menacé sa famille si peu de temps auparavant. Leur dernière altercation lui était restée en travers de la gorge, et venait miner le respecter qui avait toujours existait entre eux ; il survivait, toutefois, difficilement. Il survivait, et c'était certainement cela qui empêchait la Raudi de le planter là sans un mot de plus. Au lieu de cela, elle l'attendit, plus ou moins, vérifiant qu'il n'était pas trop loin, en cas de dangers. Des coups d'oeil qu'elle ne maîtrisait pas, et qui l'énervait d'autant plus que ce braell ne méritait aucunement les inquiétudes ou simplement les considérations d'une Raudi comme elle. Tout ce qu'elle avait pu prononcer la fois précédente, toutes les stupidités qu'elle avait osé dire... Elle se demandait comment, à cet instant, dans toute sa colère, elle se demandait comment de tels mots avaient pu passer ses lèvres. Ce n'était pas à elle de dire des choses pareil ; déjà, ce n'était pas son genre, elle en était persuadée ; et puis il avait ses deux crétins d'amis pour ça, si on pouvait appeler cela des amis. Le Brandr et la Heill n'avaient qu'à s'occuper de son ego torturé, Asta Raudi avait bien d'autres choses à faire, comme tenter de survivre à une tempête de neige au fin fond du Noregr.

Alors qu'elle avançait entre les troncs, les insultes commencèrent à fuser derrière elle ; l'Utanlands l'affublait de tous les noms, comme à l'accoutumée. Asta n'était pas d'humeur à écouter ses remarques, et se décida à l'ignorer, ne se tournant plus pour observer sa progression, en espérant peut-être le faire disparaître cette manière – ce qui était bien futile et enfantin, comme réaction, elle le savait. Les injures cessèrent, et la rousse le remarqua à peine. Devant eux, des arbres se mouvaient. Une des légendes de son enfance prenait vie, et elle se trouvait là, juste là, assez près pour le voir, pour admirer un tel phénomène. L'Utanlands n'était certainement pas de cet avis. Si elle-même avait déjà à la main son arbre, elle ne pouvait s'empêcher de s'extasier comme une enfant devant les immenses troncs en train de bouger, tel un humain ; bon, beaucoup plus lentement que les jambes d'un homme, d'accord.

La rousse ne réagit qu'un instant après, alors que son camarade d'un instant était déjà en train de courir. Elle fronça les sourcils, peu surprise par cet abandon soudain, et soupira en jetant un dernier coup d'oeil aux arbres mouvants. Elle n'était pas stupide au point de ne pas saisir la dangerosité de cette affaire, si bien qu'elle se mit à courir à son tour, ne perdant pas de vue la silhouette tordue de l'Utanlands. Avançant aussi rapidement qu'elle le pouvait, elle mit une demi-seconde a remarqué la disparition du chasseur. Il s'était subitement volatilisé, et Asta comprit pourquoi, ou comment, lorsqu'elle s'arrêta brusquement, glissant et manquant de tomber à son tour. « Crétin d'Utanlands... » Les quelques mots glissèrent entre ses dents serrés alors qu'elle tenta de contourner le trou ; il semblait y avoir un peu de lumière au fond, et s'il s'agissait d'une caverne, il devait bien y avoir une entrée. Quelques minutes s'écoulèrent avant qu'à son tour elle ne se trouve dans la cavité, observant un bref instant autour d'elle avant d'approcher l'Utanlands au sol. Abattant les résolutions qu'elle avait pu prendre quelques instants plus tôt, elle lui tendit la main, histoire de l'aider à se relever après une telle chute. Elle ne prononça pas un mot, même si elle pensa lui demander s'il ne s'était pas fait trop mal. Une égratignure saignait légèrement à la limite de son cuir chevelu, qu'elle n'allait certainement pas lui soigner.

Evidemment, le bonhomme se redressa tout seul, laissant échapper quelques grognements quine lui valurent qu'un soupir agacé. La rousse rabattit sa main le long de son corps et avisa un coin de la caverne couvert, qui leur permettrait de se protéger des arbres. Le sol se mit à trembler, et quelques cailloux tombèrent sur le sol de leur abri de fortune ; la Raudi leva les yeux vers la terre qui protégeait leur tête, s'assurant de sa solidité. Sans plus jeter un coup d'oeil à Sejer, elle retira sa besace, la laissa tomber au sol avant de faire de même avec son souverain postérieur. Ce dernier rencontra la terre, alors qu'elle planta sa hachette dans le sol meuble à côté d'elle. Il n'y avait plus qu'à attendre, attendre que les arbres génats s'éloignent et vu leur lenteur, cela risquait de prendre un peu de temps. Asta observa un très bref instant, presque à la dérobée, l'Utanlands, avant de sortir de sa besace une gourde en cuir dont elle avala quelques gorgées d'un vin tiède. Elle aurait presque pu la jeter à ses pieds, si elle n'avait pas contrôler ses gestes. « Pas besoin de rester debout comme un imbécile, ils vont pas disparaître. » Se penchant en détachant ses yeux de lui, elle arrangea quelques pierres en un petit cercle dans lequel elle fit apparaître des flammes, grâce à un kenaz prononcé tout bas. Ses vêtements étaient lourds et humides de la neige, et elle finit par défaire son manteau pour dégager ses épaules de son poids malgré le froid, la laissant dans un simple gilet de peau couvrant une chemise de laine. La terre, autour, ne cessait de trembler, à intervalles réguliers, alors qu'Asta se mit à chauffer un tant soit peu son vin pour retrouver sa vigueur. La situation lui tira tout de même un sourire : elle se retrouvait coincée dans cette fichue caverne avec ce braell d'Utanlands, alors que des Tkrykr marchaient au-dessus de leurs têtes. Voila qui était inattendu.
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Sejer Utanlands
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(#) Mar 4 Fév - 10:06

Il avait porté sa main à son crâne, pour mieux sentir sur ses doigts un liquide dont il ne pouvait que deviner la nature ; en chutant,  il avait eu la merveilleuse idée de se cogner à la dureté de la pierre, qui l’entourait en se fondant dans les couches de terre et de racines, autant de vestiges naturels qu’il crut, encore en proie à l’adrénaline que provoquait chez lui les Tkrykrs, sentir se mouvoir sous lui. Ce n’était que le tremblement de leurs pas de géant ; aussi se redressa-t-il, à temps pour qu’Asta, déboulant de l’autre entrée, ne lui propose son aide d’une main généreusement tendue. « Ça ira. », siffla-t-il entre ses dents en se relevant à l’aide des racines, le corps encore secoué de sa chute impromptue, échauffé par la course rapide à laquelle ils avaient été forcés –au moins ne sentait-il plus sur lui la morsure du blizzard. Il écouta un bref instant, le nez levé vers le trou qui l’avait piégé –et sauvé- dans sa fuite, invisible depuis l’intérieur de leur caverne, à l’obscurité de la forêt. Aussi incroyable que cela put paraître, les vieux arbres se déplaçaient sans un bruit, si ce n’était un léger grincement d’écorce qui se fondait à merveille dans la mélodie discrète des bois. Sejer manqua sursauter à la voix bourrue de la Raudi ; il s’était fait prendre par le chant des arbres, qu’il avait pourtant pris le soin de séparer de ceux qu’il connaissait, au cœur du Sviar. Cette forêt n’était pas la sienne, se répéta-t-il en récupérant Kvar, comme s’il se faisait prendre à une attraction interdite, lui qui n’avait jamais juré fidélité qu’à une seule.

En s’asseyant auprès de leur feu de fortune, se débarrassant de son carquois, il remarqua que plusieurs flèches avaient été brisées dans sa chute, ce qui lui valut un air bougon et un grognement de mécontentement, rabattant sa capuche en arrière sans se défaire de ses peaux épaisses. Contrairement à Asta, insensible au froid relatif des souterrains, qui le temps d’un Raido, s’était délestée des siennes et avait mis le nez dans une flasque de vin. Alors qu’il vérifiait ses flèches, et que Kvar, surtout, était indemne, il lui jeta un coup d’œil à la discrétion relative. Sans son manteau, qu’elle semblait traîner sur elle depuis qu’elle avait atteint sa taille de monstre, elle dévoilait des épaules, et plus globalement une carrure qui lui donnait presque l’air humaine. Presque, car Sejer aurait préféré embrasser un lycanthrope plutôt que d’attribuer à la Raudi des qualités physiques qu’on vantait ailleurs, au détour des discussions entre hommes. Entre autres exploits concernant la rousse qu’Utanlands, fermement décidé à ne rien entendre jusqu’au bout. « Je doute que se soûler soit la meilleure des solutions. », maugréa-t-il en essuyant la goutte de sang qui lui coulait sur la tempe, simplement agacé parce qu’il avait oublié de prendre sa propre flasque d’öl, rendu la gorge sèche et le palpitant encore affolé après leur course improvisée. Il n’allait néanmoins pas porter une main à son cœur comme une fillette en proie à ses premiers émois ; il était un chasseur, il était le comparse de Kaja Heill, il était Sejer Utanlands.

Mais quand même, il aurait bien eu besoin d’un petit remontant.

Il porta à nouveau sa main à son crâne, tâtonnant son cuir chevelu jusqu’à trouver l’origine de la blessure, qu’il fallait soigner en dépit de sa légèreté. S’il avait été en compagnie de Kaja, il en aurait profité pour lui exposer la plaie, et lui réclamer de l’aide d’un ton  grognon –il était prêt à tout pour bénéficier de l’attention de la Heill, et sentir sur lui la douceur de son toucher. Rien à voir avec les pattes difformes de la Raudi, calleuses et souillées par la fange dans laquelle elle se roulait avec n’importe quel braell de passage. Une traînée, voilà ce qu’elle était sans aucun doute. « Sans toi, rien de tout ça serait arrivé. » C’était gratuit, totalement impromptu, mais Sejer, s’échauffant l’esprit d’insultes destinées à Asta, en était venu à vomir cette colère, issue des fatigues et des frustrations ancestrales ; il le cracha avant d’ouvrir sa paume contre l’arrière de sa tête, et psalmodia un verbe afin de refermer la plaie, comme s’il ne venait pas de provoquer la bête qui lui faisait face.
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Asta Raudi
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(#) Mar 11 Fév - 23:02

Évidemment qu'il allait refuser son aide. Bien sûr, le contact aurait été bien trop … Poussé, bien trop « positif » pour qu'il accepte ne serait-ce qu'un instant de renoncer à son animosité. Son égo, aussi, cette énorme fierté toute masculine qu'Asta ne supportait pas lorsqu'il s'agissait de Sejer Utanlands, le crétin, l'imbécile amoureux de la garce de Heill, la pire de toute. Alors elle récupéra sa main, lui lançant un regard plein d'un mépris tout neuf ; si elle le détestait, ou s'efforçait de le détester depuis des années, elle n'avait jamais réellement méprisé le faux Lokabrenna. Pas comme ce jour-là, à cet instant précis. Ce n'était pas entièrement de sa faute, et elle ne l'admettait qu'à moitié ; les derniers événements, Jol, la révolte des impurs, tout ce qui allait avec. Toute cette histoire l'avait mise dans un état si particulier qu'elle ne se reconnaissait plus. Asta Raudi, la joviale, l'enjouée, la fille prête à tout, partir en expédition, avaler quelques godets d'öl, chasser le lièvre comme le loup-garou. Elle, n'était plus que jeune agacée, irritable, plus encore que lors de ses mauvais jours ; peu de temps s'était écoulé depuis Jol et la nuit du massacre, mais Asta n'avait cessé de se battre et de chercher les ennuis avec quelques impurs vindicatifs, mais aussi des sang-purs parfaitement stupides, plus stupides qu'elle encore. Il lui fallut se faire violence pour ne pas insulter tout de suite l'Utanlands, le traiter de tous les noms d'oiseaux, sans raison particulière ; ou du moins une qui soit encore plus ridicule que celles qu'ils utilisaient d'habitude pour se sauter à la gorge.

Sans lui accorder plus d'attention, Asta s'installa sur la terre à peine humide pour allumer un feu et se débarrasser de ses lourds oripeaux. Elle se félicita d'avoir emporter quelque chose à boire qui lui permettrait de supporter la présence de l'autre ignoble gnome. Le voyant essuyer un peu de sang qui coulait d'une blessure – qu'il avait du se faire en tombant bêtement -, elle manqua de lui proposer une gorgée ; et se ravisa bien vite dès qu'il ouvrit la bouche. « Fous-moi la paix, Utanlands. » La réponse aurait pu être plus étoffée, plus moqueuse et mieux tournée, comme elle l'était souvent. Mais non. La Raudi se contenta de ces quelques mots et d'un regard en coin, un regard noir, un regard à le poignarder sur place si ses iris s'étaient parés de lames. Elle le vit bien bouger, porter la main à son crâne et marmonner quelques runes pour se soigner, et cette fois, elle n'esquissa pas un geste pour l'aider ou pour le faire à sa place. Une fois suffisait amplement, certainement une fois de trop, d'ailleurs. A la place, Asta se contenta d'avaler une nouvelle gorgée tiède, sous son nez, sans souffrir du froid, ni de la faim, ni de quoi que ce soit d'autre en dehors de sa présence, et de sa propre humeur détestable.

Le bruit des arbres marchant, lentement, presque silencieusement, ne parvint qu'à la calmer un instant. Ou plutôt à l'apaiser, alors qu'elle se retenait de fermer les yeux pour percevoir avec plus de précisions les déplacements des lourdes racines sur le sol humide. Ces êtres étaient plus vieux qu'elle, plus vieux qu'eux deux réunis, et avançaient avec une lenteur telle que traverser le Noregr aurait pu leur prendre des années. Ces créatures l'avaient toujours fascinée, et elle avait rêvé, haute comme trois pommes, à les voir, les approcher, et peut-être grimper le long de leur tronc pour observer le monde bouger, installée sur une grosse branche noueuse. Au lieu de ça, voilà qu'elle se retrouvait coincée dans une caverne mal placée, en plein milieu des contrées enneigées, accompagnée de Sejer Utanlands. Si la Raudi pensait alors que le tableau ne pouvait être pire, son compagnon d'aventure ouvrit la bouche et la tira de ses pensées. Elle manqua presque de sursauter sous la colère vive qui remonta ses veines, et la gourde vola tout à coup en direction du chasseur, heurtant son visage ou son torse, elle ne s'intéressa pas à sa cible.

« Répète donc pour voir. » La rousse se redressa, les membres libérés de son manteau qui ralentissait ses mouvements ; ses mains, vivement, attrapèrent celui de Sejer, se foutant bien de sa blessure ou de quelconques contusions. Cet énervement soudain dépassait Asta, et dépassait toute la considération qu'elle pouvait encore avoir pour Sejer ; tout se retrouvait canalisé, exprimé ici, dans ce boyau de terre et de pierres, à des milles et des milles du monde civilisé. « Répète ça, vas-y. Que tout est de ma faute. Que c'est pas ta propre connerie qui t'a conduit ici. C'est vrai, après tout, sans moi, tu serais encore comme un con en train de geler dans le blizzard de la plaine. » Sans elle, il serait certainement ailleurs, et elle passerait sa colère sur quelqu'un d'autre, quelqu'un avec qui elle n'avait pas d'histoire, un parfait inconnu qui n'hésiterait pas un instant à lui rendre ses coups devant une telle provocation. Comme il allait le faire, de ce qu'elle supposait. Sans ménagement, la Raudi le repoussa brusquement, brûlée par le simple contact de son manteau sous ses doigts, les joues rouges de froid et de colère. « J'aurais du te laisser crever là-bas. » Pour sûr qu'il n'aurait manqué à personne, ni à sa famille de dégénérés, ni à la Heill ou Brand. Encore moins elle, évidemment. Évidemment. Évidemment, évidemment, évidemment. La respiration rapide, trop courte pour être naturelle, presque douloureuse comme si elle avait couru sur des kilomètres, Asta se redressa, sans un regard ; attrapa son manteau pour le passer sur ses épaules, presque maladroitement sous l'empressement, et se dirigea vers la sortie, sans sac, ni gourde, sans même y penser, ni se retourner.
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Sejer Utanlands
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Âge du personnage : 25 ans.
Ascendance : Sang pur.
Statut : Chasse, entre autres bestioles, le lièvre et la Kaja des bois (mais celle-là, il est pas près de l'attraper).
Particularités : Son seul don, c'est la loose ; personne dans tout le pays ne peut rivaliser dans la catégorie pauvre type. Techniquement, il devrait être métamorphomage, mais il faut croire que même la génétique lui en veut. Bon et puis sinon, il est toujours dans les basques de Kaja, qui le monte régulièrement contre son meilleur poto Esben. Bonne ambiance. (Un jour, il tournera sûrement cinglé.)
Dédoublement de personnalité : La douce bergère (non) et Odinn l'allumé.
Points : 78

Feuille de personnage
LOCALISATION : Les jupes de Kaja.
JE COMPÉTITIONNE POUR : KAJA. (mais Dürmstrang, en fait.)
INVENTAIRE :

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(#) Mar 18 Fév - 19:01

C’était donc ce qu’elle croyait ? Que sans sa précieuse aide, sans la merveilleuse idée d’Asta la Grande, Sejer Utanlands aurait vu sa vie se finir dans le froid du Noregr ? Il n’avait peut-être jamais mis les pieds aussi loin dans les terres –ces terres hostiles qu’à chaque seconde il maudissait un peu plus- mais il avait en lui un instinct de survie aiguisé par les chasses et le contact répété, encore et encore, avec les forêts du Sviar et la nature traître de leurs contrées. Croyait-elle vraiment qu’il se serait laissé mourir comme un vulgaire lapereau pris au piège par la tempête –qu’il aurait attendu que la mort vienne le cueillir en pleurant sur cette amulette qu’il avait dérobé à sa mère, après tous les périls qu’il avait pu connaître, tous les dangers qui l’avaient guetté durant ces années ? Il dégagea ses mains des siennes sans la moindre douceur, brûlé par le contact inopportun –il n’avait heureusement pas eu le temps de se débarrasser de ses gants en peau, qui faisait barrière avec la peau souillée de l’autre. Elle n’avait visiblement pas conscience que pour lui, chaque jour était une lutte, un interminable combat contre la violence de son père, qui n’avait en rien été impressionné quand son fils était devenu un homme, contre l’absence de sa mère et l’indifférence des siens. Il en avait trop bavé pour se faire avaler par un misérable blizzard et Raudi ou non, Utanlands se serait tiré de ses griffes avec une ténacité exceptionnelle –celle-là même qui lui valait les moqueries des autres, quand était évoqué le sujet sensible de la Heill.

« C’est de ta faute. », répéta-t-il sur un ton mauvais où le degré de provocation était insupportablement élevé. Il avait patiemment attendu qu’elle fasse un pas avant de parler, les yeux rivés sur le dos qu’elle avait couvert de son épais manteau, décortiquant chacun de ses faits et gestes en fulminant dans son coin, comme un prédateur piaffant d’impatience, mais se contenant pour mieux bondir sur sa victime. La blesser toujours plus fort, l’énerver toujours plus vite. Lui de son côté n’avait pas bougé d’un cil. « C’est de ta faute et t’en es parfaitement consciente, c’est pour ça que tu te tires, non ? Tu te casses maintenant, alors que t’aurais pu tracer ta route et me laisser me démerder dans ce trou. », continua-t-il, fort d’une mauvaise foi criante, enrobée d’une mesquinerie qu’il avait apprise avec Kaja ; dans ses mots, on pouvait presque deviner ceux de la Heill, bien que Sejer, fidèle à sa franchise d’ulcéré, restât autrement plus direct que la chasseuse.

Dans son torse, c’était désormais un cœur de margygr qui battait faiblement, comme gelé par la haine et la hargne que Raudi, à l’instar des autres, éveillait chez lui en un clin d’œil. Mais avec elle, il lui suffisait de poser les yeux sur cette silhouette épaissie par les peaux, sur ce visage taillé à la serpe, loin de la générosité de celui de Kaja, et ses lèvres pleines, sur ces yeux froid comme la glace, pour sentir gronder en lui des envies de violence. Asta Raudi ne valait rien. Asta Raudi était le pire des cageots. C’était ce qu’il se répétait à chacune de ses apparitions, scandant sa devise comme pour se détourner de la hardiesse qu’il lui connaissait, et cet insupportable respect qui, lors de leur dernière rencontre, s’était manifesté d’une façon nouvelle. De la pitié ? De la compassion –assez de compassion et d’honneur pour étendre son bras et soigner la blessure infligée par erreur. Par erreur. Ils en étaient arrivés au point de ne plus s’entailler qu’accidentellement, sans pouvoir empêcher les regrets, déboulant avec une imminence qui le désarçonnait désormais. C’était donc ça, qui le rendait aussi irascible ? Il serra les dents en repoussant tout ce qui s’approchait de près ou de loin à des considérations positives : envers Asta, il ne devait éprouver qu’une inimitié partagée. « T’es assez conne pour pas voir que t’es en train de fuir. J’croyais que t’avais un tant soit peu de courage, mais faut croire que j’me suis planté. », acheva-t-il en retirant finalement ses gants, accrochant encore un instant la physionomie de la Raudi, avant de baisser les yeux sur le feu de fortune qui encore brûlait entre les racines. L’air de dire que si elle se tirait, il n’en aurait rien à foutre. Non, il n’en aurait rien à foutre, c’était un fait.
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Asta Raudi
Asta Raudi

Pseudo : Lyn
Crédits : Arté & Tumblr
Avatar : Rose Leslie
Ici depuis le : 19/11/2013
Messages : 133

Âge du personnage : 25
Ascendance : Sang-pur
Statut : Exploratrice, combattante, commerçante itinérante, aussi.
Particularités : Hein? C'est quoi ça?
Dédoublement de personnalité : Silke la Sauvage
Points : 35

Feuille de personnage
LOCALISATION : Quelque part au fond du Noregr, ou sur un knörr
JE COMPÉTITIONNE POUR : Skuli
INVENTAIRE :

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(#) Mar 18 Fév - 19:47

Asta comptait bien sortir de cette foutue caverne, et échapper au regard brûlant qui semblait vouloir l'écorcher jusqu'à la voir morte, morte et morte encore. La présence de Sejer n'avait toujours été que cette désagréable couture qui vous gratte, et vous gêne, et vous gratte toujours jusqu'à ce qu'on se décide à y remédier. Il ne cessait de la titiller, plus ou moins violemment, de l'agacer, de pousser le bouchon un peu trop loin pour provoquer quelque chose, une réaction, souvent brutale. La Raudi ne voulait pas lui accorder plus de considération : il n'était qu'un bon adversaire, un imbécile amoureux de Kaja, dont le nom et l'ascendance lui importait bien peu. Oui, d'habitude, c'était comme ça, mais tout avait basculé depuis leur dernière rencontre. La compassion que la rousse avait montré, à cet instant précis, dans les couloirs souterrains de Skuli, lui apparaissait aujourd'hui comme une faiblesse ; une horrible faiblesse qu'il n'avait pas mérité, qu'il ne mériterait jamais ,que personne ne mériterait à vrai dire, sauf les Raudi. Sauf eux, uniquement son sang, sa famille, les seuls contre qui elle ne pouvait jamais nourrir de tels griefs. Sa perception des choses avaient beau être altérés, ses poumons remplis de colère et sa tête d'images morbides, elle savait qu'elle se racontait des histoires. Qu'elle ressentait envers cette ordure plus de respect qu'elle ne l'aurait dû, qu'elle l'appréciait lorsqu'ils se mettaient sur la gueule ; sauf la dernière fois, évidemment. Quand elle y repensait, Asta se trouvait partagée, à présent, entre honte et agacement. Honte de se montrer ainsi, sous un jour qui ne lui ressemblait pas, elle qui n'était que l'aventurière, la fille qui ramenait des amulettes, la fille de Dagmar ; agacement parce qu'il s'agissait de Sejer, tout simplement, et que cette gueule de travers avait le don de la mettre dans des états d'énervement incroyables.

Il fit encore résonner sa voix insupportable, et la Raudi inspira profondément pour ne pas lui hurler quelques insanités et attirer l'attention de quelques créatures malfaisantes. Ne la fermait-il donc jamais ? Lui qui lui reprochait sans cesse trop parler, voilà qu'il prenait la suite, et ne lui accordait pas un instant de paix. Evidemment, elle s'arrêta, elle ne pouvait décemment pas continuer son chemin alors qu'on la provoquait de telle manière ; cela n'aurait pas été digne d'elle, et elle préférait se tenir à sa légendaire impulsivité – stupidité peut-être - , plutôt que lui offrir la satisfaction de la solitude. « Et tu peux me dire en quoi c'est de ma faute, par Thor? » Sa voix heurta les parois de terre et de pierres, ressemblant à un grondement contenu alors qu'elle se tournait à nouveau vers lui, ayant abandonné le laçage de son manteau pour lui faire face et le toiser, le visage fermé. « Pour qui est-ce que tu me prends, Utanlands ? Tu crois que j'aurais des remords à t'foutre dans une situation pareille ? Tu crois que j'en ai quelque chose à faire que tu sois coincé là au lieu chasser je sais quel trésor à la con ? Ma faute ou pas, quelle importance? » Et elle le mitrailla, cracha ses mots, se voilant la face et refusant de voir que c'était presque faux, qu'elle en aurait eu quelque chose à foutre, justement, qu'elle aurait pu avoir des remords, certainement. « Retourne donc dans la plaine, ça nous conviendra à tous les deux. » S'il cherchait Asta Raudi, il la trouverait, mais peut-être différente des autres jours. Le visage fermé et la mâchoire serrée, on aurait pu croire qu'elle pensait ses mots, aujourd'hui. Qu'elle les pensait et y mettait un poids énorme, tout celui de sa colère grondante.

Oh qu'elle voulait sortir, respirer l'air frais, et non vicieux de leur connerie respective. Non, de sa connerie à lui, plutôt, de son imbécillité flagrante, de cette façon qu'il avait de la provoquer, de la regarder comme si elle n'était qu'une braell ou pire, qu'une traînée alors qu'il était amoureux de la pire d'entre elle, Kaja Heill, garce parmi les garces. Il ne fallut qu'une seconde ; une toute petite seconde, ou deux peut-être, et quelques mots qu'il laissa tomber et qui laissèrent place au silence, un très bref instant, trop bref instant. La Raudi se jeta sur lui, ne contrôla ni ses gestes ni la force qu'elle mit dans ses mouvements. Ils basculèrent, et le dos de l'Utanlands heurta à nouveau le sol, sous l'impulsion du corps de la rousse cette fois. Dans un même temps, un même mouvement de tout son corps, elle écrasa son poing sur sa mâchoire ; un geste déjà vu, un coup qu'il avait déjà subi, cent fois peut-être, mais qu'importait. La douleur éclata dans son propre poing, provoqué par un quelconque craquement dont elle ne fit pas cas sur l'instant ; elle n'aurait su dire si le grognement animal, brutal, qui s'était élevé, était sorti de sa bouche ou de celle du chasseur. Ses doigts se refermèrent autour de son col et elle le plaqua à nouveau brutalement contre la terre. Une minute n'était pas passée depuis l'instant où elle se tenait là, encore debout, encore prête à partir. « Je fuis, sale Utalands ? Est-ce que je fuis, là ? » A califourchon sur son corps, elle ne comptait pas bouger, et le maintenait fermement, prête à le soulever, le secouer, le frapper encore s'il le fallait. Qu'il parle encore de son courage, qu'il le mette en doute, et il le regretterait. Son souffle court, ses mâchoires frémissantes trahissaient ce qu'il arrivait, une nouvelle fois, à réveiller en elle. Par Thor, il la mettait hors d'elle.
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