Région d'origine ● Le patriarche Raudi est un fils du Noregr, descendant direct d'Erik le Rouge, le célèbre écumeur des mers et pourfendeur de Margygrs. En atteste son éternelle barbe fauve symbolisant le pouvoir du feu sur la glace. Robuste et fier comme un loup géant, il est à l'image de cette contrée primitive maquillée de violence : un vrai scandinave, un enfant des glaciers qui ne respire que pour la terrible beauté sculpturale de sa contrée natale. Date de naissance ● Tout comme ses ancêtres, Dagmar est né le 21 Décembre 1243 dans la forteresse des quatre vents, également nommée Halvard qui signifie littéralement "protection". La tradition familiale veut qu'un bon Raudi soit un enfant de l'hiver. Son premier cri fut porté par le blizzard, au même titre que celui de son père et de son grand père avant lui. Âge ● Dagmar est âgé de cinquante deux ans. Encore loin de la retraite, il entend bien faire honneur à ses prédécesseurs. Bien qu'il aime tendrement chacune de ses quatre filles, le patriarche Raudi regrette amèrement ne pas avoir eu de fils. Il désespère de ne compter qu'un seul héritier mâle pour perpétuer le nom glorieux de ses aïeux. Nature du sang ● Le sang des Raudi est pur comme les premières grêles de l'hiver. Tel est l'adage de cette lignée depuis la nuit des temps. Le pater ne donnant pas dans la broderie lorsqu'il s'agit de laver l'honneur familial, seul un fou prétendrait le contraire. Particularités magiques ● Aucune si on estime que passer son temps à chasser le loup géant ou le margygr est à la portée du premier braell venu. En plus d'être un navigateur aguerri, Dagmar est un spécimen rare des côtes scandinaves, à la fois tendre protecteur et barbare notoire célèbre pour sa fougue démente et son tempérament extrême. Impulsif et provocateur, il ne jouit que pour les corps à corps virils, les cornes d'hydromel et les courbes généreuses de sa légitime. Certaines rumeurs prétendent que son cri de guerre déclencherait des avalanches. Métier/études ● Dagmar Raudi est le fier capitaine du Loup des Mers. Rien n'est plus précieux à ses yeux que son knörr, excepté peut être les Raudi qu'il dirige d'une main ferme et bienveillante. Il a construit ce navire à la sueur de son front, afin d'explorer les mystères de ce monde. Pour un Raudi prendre le large est un besoin viscéral, une renaissance, un ultime souffle de vie.

Des racontars légendaires ● Il ne jure que par sa propre barbe. ❖ Même après avoir bu le poids de ses deux ainés en alcool il est encore capable de foutre une raclée à Bartram. ❖ Il étripera le premier fou qui posera les yeux sur l'une de ses filles. ❖ Il est assez tordu pour avoir mariée une Järnsida. ❖ Il conserve comme trophée la tête du premier troll qu'il a éviscéré. ❖ Il clame à qui veut l'entendre que l'eau ne mouille que les pucelles. ❖ Il a d'ailleurs jeté son cousin par dessus bord pour lui inculquer le sens de la vie. ❖ Il transmet le gène de la baston comme le VIH. ❖ Lorsqu'il déprime il préfère liquider quelques monstres plutôt que réfléchir. Ca l'aide à faire le point. ❖ Selon certaines rumeurs son cri de guerre déclencherait des avalanches. ❖ Il n' a jamais trompé sa femme LUI, et compare souvent Bartram à un Erkling de peur qu'il ne dévore l'hymen de sa descendance. ❖ Il a prénommé sa hache Damara, comme sa première née. ❖ Il a voulu abandonner l'une de ses filles en pleine forêt pour qu'elle puisse prouver sa bravoure (la pauvre petite venait de naître). ❖ Son épouse est persuadée que leur dernier enfant est un changelin. ❖ Il rêve de chevaucher un dragon. ❖ Il regrette de ne pas avoir eu de fils. ❖ Il mange de la viande crue au petit déjeuner. ❖ Il redoute que le ciel ne lui tombe sur la tête. ❖ Il connaît un nombre incalculable de chansons paillardes. ❖ Il ne craint rien ni personne excepté les foudres de sa femme. ❖ Il ne parle de politique qu'avec ses poings. ❖ Il a malencontreusement étranglé un elfe de maison des Oddi après une énième défaite au jeu des osselets. C'est fou comme c'est fragile ces petites choses ! ❖ Il ne paye ses dettes qu'avec sa hache. ❖ Il ne supporte guère le soleil et les fortes chaleurs. ❖ Il a accidentellement arraché le téton de sa mère lorsqu'elle lui donnait le sein. Un homme doit s'affirmer nom d'un draugr !. Un tempérament Dagmarien ● chaleureux, rieur, incapable de subtilité, maladroit, brutal, franc, irréfléchi, aimant, violent, protecteur, alcoolique, aventurier, fidèle, impulsif, sanguin, fier, bourru, solide comme un roc, indomptable, excessif

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Et vous, la pureté du sang, vous en pensez quoi ?

La question du sang revêt une importance capitale pour tout Raudi qui se respecte. Bien ancré dans les traditions conservatrices d'une société dirigée par les purs, Dagmar ne fait pas exception à la règle. Il méprise les sans-pouvoirs tout comme les rejetons barbares de cette espèce aveuglée par l'obscurantisme chrétien. A ses yeux, seul un pur est digne de s'élever dans la mémoire des hommes. Il ne saurait souffrir une alliance contre nature, dut il périr en emportant son nom dans la tombe. Héritier d'idées ségrégationnistes transmises de génération en génération depuis des siècles, Dagmar se veut à l'image de ses précurseurs. Il considère les sang mêlés comme ses vassaux, tolérant leur existence avec tiédeur sans pour autant lacérer leur respectabilité. Après tout, ces fruits impurs ne sont pas responsables de la débauche de leurs parents. En bon fils du Norvergr, Dagmar juge avant tout la valeur d'un homme à son courage et ses faits d'armes. Si certains bâtards nés de lignées douteuses ont conquis son estime malgré la bassesse de leur condition, ces élus restent rares, le patriarche Raudi se méfiant de toute idée moderne ou libertaire comme de la peste .

Si vous ne deviez jurer que par un seul mage ancestral, ça serait lequel ?

Ah les mages ancestraux... Thor et Björn sont certainement ceux qui se rapprochent le plus de l'indicible tempérament dagmarien. Le patriarche des Raudi est un paradoxe vivant, ultime chef d'orchestre d'une idiosyncrasie pour le moins déconcertante. Il possède la ferveur du grand Björn pour la conquête et l'exploration des vastes océans, les tempêtes d'écume et de sel, le danger racoleur des abysses impénétrables. Le miroir de la mer se reflète dans l'abîme de son regard délavé par le vent. Semblable aux voiles pourpres de son knörr, il exulte sur les flots, animé d'une indicible passion pour les décors oniriques. Mais cette inclinaison pour le rêve ne peut diluer le sang guerrier qui pulse dans ses veines. A l'instar du fils d'Odin, il distille sa véhémence comme de l'alcool pur fracassant les glaciers pour gravir les sommets. C'est un géant prisonnier de sa carcasse humaine, un éternel impétueux possédé par la fougue inhérente aux hommes de sa lignée. Tout comme l'inégalable Thor il prône la fidélité, la famille féconde et l'amour désintéressé.

Quel souvenir avez-vous du labyrinthe de Dürmstrang ? Ou ça vous fait envie ?

Dagmar se souvient de sa première excursion comme de sa première cuite. C'était comme si les Vanes fêtaient son anniversaire avant l'heure. Il s'était senti libre, mû par le défi, ivre de violence et de boucheries sanglantes. Enfin le destin lui offrait l'opportunité de prouver sa valeur ! Pour cet inconséquent notoire, le rite de passage eu le goût d'une corne d'hydromel, une saveur douce amère qui loin de l'hydrater lui donna le goût du risque. C'est à contre coeur que le patriarche Raudi quitta les feuillages sombres et tortueux de cette frontière naturelle. Il fit durer le plaisir, attendant l'aube du neuvième jour pour enfin délaisser la pouponnière monstrueuse. Non sans incendier préalablement les murs de lierre et de ronces en allumant un barbecue. Pour innover le rôti d'acromantula dit la légende. (Personnellement je pense qu'il devait plutôt s'agir d'un loup !) Quoi qu'il en soit cette escapade en forêt fut la première d'une longue série. Loin d'éprouver le danger, Dagmar aimait ces "petites cueillettes" spontanées, ces pique niques improvisés qui lui faisait oublier la triste rengaine du travail et de la discipline.

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La genèse d'une existence dagmarienne ou Dagmar pour les nuls

Dagmar est l'aîné d'une fratrie de trois enfants, le fils prodigue de Thorleif et Sighild Raudi. ❖ Il a toujours été privilégié tant par les figures féminines que masculines de la famille, au détriment de ses deux soeurs Sunhilda et Matilda. ❖ Depuis la mort de son père, il assume la charge de patriarche de la noble lignée Raudi. ❖ Ses parents sont décédés le jour anniversaire de ses vingt quatre ans. ❖ Prostré sur la tour de garde d'Halvard (la forteresse imprenable des Raudi), il fut le témoin de leur naufrage. ❖ Le souvenir du corps de son père lacéré par les margygrs hante encore ses nuits. ❖ Il a d'ailleurs fais le serment de purger la baie de ces femelles carnassières. ❖ Le mariage de ses parents fut un désastre sans nom, une alliance malheureuse ponctuée de larmes et d'infidélités. ❖  Il méprise les traîtres et les infidèles qui lui rappellent cette époque sombre de son existence. ❖ Il n'aspire qu'à égaler la grandeur mystifiée de son défunt père. ❖  Il a mariée Berit Järnsida contre l'avis de ses deux soeurs (et de la plupart de ses proches d'ailleurs...). ❖ Il semble amoureux de sa femme malgré de violents éclats passionnels. ❖ Pour son plus grand damn il n'a pas engendré de fils. ❖ Il aime tendrement ses quatre filles. ❖ N'ayant pas d'héritier mâle, il avait promis sa succession au fiancé de Mathilda mais cet espèce de Draugr a brûlé son knörr. ❖ Toute alliance est désormais proscrite, Dagmar ayant juré de lapider ce fils de troll avant de passer de vie à trépas. ❖ Il a donc officieusement désigné son cousin Garth Freknur comme légitime successeur, ce qui ne l'empêche pas d'espérer secrètement l'apparition miraculée d'un petit fils.

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Le patriarche est mort ! Vive le patriarche ! Zoom sur un épisode

La neige étendait son empire sur les côtes du Norvegr. Le blizzard fouettait les falaises immaculées, creusant les parois de la bastille recouverte d'une épaisse couche de glace. Prostré sur les remparts de la forteresse, Dagmar scrutait le nuage de cristaux blancs qui tourbillonnait comme un typhon sur le miroir de l'océan. Sa barbe rousse contrastait la noirceur fuligineuse de sa fourrure, rehaussant l'étincelle bestiale qui gisait dans son regard délavé par le givre et le sel. Une crinière flamboyante encadrait son visage grossièrement taillé dans la pierre, soulignant les sillons disparates de sa peau tannée comme du cuir. Loin d'être à l'image des tertres gelées qui dominaient la baie, le nordique semblait un brasier dans la blancheur immaculée des montagnes rocailleuses. Une aura primitive se dégageait de cette masse inhumaine, de ce géant de glace qui défiait le chaos de l'hiver. « Vous devriez rentrer maître, votre père ne devrait plus tarder. » Son attention dévia sur la vieille esclave courbée dans l'embrasure de la porte. Il était inutile d'insister lorsque le maître avait une idée fixe. La gueuse le fixa quelques secondes encore avant de refermer la cloison dans un grincement strident. Une rafale de grêle heurta la cuirasse cloutée qui protégeait son poitrail comme une armure, et Dagmar vacilla légèrement sous l'emprise de l'alcool et du blizzard. Portant une corne gravée de motifs zoomorphiques à ses lèvres gercées, il huma le parfum sirupeux de l'hydromel. Son regard abyssal embrassa le rivage transfiguré par les vents. Les flots dansaient en cadence, métamorphosant la mer en déesse impétueuse maquillée d'écume. Ce calme apparent n'était pas dans les habitudes de l'héritier des Raudi. Possédé par une force viscérale, Dagmar était né sous le signe farouche du Norverg. La fougue inhérente aux mâles de sa lignée pulsait dans ses veines comme un volcan déchaîné, façonnant silencieusement l'homme de mêlée qu'il deviendrait par la suite. D'ordinaire réputé pour son caractère brut de décoffrage, il ne s'adonnait guère aux plaisirs éphémères d'une contemplation passive et onirique. Pour être exact, il n'aspirait qu'à s'accaparer la fierté de son père en collectionnant les knörrs et les trophées de chasse. Pourtant l'angoisse était là, bien réelle sous le masque implacable du viking. Il n'aurait su dire qu'elle était la source de ce mauvais pressentiment qui lui tordait les tripes depuis le coucher du soleil. Ce n'était pourtant pas la première fois que la « reine des glaces » était en retard, ni que la tempête fracassait les côtes sinueuses de la baie de Virk Margyr...

« Knörr en vue ! » Le géant se rua dans l'escalier qui menait aux portes d'ébène surplombant les douves gelées. Les voiles de son père était en vue, sublimes oriflammes flottant allègrement sous l'écueil du ciel étoilé. Troublante comme une sirène, la reine des glaces affrontait la tempête de plein fouet, défiant les vents contraires comme une amante sauvage et rebelle. Il reconnaissait dans ce combat la bravoure de Thorleif qui ne reculait jamais devant l'adversité. La corne de brume retentit comme un requiem pour alerter les serviteurs et les hommes de garde. Un bonheur intense s'empara subitement du jeune homme, décuplant de fait son inaltérable ténacité. La boule qui s'était formée dans sa poitrine se déliait en silence, libérant le titan qui sommeillait en lui. Il fallait se hâter pour aider l'équipage à débarquer ! Arrimer le navire dans ces conditions relèverait de l'exploit, et Dagmar remercia le destin pour cette nouvelle mise à l'épreuve. Il courait désormais sur la plage enneigée, escorté d'un cortège d'esclaves et de vassaux venus saluer le retour de leur maître. Même les femmes avaient quitté leurs offices pour conduire ses deux jeunes soeurs au ponton d'arrimage. Belles comme les premiers flocons de l'hiver, les fillettes faisaient de grands signes pour acclamer le retour inespéré de leurs parents. Seul Dagmar demeurait solide et fier comme un dragon, dominant l'assemblée de sa carrure titanesque. Il scrutait l'horizon d'un regard vif tout en songeant que peut être son père l'observait sur le pont. Une pensée transcendante s'empara soudainement de son âme : Aucun drakkar n'égalerait jamais la reine des glaces, cette illustration mythique de la toute puissance paternelle.

Le sourire de Dagmar se figea sur ses lèvres sculptées de cicatrices. Il ne lui fallut qu'une seconde pour comprendre que le bateau de ses rêves n'accosterait jamais le rivage d'Halvard. Tout bascula en quelques instants. La voile se fissura comme un vulgaire lambeau de chair, détruisant tout espoir de sauver le knörr balloté par le tranchant des vagues. Le vent cognait férocement contre le mat qui menaçait de céder à son tour pour embrasser les déferlantes. L'eau s'engouffrait de toutes parts dans la coque lézardée par les remous tempétueux, léchant les gravures de l'étrave comme une langue vorace et cruelle. Déjà les hommes tiraient sur les cordages pour rabattre l'agrément dans un ultime sursaut d'espoir. Dagmar pouvait discerner dans son esprit le visage dur et glacial de son idole hurlant à pleins poumons de ne pas abandonner le navire. De simples fourmis vociférant dans le blizzard pour couvrir le bruit déchirant de l'ouragan, voila tout ce qu'il restait de la vaillance légendaire des hommes du Norverg. « Qu'on escorte mes soeurs loin de ce carnage ! Les hommes avec moi, envoyez les radeaux !» Dagmar hurlait comme un spectre mort vivant, ignorant si les ordres qu'il beuglait trouvaient un écho dans la ferveur du vent. Seule lui importait cette image symbolique tatouée dans sa mémoire : le scandaleux naufrage du navire patriarchal ! Un grondement terrible anima la terre et le ciel révoltés par l'indicible passion des écumeurs des mers. Loin de perdre leur courage, les marins tentaient vainement de ranimer le navire à l'agonie. Le brouillard virginal se fissura dans un cri dément, renversant la frêle embarcation qui disparut dans un nuage d'écume. Propulsé par un élan vital, Dagmar sauta sur le radeau qui dérivait en direction des écueils de roche. Tout allait beaucoup trop vite, comme si le temps s'était soudainement accéléré. Il ramait désormais à la seule force de ses bras et du déni, occultant le froid glacial qui lui giflait le corps et le visage, le reflet de son impuissance qui miroitait faiblement dans la tourmente. Des dizaines d'ombres se noyaient dans les flots déchaînés, coulant comme des boucliers de plomb dans les abysses terrifiantes du monde inexploré.

Le corps d'une femme engloutie par les flots comme une poupée de chiffon. Mère. Une robe écarlate qui flotte quelques secondes comme une anémone à la surface, avant de disparaître elle aussi dans le reflux des vagues. Maman... Une accalmie de quelques instants, puis de nouveau l'orchestre macabre de l'océan, les hurlements déchirants des hommes ballotés comme des bouées entre deux étreintes salées. Dagmar nage de toutes ses forces contre le courant perfide qui le ramène inlassablement vers le rivage. Il enrage, à moitié noyé dans cette semi conscience qui le pousse à persévérer, à défier l'inévitable qui se profile inéluctablement dans le chaos général. Il ne le quitte pas des yeux, tel un prédateur fixant sa proie sans relâche, à l'affut du moindre signe d'alerte. Son père, ce demi dieu vivant, cet apôtre qui dispense sa fierté plus volontiers que son amour. Papa... Ces mots se forment dans ses yeux comme une ultime prière tandis qu'il surprend le regard fier mais néanmoins résigné de son héros. Il est si loin qu'il pourrait être à l'autre bout du monde, hors d'atteinte, à mille lieux des suppliques infantiles de son fils qui refuse de comprendre l'évidence. De cet homme enfant qui se fige lorsque résonne enfin le chant langoureux des amantes sanguinaires de Virk Margyr.