Région d'origine ● Noregr. Vous savez, la contrée où il y a des trolls des montagnes qui pullulent, des Margygrs en veux-tu en voilà, et puis des barbares roux. Oh, et aussi des gens avec des bâtons de magie, mais ça c'est la spécialité familiale, hein. Date de naissance ● 1280. Née en Heyannir, au cours du Sumar. Fille de l'été, en somme. Âge ● 15 ans. Elle se considère comme une grande, mais quand elle regarde ceux de sa famille, elle sait qu'elle n'est encore qu'un petit bébé. Et ça l'agace, un peu. Nature du sang ● Pur, pur, pur. Même que son oncle l'a reconnue : si c'est pas une preuve qu'elle est pure, ça. Et puis sa mère ne s'abaisserait pas à coucher avec un sang-mêlé. Et puis elle a passé le Labyrinthe de Dürmstrang. Bref, tout indique que son sang est pur. Particularités magiques ● Comme tous les Vondr, elle possède un bâton de magie. Malgré les tentatives de ses ainés, elle a encore du mal à le voir comme un canalisateur de magie plutôt que comme un outil pour taper sur les jambes des gens. Métier/études ● Kirsten est à Dürmstrang. Elle s'y plait. À peu près, en tout cas.

Kirsten est sortie dans les derniers du Labyrinthe. Sans se presser. Elle y était entrée dans les derniers. C'était le neuvième jour, la nuit commençait à descendre, et Kirsten savait qu'on l'attendait. Elle savait aussi que Daven aurait sans doute rassuré sa maman et son oncle. Donc elle est sortie dans les derniers, avec un corbeau sur l'épaule. Comme si le corbeau la guidait. Comme si Odin la protégeait. • La nuit, quand tout le monde, ou presque, dort, Kirsten sort de son dortoir, s'enroule dans sa cape d'invisibilité et arpente les couloirs de Dürmstrang sans bruit. Elle s'y plait, et elle aime bien être toute seule. Parfois, elle s'est retrouvée face à Selma Laguz : une fois, elle a même cru que Selma Laguz la voyait. Selma Laguz avait en réalité vu sur la tapisserie qu'une gamine se baladait dans Dürmstrang et elle avait voulu en avoir le cœur net. Ne voyant pas la gamine alors qu'elle était forcément là, Selma se contenta de sourire, de hausser les épaules et de partir. Depuis quelques temps, Kirsten a même établi une carte de Dürmstrang. Elle craint de la perdre un jour, et la garde toujours avec elle. • Kirsten n'a pas beaucoup d'amis proches. Elle estime seulement les Vondr d'être dignes d'elle. D'un autre côté, elle n'est pas contre avoir des amis, mais c'est eux qui ne veulent pas trop d'elle. Sans doute qu'ils ont un peu peur de ce que Dita Utanlands pourrait leur faire. Mais Kirsten est tout de même sociable. Très secrète, mais sociable. • Elle a déjà goûté l'öl. Joren ne sait pas. Sa mère non plus. C'est Eric qui l'y a initiée, en l'entrainant avec lui au Jól dernier : il était venu la chercher à la descente du knörr de Dürmstrang.

---

Et vous, la pureté du sang, vous en pensez quoi ?

« Ben, dans la famille, on s'en fiche un peu. Enfin, c'est ce que Maman m'a dit. Mais après, ça doit être important, sans cela les sang-mêlés feraient pas tout un foin, et puis ça aurait pas été aussi important que Tonton me reconnaisse. Mais Tonton m'a reconnue comme sa nièce, comme une Vondr, et j'ai eu le droit de porter le nom des Vondr même si on ne sait pas qui est mon papa.
Moi, après, je sais pas. Les enfants sang-mêlés que je connais, c'est les gamins qui vivent pas loin de chez maman. Ils ont qu'un prénom, et ils savent pas se servir de leur magie. Et ils savent que, nous, dans la famille, on utilise des bâtons de magie. Alors ils sont débiles, et ils croivent (sic) que c'est parce qu'on est nul en magie. Alors ils se moquent de moi. Et puis je leur donne des coups de bâtons. Et maman me gronde.
Faut pas taper les sang-mêlés avec son bâton : ils sont plus faibles que nous apparemment. »

Si vous ne deviez jurer que par un seul mage ancestral, ça serait lequel ?

« J'aime bien apprendre des choses. Et j'aime bien les corbeaux aussi. Je crois que j'aurais pu être copine avec Odin. Après tout, il avait deux corbeaux, même que c'étaient des animagus corbeaux qui descendaient dans le monde des sans-pouvoir, les espionnaient et lui rapportaient tout. Hugin et Munin. Je sais pas lequel je préfère entre les deux. Ils sont bien, les deux. La pensée et la mémoire. Indispensables, les deux. Même qu'un jour, j'aurais un Hugin et un Munin pour moi aussi. J'essaie de débusquer les animagus dans la volière de Dürmstrang, mais c'est pas gagné encore, je sais pas ce qu'il faut faire pour les forcer à se dévoiler. Je demanderai bien à Madame Oddi, mais son idiot d'assistant va rire. Normal, c'est un Lokabrenna. Et les Lokabrenna, c'est des nuls. »

Quel souvenir avez-vous du labyrinthe de Dürmstrang ? Ou ça vous fait envie ?

« Maman m'avait parlé du Labyrinthe. Tonton aussi. Et Eric. Pas Daven. Daven, il avait sans doute entendu ce qui allait m'arriver dans le Labyrinthe, donc il voulait rien me dire. Mais donc, je savais à quoi m'attendre avec le Labyrinthe, j'y étais mentalement préparée. Par contre, j'étais quand même tétanisée de peur avant d'y entrer. J'y suis entrée dans les derniers, en fait. J'avais trop peur que le Labyrinthe ne me laisse pas entrer. Qu'il décrète, comme il l'avait fait pour d'autres avant moi, que j'étais pas une sang-pure, que j'étais pas une Vondr. J'avais fait des cauchemars avant ça, plein de cauchemars. Et quand je me réveillais et que Maman était à mon chevet pour s'assurer que tout allait bien parce qu'elle m'avait entendu crier, je lui racontais que j'avais peur du Ragnarök. Ou de n'importe quoi. Mais pas du Labyrinthe. Je lui ai jamais dit que j'avais peur de ne pas passer le Labyrinthe.
Finalement, j'y suis entrée l'avant-avant-dernière, et j'y suis entrée comme Dagmar Raudi descend une öl.
Après, le plus drôle était de pas y rester trop longtemps non plus. Enfin, j'aurais dû faire ça. Mais c'était sympa. Enfin, aussi sympa qu'un endroit plein de grosses bêtes pouvait être. Moi, j'ai pris mon temps. J'avais passé le plus dur, j'étais entrée dans le Labyrinthe. Alors il fallait que j'en profite, que je prenne le temps qu'il fallait pour bien prouver à tout le monde que j'étais une sang-pure, que j'avais pu aller dans le Labyrinthe, et que j'en étais sortie quand je voulais. »

---

Elle sera une Vondr • Quand le ventre d'Astrid Vondr s'est arrondi, les gens se sont demandés qui était le père. Ça a jasé que c'était un sang-impur qu'Astrid Vondr n'épouserait justement pas. Et on s'est demandé ce qu'il adviendrait du bébé. Abandonné aux loups semblait être la solution sur laquelle les gens pariaient le plus. Digne des Vondr, disait-on. Sauf que la donne a été modifiée lorsqu'Astrid a donné naissance à une petite fille. Ou plutôt, la donne a surtout été modifiée quand Joren Vondr a accepté de reconnaître l'enfant comme une Vondr. Certains n'ont pas compris. Lui, il l'a fait pour sa sœur, et pour cette petite sans père qui avait pourtant le même sang que lui. Il l'a fait pour qu'Astrid reste joyeuse, et que la gamine, Kirsten, soit acceptée dans la communauté. Qui que soit le père biologique de Kirsten, la reconnaissance de Joren a pesé dans la balance. Une Vondr, Kirsten était et serait pour toujours une Vondr.
Grandissant, à chaque fois que Kirsten doutait ou était dans une phase de tristesse intense, il y avait toujours quelqu'un pour lui rappeler ceci : elle était une Vondr, rien ni personne ne changerait cela. Et puisqu'elle était une Vondr, elle surmonterait les obstacles. Et ceci, à l'aide d'un bâton de magie obtenu à ses dix ans.

Sans-papa • Kirsten a donc grandi sans père. Sa mère a très bien fait le travail, lui a donné une bonne éducation, lui a donné les bases pour contrôler ses dons magiques. Kirsten ne s'est jamais plaint, du moins pas directement. Elle a supposé que sa mère devait porter le deuil, déjà, et que ça ne servait à rien de se plaindre qu'elle aurait voulu connaître son père, ou au moins savoir qui il était. Grandissant, elle voyait les enfants de Vik Margygr courir partout et sauter dans les bras de leur père. Et elle, elle n'avait pas de papa. La seule figure masculine qu'elle avait dans sa vie, c'était Joren, son oncle. Contrairement à ce qu'on aurait pu penser, il était gentil avec elle. Patient. Parfois, il la regardait avec un air qu'elle ne parvenait pas à déchiffrer. Était-ce de la suspicion ? Des regrets ? Un questionnement qu'il se posait alors qu'elle grandissait et qu'il voyait toujours plus Astrid jeune que le père inconnu dans les traits de la gamine ? Kirsten ne saurait jamais, sans doute. Joren lui avait appris plein de choses, et à ce titre, elle le voyait comme une figure tutélaire, pas seulement parce qu'il l'avait reconnue. Il était son oncle, mais constituait avec sa mère le duo de personnes les plus importantes pour Kirsten.
Kirsten n'avait pas vraiment connu ses grands-parents, éteints trop tôt. Elle connaissait aussi les cousins de sa mère : Daven et Eric. Mais Astrid et Joren restaient les pôles de sa vie.

Et puis, un jour, elle apprit que son père était encore vivant, et vraisemblablement toujours en contact avec sa mère. Elle qui ne l'avait pas cherché de toute son enfance, se mit à scruter les visages des hommes qui passaient à Vik Margygr, espérant reconnaître son père, avec une intuition quasi divine. Il lui avait fait un cadeau. Et il lui avait écrit un mot, rapide. Elle avait conservé le mot de son père, ne le montrant à personne. C'était leur secret. Elle avait une cape magique qui lui permettait d'avancer sans être vue, et c'était son père qui la lui avait offerte. Son père. Elle ne savait pas à quoi il ressemblait, mais elle savait à quoi son écriture ressemblait. Mais elle ne peut jamais la comparer à quoi que ce soit. Le principal était ce qui suit : elle avait un père, qui savait qu'elle existait, et qui pensait à elle au point de lui faire un cadeau. Ça changeait tout. Elle qui avait dû supporter les brimades des enfants qui la traitaient de sans-papa et qui disaient que son papa avait abandonné sa maman parce qu'il ne voulait pas d'enfant, elle savait que son père l'aimait, même à sa manière.

La fille aux corbeaux • Dürmstrang fut une nouvelle étape dans la vie de Kirsten. Tremblante de peur devant le Labyrinthe, elle savait bien qu'elle était une Vondr et que tout allait bien se passer, mais intérieurement elle avait quand même un doute. Une fois cette épreuve passée, elle dût essuyer des questions de ses camarades, lui demandant avec suspicion si son papa était de sang-pur. N'ayant pas encore les notions de pureté du sang très claires dans sa tête, elle n'eût pas le réflexe (qu'elle aurait plus tard), de répliquer qu'elle avait le sang pur puisqu'elle avait passé le Labyrinthe et que DONC son père était de sang-pur. Résultat, elle demandait à sa mère, quand elle revenait de l'école, ce qu'il en était.
Cela fait trois ans désormais qu'elle va à Dürmstrang. Trois ans qu'elle est sûre d'être de sang-pur, d'être une vraie Vondr. Trois ans qu'elle cache son bâton de magie qu'elle a pris avec elle. Depuis un an, elle cache la cape que son père lui a offert. Elle cache beaucoup de choses, Kirsten, et elle soupçonne les gens de se cacher.

• Et l'intrigue ? • Comme bien des élèves de Dürmstrang, elle est revenue à Skuli pour Jól. Elle a eu très peur lorsque les margygrs ont attaqué le port de Skuli, mais elle s'en est tirée plutôt bien, débarquant à temps et maniant son bâton de magie pour repousser à temps, par le verbe, les margygrs qui voulaient s'en prendre à elle. Elle a couru, couru, couru pour s'éloigner du port, et elle a fini par s'arrêter parce qu'elle n'avait plus les jambes pour courir. Les cris retentissaient, le sol a tremblé, elle a fini par retrouver sa mère grâce à un homme qui l'a repérée dans le noir et s'est rendu compte que c'était la petite Vondr (une chance, il était du Noregr). Mais l'expérience traumatisante de ce solstice d'hiver l'a franchement tendue. Elle a le bâton un peu trop rapide en ce moment, et elle est sûre qu'il y a des sorciers supplémentaires dans l'école, sauf qu'elle ne sait pas qui.