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 La raison du plus fort est toujours la meilleure.

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Jarl Heill
Jarl Heill

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(#) Mer 25 Déc - 0:22



La raison du plus fort
est toujours la meilleure.


Participants • Siri Heill Freknur & Jarl Heill
PNJ ? Deux cadavres en suspend, pour le moment.
Statut du sujet • Privé, bande de cochons.
Date, mois, année • Fin Mörsugur 1288
Lieu • Groenland ; ferme de Dame Freknur.
Moment de la journée • Après midi, la nuit va bientôt tomber. ( les journées sont courtes en plein vetr )
Météo • Lourdes chutes de neige avec de fortes probabilités de blizzard en fin d’après-midi. 'fait pas chaud au Groenland, sortez couverts les enfants.

Je ne souhaite pas que les Nornes interviennent dans ce sujet
gif ©Très bonne question.


Dernière édition par Jarl Heill le Mer 25 Déc - 2:51, édité 1 fois
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Jarl Heill
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(#) Mer 25 Déc - 0:24


La neige tombait dru, recouvrant les terres glacées du Groenland de son épais manteau duveteux. Trois hommes se frayaient un chemin dans la poudreuse, interrompant de leurs pas le calme souverain qui régnait. Deux reîtres et un homme pour qui voyager seul n'était pas concevable : tel était formé le groupe.
Les deux mercenaires ignoraient la raison pour laquelle le nouveau chef de Skuli se déplaçait en personne dans ce trou perdu, ce dernier n'ayant pas jugé utile de se justifier. Si ce manque d'information les lassa en premier lieu assez méfiants, leurs doutes furent dispersés quand le Heill avança une allonge conséquente à leur prime initiale : « Pour votre discrétion. »

Cela faisait plus d'une heure qu'ils venaient de traverser un portail runique quand un hurlement aigu, quasi-fantomatique s'éleva des plaines. « … C'était le vent ? » C'était le plus jeune qui venait de parler, mais aucun doute n'était possible, c'était un loup. « Faisons demi tour. » Avec ce temps, Jarl n'avait aucune envie de se retrouver face à une meute affamée. La visibilité était telle qu'il serait impossible de les voir avant qu'il ne soit trop tard. « C'est certainement une bête qui a perdu sa meute à cause du gros temps, pas la peine de s'en faire pour si peu.
- Vous semblez oublier qui vous paye : retournons au portail. Maintenant.
- Rebrousser chemin face à un loup ? Par Tyr ! C'est vrai que vous avez moins de couilles qu'un Raudi n'a de ― » Comme surgissant de nul-part, un loup géant faucha le mercenaire au niveau des jambes avant de disparaître dans la neige, sa proie pendant mollement au bout de sa gueule sanglante.
Sonné et étalé dans la poudreuse, Jarl mit quelques instants avant de reprendre ses esprits, mais la perspective de se faire dévorer vivant le remit rapidement sur ses pieds. Tout en fixant la direction dans laquelle le loup s'était éclipsé, le Heill s'empara de l'épée que le mort avait fait tomber. Le pauvre idiot avait juré sur le mauvais mage : à l'instar de Tyr, il venait d'abandonner sa vie aux crocs de la bête. Si les Nornes pouvaient réserver le même sort à tout ceux qui osaient lui manquer de respect, il s'en porterait bien mieux.
La menace avait disparu mais il était inutile de s'éterniser dans le coin. Ils étaient loin du portail runique dont ils venaient et plus loin encore de leur destination initiale : revenir sur leurs pas était plus judicieux. Jarl et le plus jeune du duo s'étaient fait renversés par l'attaque éclaire, mais là ou le Heill s'en était sorti qu'avec une mauvaise chute, l'autre reître s'était fait écraser la jambe. Vantards, incompétents et outrageusement chers ; la bonne main-d'œuvre se faisait de plus en plus rare de nos jours. Sans grand espoir, il lui demanda : «  Peux-tu marcher ? » Une grimace pour toute réponse ; il soupira. Le chemin du retour allait être long.

Très long. Le vent s'était levé, ce qui n'était qu'une lourde chute de neige se transforma rapidement en un blizzard glacial qu'ils affrontaient de face. Grâce aux Nornes, ils n'avaient pas affaire à un vent changeant, garder le cap était donc chose aisée dans cet océan neigeux.
Sa progression était ralentit par le mercenaire boiteux, mais même blessé il pouvait se révéler utile : si il se montrait plus efficace que son acolyte, il pourrait léser l'animal, au sinon … Jarl pouvait toujours espérer que le loup fasse une indigestion après avoir avalé ce bout de viande avarié qui avait la prétention de se faisait passer pour un mercenaire.
Un grognement rauque lui chatouilla les oreilles ; il sera vite fixé quant à l'utilité du poids mort qu'il trainait.
L'épée au clair et les sens aux aguets il fit volte-face. C'est justement pour éviter de se retrouver dans cette situation qu'il avait engagé ces mercenaires ; que Hel les emportes.
Le souffle court, l'œil craintif, il scrutait l'horizon fébrilement, se retournant au moindre bruit. Un hurlement, un grognement ; rien en vue. La sale bête tournait autour d'eux, jouant avec leur nerfs. « On va crever ici ... »  Jarl n'en croyait pas ses oreilles, sa voix tremblait autant que feuille au vent. « Bon sang, la ferme. » Il aura deux mots à dire au chef de la compagnie chez qui il avait engagé ces énergumènes, mais les réjouissances viendraient plus tard, pour le moment il s'agissait de se sortir vivant de ce guêpier.
Dos à dos avec l'estropié, le Heill attendait, en garde. Comme si ce pic dans sa main allait changer quelque chose à la partie qui se jouait. C'était avec une plume qu'il faisait des merveilles, il laissait à d'autres les soi-disant subtilités du combat à l'épée.

De nouveau, un grognement retentit, bien plus proche que les derniers, bien trop proche même. Mais avant même que Jarl ne puisse esquisser le moindre mouvement, une douleur déchirante s'empara de son flan et de son bras droit et il se retrouva projeté dans la poudreuse.
Il avait reçu un coup de patte, le garçon avait prit le plus gros du coup, mais les griffes du loup avaient tranchés au travers de ses fourrures aussi facilement que dans du beurre.
La neige vierge fut maculée du sang du jeune reître alors que le loup se repaissait allégrement sur son cadavre.
L'attaque qui avait eu lieu plus tôt ne lui avait pas laissé le temps de prendre la mesure de la créature, et maintenant qu'elle se tenait devant lui, dévorant à pleines dents le garçon qui quelques instants plus tôt se tenait à ses cotés plein de vie - sinon de courage - il pouvait l'observer à loisir.  La scène, d'une bestialité inouïe, lui inspirait une fascination atroce, morbide. Malgrès lui il ne pouvait quitter du regard la masse de chair que les dents acérés n'avaient de cessse de déchirer.
Fallait-il l'attaquer maintenant, au risque de le voir riposter dans la seconde ? Non, la fuite s'imposait.  Venir en aide au reître ne lui avait même pas traversé l'esprit. A quoi bon de toute façon, si c'était pour finir dans le ventre du loup à son tour ? Usant d'une précaution sans pareille, Jarl recula tout en restant au sol. Son angoisse était telle qu'il avait arrêté de respirer, craignant de faire trop de bruit et d’attirer l'attention de la bête géante. Alors qu'il jugeait impossible au jeune garçon d'être encore vivant, une main armée s'éleva du tas de chair écarlate pour aller se figer dans la mâchoire du loup. Dans un jappement plus indigné que douloureux, l'animal recula de quelques pas avant d'assener le coup de grâce au garçon. Reculer. Fuir. Maintenant.

Blessé, frigorifié et désarmé, Jarl, ombre de lui-même errait dans les plaines du Groenland.
La nuit était tombée et le vent n'avait pas désenflé. Aucun point de repère, impossible de se guider grâce aux étoiles. Au sol, neige tombée ; au ciel, neige tombante. Maudit pays. Maudit loup. Maudits reîtres. Maudit soit-il de s'être aventuré dans ces contrées reculées.
A la griffure de la bête s'ajouta la morsure du froid, la douleur lancinante à son flan ne le quitta pas un instant, rappelant sa présence à chaque mètre, chaque pas. Il se voyait déjà mort, réduit à l'état de carcasse désarticulé étendue à même la neige, on retrouverai son corps à la fin du vetr, si sa dépouille sans vie n'avait pas été dévorée d'ici là. Cette vision provoqua un rictus nerveux chez le Heill et il redoubla d'effort dans son avancée. Il resserra sa cape, veillant soigneusement à couvrir son bras blessé, ensanglanté.
La lune devait être pleine, car il arrivait à distinguer quelques ombres se mouvant au gré des vents. Une en particulière attira son attention, elle était bien plus imposante qu'un loup, mais surtout, elle était fixe. Il dévia sa route et s'en approcha jusqu'à pouvoir distinguer l'objet.
Il s'arrêta net, comme foudroyé.
C'était une ferme, une ferme qu'il ne connaissait que trop bien. C'était évident et pourtant il avait du mal à y croire. Un rire inarticulé - et douloureux - traversa ses lèvres alors qu'il frappait lourdement à la porte. Une infime partie de son être considérait le fait de rester dehors à affronter le blizzard et les bêtes qui se dissimulaient en son sein, plutôt que d'entrer dans la ferme de Siri Freknur.

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Siri Freknur
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(#) Jeu 26 Déc - 14:32

Dans le mugissement du blizzard, Siri entendit des coups. Elle releva vivement le nez de son ouvrage –de la laine qu’elle était en train de filer- et releva les yeux vers les runes gravées dans la poutre de l’entrée ; elle connaissait le chant de la tempête par cœur, et si cette dernière bousculait les murs à en faire trembler le torchis, elle ne se manifestait jamais en cognant aussi volontairement à sa porte. Là-haut, une rune se détachait du reste de ses consoeurs, en brillant d’une lueur nouvelle –une lueur qui indiquait clairement la présence d’un intrus sur ses terres. D’un intrus derrière sa porte, à en juger par l’intensité du halo. Une visite en plein blizzard ne pouvait signifier qu’une chose : un voyageur, assez stupide pour se risquer dans le Groenland un jour gris, s’était fait surprendre par le brusque revirement météorologique. Car à son plus grand soulagement, les trolls des montagnes n’avaient pas encore appris à toquer. Elle abandonna prestement sa pelote et traversa la pièce de vie, plus vaste que ce que l’extérieur de sa ferme voulait bien révéler ; et, en ouvrant le battant de bois, qui opposa une légère résistance à cause de la neige qui s’y était accumulée, elle tomba nez-à-nez avec un fantôme.

Il lui arrivait encore de croire voir Sverre, seule face à l’immensité de l’île, ou dans la foule compacte de Skuli la grouillante. Mais pas encore une fois n’avait-elle cru voir Jarl Heill, plus pâle encore que le spectre du fiancé disparu. En un battement de cils, Siri fut forcée de prendre conscience, malgré les données contraires –Jarl au Groenland, Jarl pris au piège du blizzard, Jarl assez désespéré pour  vouloir trouver refuge dans sa ferme-, et l’espoir d’une hallucination passagère, que le Heill se trouvait bel et bien sur le pas de sa porte. « Par tous les mages, qu’est-ce que tu fiches ici ? », fit-elle avec une spontanéité qui témoignait à la fois de son étonnement, de son agacement, et de l’incompréhension que cette apparition soudaine lui jetait à la figure. La bergère aurait été moins surprise d’assister aux premiers signes du Ragnarök ; à moins que Jarl n’en fût le prophète, ce qui n’était pas à exclure, au vu de cette visite incongrue. Et très certainement involontaire, à en voir l’expression contrainte sur ses traits figés par le froid, qui reflétait à merveille la mine fermée, hostile –et sceptique- de la Freknur.

La dernière fois qu’il s’était donné la peine d’aller la trouver chez elle, il l’avait fait dans une optique bien précise. Un instant, elle craignit qu’il ne fût de retour pour les mêmes raisons ; un instant de frayeur avant que ses pupilles acérées ne délaissent le visage mordu par les vents glacés, et ne tombent sur les fourrures déchirées, parmi lesquelles une cape maculée qui n’aurait pas même pas trompé Bartram Oddi, champion de stupidité toutes catégories. « Entre. », somma-t-elle, là où, en temps normal, elle n’aurait pas eu de scrupules à le faire poireauter dans le froid encore quelques minutes –le temps de savoir ce qui l’amenait dans la région et, surtout, de lui faire payer son voyage inconsidéré, entre autres récriminations qui, elles, dépassaient largement le cadre de la tempête. Chaque chose en son temps, pensa-t-elle en suivant la silhouette du regard, à laquelle les peaux épaisses et trompeuses taillaient une carrure imposante.

D’un coup d’épaule, elle acheva de clore le battant de bois, et se retourna vers son invité du jour, encore distante, visiblement hostile à cette présence inattendue. Quelques années plus tôt, son visage se serait fendu d’un sourire en l’accueillant chez elle ; mais depuis cette époque insouciante, les choses avaient radicalement changé. « Qu’est-ce qu’il s’est passé ? », demanda-t-elle sans chercher immédiatement à jauger l’étendue des dégâts, ni même à lui proposer de quoi réchauffer le corps malingre que le froid n’avait pas épargné. Et puis, se rendant compte d’une anomalie notable, elle ajouta très vite, en fronçant les sourcils : « Tu es seul ? » Jarl Heill, seul au cœur du Groenland –la formule sonnait tellement faux qu’elle en devenait risible. Il n’était assurément pas venu pour la voir, elle, la modeste bergère, après cinq ans de silence ; quelque chose l’avait amené ici, mais elle doutait que ce quelque chose fût assez personnel pour que Jarl, chef de meute, s’aventure en solitaire en terre hostile.


Dernière édition par Siri Freknur le Lun 3 Fév - 13:05, édité 1 fois
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(#) Mar 21 Jan - 18:48

Siri. De toutes les fermes sur lesquelles il aurait pu tomber, il fallait que ce soit la sienne. « Par tous les mages, qu’est-ce que tu fiches ici ? » Tant de chaleur, voilà de quoi réchauffer son être frigorifié. C'est un grognement rauque qu'elle eut pour toute réponse, à croire que le froid l'avait rendu animal. De toute façon vu la teneur de leurs derniers échanges, il valait mieux passer la raison de sa venue au Groenland sous silence et ce le plus longtemps possible. Quand malgré tout elle l'invita à entrer il ne se fit pas attendre et c'était en trombe que Jarl franchit le pas de sa porte, trop heureux d'échapper à l'assaut incessant des vents septentrionaux. Mais il n'était pas dupe, il savait parfaitement qu'il quittait un champ de bataille pour un autre.
Répandant glace et neige à chacun de ses pas il s'approcha d'une table au centre de la pièce à vivre et retira ses gants. Il articula sans enthousiasme un « Merci. » graveleux. On l'avait connu plus loquace, mais il ne fallait pas trop lui en demander après cet épisode polaire. « Qu’est-ce qu’il s’est passé ? » Il ébouriffa ses cheveux et passa une main sur sa barbe, retirant la neige qui s'y était figée. Malgré ses gants, ses doigts étaient de glace. « Un loup géant ... Puis la tempête nous a surpris dans notre déroute. » Le reste se passait de commentaire, l'état de son bras et de ses fourrures valait mille discours. « Tu es seul ? » Oh non. Il avait dans son sillage deux reîtres. Morts. Dévorés par une bête, leurs restes congelés certainement répandus aux quatre vents ; un sort convenable compte tenu de leur inutilité. Oublions les. « Plus maintenant. » Ce n'est qu'à cet instant qu'il prit la peine de tourner les yeux vers elle. Sept ans avaient passé depuis la dernière fois qu'il avait franchit cette porte. Sept ans de silence. Enfin, un silence somme toute relatif, s'il n'avait jamais repris contact avec elle, il avait veillé à ce que sa présence ne soit pas oubliée, il s'était assuré que son ombre n'ait de cesse de planer sur les Freknur ... Jusqu'à ce qu'il juge inutile de continuer.
Cela ne devait faire guère plus de trois ans que son fiancé avait passé l'arme à gauche. Quel était son nom déjà ? Sven ... Sverre - un gamin, un Järnisda. A croire qu'elle s'était efforcée de chercher ce qui allait l'irriter le plus. Un autre mort à oublier.
Il la détailla du regard, tentant de prendre pleine mesure de ces années passées. Alors que le temps, dans son immense bonté, avait orné ses tempes d'argent, il était incapable de capter le moindre signe de ses outrages sur son visage.  « Tu n'as pas changé. » Il y avait une certaine tendresse dans sa voix - vite balayée, telle neige au vent. Il détourna le regard et continua tout en défaisant avec une attention toute minutieuse ses fourrures et sa cape croutée de neige, veillant à ne pas attiser la douleur aigu dans son bras.  « Je ne compte pas rester longtemps, je ne voudrais pas abuser de ton hospitalité. » Hospitalité qui, aux dires de certaines rumeurs plus que persistantes, s'étendait jusqu'à héberger des sang-mêlés sous son toit. En avait-elle déjà accueillit à l'occasion d'un blizzard ? Forcément. Qu'importe. Il n'était pas en position d'aborder le sujet de toute façon - en avait-il seulement envie ?

Dans sa fuite il avait psalmodié quelques incantations afin de stopper le saignement de son bras, mais les conditions dans lesquelles il était ont fait que le résultat était assez sommaire.
La vue du sang d'autrui ne le dérangeait pas le moins du monde, mais quand son regard se posa sur sa chair déchirée et son sang à peine séché qui en suintait encore, il ne pu s'empêcher d'afficher une légère grimace de dégoût. Affectant un détachement qui lui était étranger, il s'adressa à son hôte qui, dans sa grande mansuétude, n'avait pas encore esquissé le moindre geste à son égard. « Je dois avouer ... Qu'un peu d'aide ne serait pas de refus. »
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Siri Freknur
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(#) Mer 5 Fév - 10:21

Si, la veille, on lui avait dit que Jarl Heill viendrait la trouver le lendemain pour lui quémander son hospitalité, Siri aurait probablement ri de bon cœur –comme elle le faisait lorsqu’elle était obligée de prétendre qu’elle n’était, comme tous les autres, qu’une sorcière mécontente des politiques de Skuli, et ses railleries alors se fondaient dans celles des autres, dénuées de cette rancœur toute personnelle que jamais personne ne devait connaître. Le secret s’éteindrait avec eux ; c’est du moins la promesse qu’elle s’était faite, lorsqu’elle avait mis fin à leur aventure, et à laquelle elle se raccrochait encore cinq ans plus tard, alors qu’elle le regardait se délester des traces du blizzard. Et, comme pour éprouver sa patience relative, les Nornes s’amusaient depuis à mettre Jarl sur sa route –d’abord au marché de Skuli, puis aux prises avec son révolté de père, ce qui l’avait forcée à intervenir, ainsi qu’à d’autres (trop) nombreuses occasions qui chaque fois la faisaient regretter ses élans passés. Les Nornes, ou les manigances du Heill lui-même, virulentes après qu’elle l’eut éconduit ; aujourd’hui, alors que la tempête l’avait guidé jusqu’au cœur de sa ferme, un doute avait refait surface dans la caboche de Siri. Etait-il là pour perpétrer sa vendetta ? Le temps avait sifflé les certitudes qu’elle avait acquises en le fréquentant ; il était pourtant impossible qu’il se soit déplacé en personne, après un si long silence, pour la chicaner comme autrefois.

Elle aurait sans aucun doute déployé toute son affabilité pour installer son hôte, s’il n’avait pas été Jarl ; et la vague intonation de tendresse qui déforma son constat, alors qu’il la fixait depuis de longues secondes, la conforta dans son immobilité. Jarl Heill était un poison, une maladie insidieuse qui, sous couvert d’infection bénigne se révélait toujours être mortelle. La bergère savait qu’en l’approchant, elle s’exposerait à nouveau à ces dangers dont elle avait pris conscience juste à temps, quelques années plus tôt ; affaiblie par sa perte récente, mieux valait pour elle se replier dans une forteresse de froideur, construite des rancunes passées et des colères encore vives. « Tu veux me faire croire que tu risquerais ta vie en repartant dans la tempête ? », répondit-elle sans être dupe de ces formules de politesse dont il la couvrait depuis son entrée ; elle savait qu’il rechignait à se trouver ici autant qu’elle à l’accueillir au sein de son foyer. Elle savait également que Jarl estimait sa vie autant qu’il estimait ses possessions matérielles et son prestige de grand chef ; se jeter dans le blizzard, ou affronter le Groenland seul, de nuit, affaibli par sa blessure, était donc hors de question. Elle n’allait pourtant pas l’inviter à rester de vive voix –pas quand il la couvait de ce regard-ci, pas quand il laissait choir ses effets au sol comme s’il était dans son bon droit. Mais Jarl Heill avait la sale manie de se croire partout chez lui. « Tu en abuses déjà, de toute façon. » Comme il abusait du reste, semblait-elle dire d’un ton volontairement abrupt, en dardant sur elle des yeux brillant d’hostilité. Une façon comme une autre de lui dire qu’il était effectivement un parasite –et un de la pire espèce-, qu’elle n’avait pas d’autre choix que de supporter sa présence, mais qu’elle n’allait toutefois pas le flanquer à la porte au nom de ce rapport ambivalent, désormais dominé par la colère, qu’ils entretenaient depuis qu’elle avait fait son choix.

« Je dois avouer ... Qu'un peu d'aide ne serait pas de refus. » Un bref silence, puis Siri, son regard toujours fiché dans le sien, abandonna sa fierté de bourrique ; elle franchit la distance qui les séparait sans décrocher un mot, et referma sur le bras blessé des doigts revanchards, dénués de cette douceur qu’elle lui avait trop longtemps accordée. Il ne lui avait pas menti ; difficilement camouflées par des soins primaires, elle pouvait constater des entailles, qui ne pouvaient appartenir qu’à un prédateur à la taille démesurée. « Assieds-toi. », intima-t-elle finalement en le relâchant, pour mieux se saisir de ses ciseaux à tondre posés sur la table, alors qu’elle relevait les yeux vers lui. « Assieds-toi et tais-toi, surtout. » Elle s’assit à ses côtés et, insensible aux protestations, elle lui reprit le bras, cette fois pour découper le précieux tissu de sa tunique, maculé d’un rouge sanguinolent que toutes les lavandières de Scandinavie ne parviendraient à nettoyer. « Je peux savoir comment tu t’es soigné ? Un vrai travail de maselier. », pesta-t-elle en arrachant sa manche, sans pitié pour la soie raffinée qu’elle étripait de ses mains de paysanne, sans compassion aucune pour le sort du Heill, qui avait au moins eu la bonne idée de sortir de là vivant. Mieux valait ne pas prendre conscience de cette scène incongrue, où, par le biais de circonstances affligeantes, dont l’absence de Carina, elle se retrouvait à jouer le rôle d’une mère, d’une sœur, d’une épouse. Quelques mois plus tôt, elle avait eu les mêmes gestes pour Sverre. Se dérobant au souvenir douloureux car encore vif, elle se redressa, alla farfouiller dans une étagère encombrée de jarres, et revint avec une qu’elle ouvrit sous le nez du jarl ; une odeur pestilentielle s’en échappa, et Siri, sans s’en soucier, ne releva pas le nez de la blessure. A cette distance, elle préférait encore avec lui avoir le nez dans des lambeaux de bras. Elle plongea son index dans l’onguent à l’odeur de pourriture, et releva vers Jarl un visage où trônaient deux sourcils froncés, en une expression qui n’annonçait rien de bon. « Maintenant, tu peux peut-être répondre à ma question et me dire ce que tu faisais dans les environs. » Et elle traça la première ligne de Kennaz, barrant très volontairement les déchirures de sa chair, qui suintait encore tout ce qu’elle savait.
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