Région d'origine ● Les Îles glacées, là où tous les vents froids essaient de repousser les vikings dans leurs foyers. Un bonheur en hiver. Les températures restent difficiles même après des années à y vivre mais on ne se lasse pas de ces paysages magnifiques et des légendes qui les entourent. Date de naissance ● En 1262, au trente-et-unième jour de Gormánuður, pendant le Vetr. Âge ● Trente-trois ans. Il n'est pas encore marié et y songe de plus en plus, même si la perspective d'offrir à une femme un mari amnésique qui l'oubliera presque tout le temps n'est pas très encourageante. Nature du sang ● Pur. Son père vient des Îles glacées, sa mère du Noregr, tous deux sorciers issus de lignées de sang-purs qui n'ont jamais vraiment fait parler d'eux. Mis à part quand le paternel est décédé, mais il l'avait un peu cherché. Particularités magiques ● Aucune, c'est un sorcier d'ailleurs plutôt heureux ainsi et il ne voit pas l'intérêt de se promener avec un bâton encombrant, encore moins de se changer en animal, il est persuadé que ça se sent sur les vêtements après. Cependant, on dit qu'il a été frappé d'une malédiction ou d'une mauvaise blague qui expliquerait ses problèmes de mémoire. D'autres disent que c'est une punition des Nornes à cause de son père qui les insultait toujours dans sa barbe, ce qui lui a coûté la vie, et qui a peut-être amené Dvalinn à l'imiter étant petit. Dans tous les cas, il n'est pas né comme ça, il s'en souvient. Enfin, il n'est plus très certain maintenant. Métier ● Second du capitaine Bartram Oddi sur la Pute Borgne, un véritable honneur à ses yeux et une occupation qu'il n'échangerait pour rien au monde. Pas même pour quinze femmes et dix tonneaux de vin !

Dvalinn a quelques difficultés de mémoire si bien qu'on le surnomme Munin. Les petits oublis peuvent encore faire rire mais quand c'est plus important ça pose problème. Il double donc d'efforts et a même créé un objet ensorcelé qui lui rappelle ce qu'il a oublié. Bon, c'est pas encore très au point parce qu'il le laisse toujours sur son lit, mais il y travaille. ✣ Voue une admiration sans bornes pour son capitaine, Bartram, qui est à ses yeux un des meilleurs sorciers et vikings au monde. Et qu'on vienne pas dire du mal de lui, il frappe peut-être pas avec force mais il vise avec précision ! Il se garde bien entendu de le dire à haute-voix et refuse de passer pour un fou qui imite tous les faits et gestes du Oddi. Après on va dire que c'est sa deuxième femme et même si ça serait presque un compliment il faut pas déconner non plus. ✣ Il y'a plusieurs tavernes où on ne veut plus de lui, condamné alors à attendre le reste de l'équipage dehors. La faute à sa fichue manie de refuser la bière et de ne boire que du vin, vaillant défenseur de ce dernier et toujours prêt à se battre en son nom si on lui sert de la piquette. ✣ A ses heures perdues il travaille sur le développement de sa magie, très curieux et trouvant beaucoup d'intérêt dans les runes magiques. Désormais il sait s'en servir correctement et en connaît plusieurs, mais quelques fois, quand il se sent un peu trop confiant, il y'a des ratés. Une fois il a brûlé la moitié d'un village pendant un voyage, mais chut ! Bartram n'a jamais su que c'était lui le responsable. ✣ Il a en pur horreur les créatures magiques. La fuite face à certains animaux lui semble la meilleur défense. Et les plus inoffensifs il ne les aime pas non plus, ça le rend mal à l'aise. Sauf les chèvres, il ne sait pas pourquoi mais les chèvres il trouve ça sympathique. ✣ Dvalinn est quelqu'un de fier qui ne supporte pas qu'on dise du mal sur ses amis et sur lui mais il apprit à ne pas en venir tout de suite aux poings et se contente de blagues nulles pour contenir sa colère. Au quotidien c'est un sorcier qui à de l'énergie à revendre, voulant toujours aider et passionné par l'aventure. Il a tendance à être parfois trop étouffant et n'est pas le plus courageux de tous mais c'est le genre de gars avec qui on aime bien naviguer. ✣ Les femmes c'est tout un problème pour lui. Il les aime trop, même s'il aime beaucoup les hommes aussi mais c'est pas bien vu alors il en dit rien, et il espère à chaque fois trouver celle qu'il épousera. Mais sa mémoire lui a souvent fait défaut, certaines au courant en ont abusé et il a ainsi passé un mois avec une femme, sur le point de quitter la Pute Borgne en croyant qu'il l'avait épousé. ✣ Il résiste peut-être difficilement à l'alcool et à la vue d'un ours -allez savoir pourquoi-, il est en revanche connu pour encaisser bon nombre de coups sans fléchir. Seul héritage de son père dont il est fier, Dvalinn ne sait pas se battre avec la grâce et la force d'un vrai viking mais il peut en revanche tenir longtemps une bagarre et trouve que les bleus et lèvres ouvertes c'est classe.

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Et vous, la pureté du sang, vous en pensez quoi ?

Si ma famille n'a jamais été très regardante à ce sujet, je reste de mon côté assez franc sur ce que ça vaut. À mon sens ce n'est pas à prendre à la légère, il y'a des différences de sangs et ce n'est pas pour rien. Passons le fait que je ne conçois pas le fait qu'un sorcier puisse s'intéresser à un sang-pouvoir pour concevoir, voir même pour s'unir, il en faut pour tous les goûts, du moment que ça me concerne pas j'ai rien à en redire. Ce qui vaut c'est la magie et chacun doit faire ses preuves, chacun se débrouille pour y arriver, je vais pas prendre la défense d'un sang-mêlé si derrière il est incapable de changer une chèvre en bottes. Si un sorcier est digne de l'être, alors il a toute la pureté magique qu'il veut à mes yeux. Mais on rigole pas avec le sang. Et ça va dans le sens des purs aussi ! Ceux qui déshonorent leurs noms ne méritent pas plus de respect qu'un gobelin.

Si vous ne deviez jurer que par un seul mage ancestral, ça serait lequel ?

Odin, sans hésiter. Pour sa grande connaissance, les runes magiques, sa force et tout ça, c'est à lui que je pense quand je fais mes recherches. Bon, j'étais vachement déçu plus petit quand je l'ai supplié de m'aider pour le maléfice que j'ai reçu en pleine tronche et qu'il n'a jamais bougé le petit doigt. Mais on reste respectueux envers les mages et les Nornes, je sais pas si vous avez vu ce qui est arrivé à mon père, mais en gros lui il l'a pas été. Oh, Hermod aussi, c'est un véritable exemple pour les aventuriers donc évidemment. Après, celui que je peux pas encadrer c'est Loki. Son côté fourbe et rusé j'aime encore bien, je crois que je suis d'accord sur pas mal de ses points de vue et puis il faut savoir s'amuser de temps à autres. Non ce que j'aime vraiment pas chez lui c'est son besoin constant de se transformer en animal. Eurk.

Quel souvenir avez-vous du labyrinthe de Dürmstrang ?

Des souvenirs du labyrinthe, ça c'est bien une chose que je garde ! Dire que j'étais si excité à l'idée d'y rentrer, mon paternel m'en avait tant parlé, c'était un véritable rêve. Il avait dit que c'était facile de trouver la sortie, que non y'avait aucun monstre, seulement un ou deux pour faire peur mais que les élèves ne risquaient rien. Parfois je me demande si à la place de me mener en bateau il n'y avait tout simplement jamais mis les pieds ! Enfin. J'y suis entré dans les derniers parce que c'était mieux de laisser les autres se prendre les éventuels obstacles en premier, mais je me suis vite débrouillé pour ne pas rester très longtemps dans ce qui était un cauchemar oppressant et dangereux. En fait, s'y retrouver a été étonnamment simple, à défaut de ne pas avoir de bons souvenirs sur les événements, personnes et tâches, j'ai une excellente mémoire en ce qui concerne les lieux et leur cartographie. Je suis sorti au bout de deux jours et demi, avec une profonde blessure à la jambe après avoir baissé ma garde sur les derniers mètres, mais au moins c'était fini. Et je ne veux même plus y repenser !

Dans la nuit noire commença notre histoire, sur les quais d'Hraunjokull

Pas la moindre trace de Nürngard et Brïmv. L'heure tournait et il commençait à croire qu'il avait de nouveau oublié quelque chose, une indication, un indice, un truc qui expliquerait l'absence de ses amis. Dvalinn soupira et insulta encore une fois cette malédiction qui lui pourrissait la vie depuis ses huit ans. Le pire étant qu'il ne se souvenait pas de ce qui s'était passé ce jour-là. Son père disait que c'était l’œuvre de ces maudites Nornes, le frère pensait à prophétie floue qu'il allait étudier, d'autres disaient que c'était un fou qui lui était tombé dessus sans raison. Il n'en savait rien et se disait même que c'était peut-être une mauvaise blague et qu'on ne l'assumait pas. Mais le résultat était là. Cette mémoire était un enfer. Et quand il retrouva ses camarades pour le cours de potions, il ne pensa même pas à leur poser la question, oubliant déjà qu'il les avait attendu. ✣ « C'est un nouvel arc non ? » « Ouais, c'est Dvalinn qui me l'a fabriqué. » « Il fabrique des armes lui maintenant ? » « Je pense pas. Il m'accompagnait à la chasse -et a essayé de me convaincre de faire un détour de dix kilomètres pour éviter des ours- puis on a manqué de se faire tuer par un troll. On y a laissé nos armes, alors on s'est contenté du bois qu'on trouvait et il a inscrit des runes dessus. Il n'est pas très résistant mais j'ai jamais aussi bien tiré. » « Il t'a fait payer combien ? » « Rien. Il voulait juste rendre service qu'il disait. » « Il fait ça avec tout le monde. » « Ouais, c'est parfois un chic type. » « Une fois il a même emmené mes mômes voir leur oncle quand j'étais malade. » « Moi je lui confierais quand même pas mes enfants. » ✣ « Eh Dvalinn, c'est quoi ce truc que tu portes toujours au cou ? » Le jeune homme lève un sourcil en direction de son aîné et attrape le collier qui pend sur son torse pour lui montrer la pierre et les autres fragments couverts d'inscriptions. « C'est un truc que j'ai fabriqué pour m'aider à me souvenir. Quand ça commence à devenir brûlant et que les runes prennent une certaine teinte, c'est que j'ai oublié un truc important. » « Et ça fonctionne bien ? » « Bah je sais pas, là je l'ai désactivé parce qu'il arrêtait pas de siffler et ça m'a énervé de pas trouver pourquoi. » « Par Odin ! C'était pas ce matin que la Pute Borgne reprenait le large ? » « ... »

La lutte était terrible et je ne voyais que des ombres

« Je connaissais son frère, on était ensemble à Dürmstrang, une famille de fous ! Il disait à tout le monde qu'il était devin, qu'il voyait des choses. Il avait même prédit sa propre mort. » « Un menteur quoi. » Les deux hommes se taisent soudainement tandis que Dvalinn passe près deux, fusillant du regard le plus âgé avant de retourner vers le fond de la salle pour se plaindre de la qualité des tables. « Non, c'est arrivé, mais c'est lui-même qui a monté le coup pour qu'on le croit, fou je te dis ! Enfin. Tu sais qu'on a jamais su d'où venaient les ressources des Hóltärn ? En fait, son père et lui utilisaient Dvalinn comme monnaie. » « Tu veux dire que... ? » « Nan, mais nan ! Ils le faisaient combattre contre des esclaves ou des bêtes. Et ils ont gagnés comme ça un tas de bijoux, d'armes et même un knörr. » « C'est pour ça alors qu'il est super résistant quand on le frappe ? Halfdan a dit l'autre jour que c'était même pas amusant les bagarres avec lui. » « Sans doute. Et pour les bestioles aussi, c'est de là qu'il les aime pas. » « J'aurais presque pitié. » Les deux forgerons éclatent soudainement de rire à cette idée, comme si on pouvait éprouver de la compassion pour un gars comme Dvalinn. ✣ Il était une nouvelle fois à terre et sentait cette texture humide contre ses blessures, se coller à son corps fiévreux et recouvert d'un mélange de sueur, de sang et de peur. Il ne pourrait jamais supporter un nouveau coup, ses muscles tremblaient et criaient une souffrance qu'il gardait péniblement entre ses dents. Rien dans son corps ne pouvait l'aider à se redresser, si ce n'est le son qui lui parvint aux oreilles. Des rires. Des éclats de voix, ceux de son père et de son frère, le regardant se traîner de douleur comme une bête insignifiante, n'attendant de lui que du sang versé en plus. Au début il avait été fier, son père comptait sur lui, son père qui était fort et brave à ses yeux. Dvalinn avait accepté sans prendre conscience qu'on ne lui avait pas demandé son avis, il n'avait pas quatorze ans qu'il remporta son premier combat contre un autre esclave de son âge. Sa famille semblait contente de ce que ça rapportait. Mais tout était devenu trop grand, les adversaires comme les coups portés. Il n'utilisait plus ses poings, la chair n'entendait plus simplement le craquement des os, elle recevait aussi le passage de lames qui furent de moins en moins émoussées à mesure que les paris augmentaient. Mais Dvalinn était épuisé, épuisé de se dire qu'il y avait un sens à cette honte dans laquelle il suffoquait, dans ces marques qu'il ne pouvait expliquer à ses amis. Cela devait cesser, il n'en pouvait plus. Il se taisait depuis trop longtemps, tout ça n'était plus un jeu depuis des années. Il devait l'expliquer à son père qu'il valait mieux qu'un simple morceau de viande lancé aux fauves, qu'il voulait gagner l'honneur et les richesses en combattant d'autres guerriers qu'on ne mettait pas en cage. Qu'il avait le désir de voyager après ses études. Il devait lui dire. ✣ « Vagnar est mort ? » « Ouais, écrasé et cramé en même temps. » « Qu'est ce qui s'est passé ? » « Il est devenu fou contre son fils l'autre soir, sont sortis de la maison familiale en se disputant. Le paternel aurait essayé de le noyer parce que Dvalinn s'était rendu compte de quel connard il était réellement. Puis il a commencé à insulter les Nornes, que c'était de leur faute tout ça et deux minutes après, vlam, plus de Vagnar. » « Quoi ? Son fils l'a tué ? » « Non, dans la bagarre sa cape a pris feu contre une torche, il a paniqué, on y voyait pas grand chose cette nuit là et il est tombé du bord de la falaise. On l'a reconnu le lendemain grâce aux bijoux dans sa barbe. C'était pas beau à voir. » « Mince, faut vraiment pas ennuyer les Nornes hein ? » ✣ Le vent soufflait dans ses oreilles et lui apportait cette odeur familière de la mer qu'il aimait tant. Voir les vagues rouler ainsi et s'écraser contre la coque du langskip sur lequel il s'apprêtait à embarquer le fit sourire. Il en avait rêvé toute sa vie, de ces voyages, de cette vie sur les eaux, a explorer, combattre sous les couleurs de quelque chose dont il serait fier et prêt à mourir en son nom. C'était sa liberté, la deuxième en moins d'un an. Le paternel décédé il n'avait pas attendu le lendemain pour laisser derrière lui cette vie qui ne l'avait jamais attiré. Et puis de toute manière, qui le retiendrait ? Il n'avait plus de famille, excepté un cousin qui était justement responsable de sa venue sur ces quais. La Pute Borgne. C'était étrange comme nom pour un navire mais il l'aimait bien. Encore plus quand on lui avait raconté son histoire. Et c'est le cœur ravi, le sang bouillant et la tête pleine de volonté qu'il monta à bord pour devenir ce qu'il avait toujours voulu être.

Et même si de fatigue tu tombes dans ta course vagabonde

« Qu'est ce qui t'es arrivé ? » L'homme sortit sa tête de l'eau et laissa voir des cheveux brûlés et des vêtements qui fumaient encore. « J'ai croisé Njördur et Dvalinn, ils n'ont pas apprécié que je les félicite pour leur festarmal. » « On rigole pas avec eux sur ça. » « Ouais mais c'est pas très clair. Si l'amnésique a encore épousé personne c'est peut-être que ça le branche pas les femmes. » « Tais-toi ! Je ne veux même pas y penser. » ✣ La flamme s'éteignit sous son souffle et Dvalinn posa son épée sur le côté de son lit. Vide et froid. Il était à terre depuis deux jours et s'ennuyait déjà, passant ses journées sur ses recherches et à errer dans les tavernes qui voulaient encore de lui pour entendre les dernières aventures de ses amis, voir les divers butins qui s'étalaient sur les tables et créant quelques conflits chez les envieux. Dvalinn aimait sa vie sur les eaux, il n'y avait rien de plus fabuleux que d'être explorateur et de combattre aux côtés de Bartram Oddi, c'était un véritable honneur, mais son unique regret était peut-être de ne pas avoir de femme qui l'attendait au port. Il y songeait de plus en plus, il était temps. Et en y regardant bien, il avait une bonne vie à offrir à une femme, il était loin d'être pauvre et se promettait de prendre soin d'elle. Il ne restait plus qu'à se souvenir constamment de son existence et le plan était parfait. ✣ Les râles des survivants se faisaient entendre dans toute la plaine, entrecoupés par les cliquetis des armes qu'on l'on ramassait tel un butin farouchement gagné. Deux hommes étaient occupés à nettoyer leurs plaies quand un autre passa devant eux, un sourire figé sur son visage et le corps encore tendu de l’excitation du combat. « Faudra qu'on m'explique pourquoi c'est Dvalinn qui est toujours le plus couvert de sang après une bataille. Il tombe dans les flaques ou quoi ? » « Mais non, c'est son truc. » « Comment ça son truc ? » « Tu sais bien, y'en a qui ramènent des doigts, d'autres les têtes de leurs ennemis, lui il se couvre le visage et les vêtements de leur sang. » « Il est taré. » « Parce que quelqu'un t'avais dit qu'il était sain d'esprit ? »