« JE VAIS REPENDRE LEURS VISCERES SUR LE SOL BERIT ! ».  Le regard froid de son épouse suffit à faire taire le géant roux avant que cette dernière ne se tourne vers les gamins qui regardaient avec des yeux ronds leur père ou oncle. « Nels, soit gentil occupe toi de ramener les enfants en lieu sûr. » Ce dernier acquiesça et les têtes rousses comme blondes ne mouftèrent pas, peu désireux de subir le courroux de Berit. Des yeux Brunhild chercha les crinières rousses d'Asta et de Damara mais les aînées Raudi devaient encore être quelque part à achever les dernières margygrs. Les gamins éloignés, Dagmar se remit à vociférer de plus belle et Berit recentra bientôt le débat sur ce qui pressait le plus : Les enfants. « Ses fientes de troll de mêlés ont peut-être attaqué Skuli et percer nos défenses mais ils ne pourront jamais passer celle de Dürmstrang. Et puis même si, les directeurs sauront les accueillir ces braell ! »  «Et s'ils étaient dépassés Dagmar ? Les sang purs n'ont que trop tiré sur la corde, ce serait suicidaire de croire que nous avons gagné. Skuli n'était que le début... » «J'irai Berit. », la chasseuse Järnsida raccrocha la hache à sa ceinture avant de poursuivre «Je ne doute pas que les professeurs sauront protéger les élèves mais je suppose qu'ils ne seront pas contre une aide de plus, fut-elle Järnsida. Et puis je n'ai pas vu Björn depuis trop longtemps. »

______________________

C'est ainsi que Brunhild s'était retrouvée sur le prochain  langskip menant à Dürmstrang. La traversée fut aussi paisible qu'une balade dans le Noregr et après avoir fréquenté sa belle famille et leur contrée elle parlait d'expérience : Elle haïssait les bateaux. La shieldmaiden se demanda si son sang lupin n'en était pas la cause puisqu'elle ne se rappelait pas avoir souffert de pareil mal enfant et  la sensation de peur qui lui hérissait l'échine faisait écho à des nuits de pleine lune qu'elle préférait oublier.  Heureusement les vertus magiques du langskip lui permirent de gagner l'école le temps d'un Raido et c'est son aîné, avisé par un corbeau de sa venue qui l’accueillit au port. Les Järnsida s'étreignirent avant que Brunhild ne recule pour contempler le visage de Björn. L'air éternellement bourru de son aîné s'était radouci à la vue de sa benjamine et les rides de son visage soucieux semblaient s'estomper alors qu'elle retrouvait dans son regard le reflet de son frère enfant lorsqu'ils jouaient ensemble, loin de celui nimbé de l'amertume qui le rongeait. «Björn. ». L'évidence avait besoin d'être énoncé pour que Brunhild en prenne la pleine mesure. Oui, les Järnsida étaient de nouveau réunis.

Il avait été convenu que Björn l’accueille dans sa bâtisse de Garde-chasse et c'est là que le frère et la sœur déposèrent les malles de Brunhild. Rien n'avait été laissé au hasard et c'est avec soin que la louve aligna les poignards, épées, haches et boucliers qu'elle avait ramené avec elle. Avant de partir s'occuper du Labyrinthe, Björn avait marmonné quelque chose comme  «Ne laisse surtout pas la porte ouverte derrière toi si tu dois sortir. » Et elle devait sortir. Son frère n'était pas de retour lorsque la shieldmaiden émergea de la bâtisse pour se diriger vers le château, une cape dont la capuche était rabattue la protégeant tant bien que mal de la tempête qui sévissait dans la nuit contre les murs de Dürmstrang. Vêtue d'un pantalon et d'une tunique de lin cintrée par une ceinture de cuir, c'était silencieuse que la chasseresse parcourait les couloirs de Dürmstrang. Elle croisa quelques élèves qui s'étaient attardés dans les couloirs et qui décampèrent à sa vue mais elle n'était pas la pour eux, non. Ce soir elle comptait s’adonner à une tout autre chasse. Brunhild parvint enfin devant la salle de dracologie et la lueur d'une bougie l'informa que le professeur n'avait pas encore quitter les lieux. Hrolfr. Cachée par l'encadrement de la porte, Brunhild avisa une seconde porte à la droite du Lärson qu'elle gagna avec un sourire carnassier, se délestant de sa cape détrempée pour rester silencieuse avant de pénétrer dans la salle. La Järnsida ne l'avait pas prévenu de sa visite, principalement parce que Hrolfr avait le don pour perdre ses moyens en sa présence -comme en la présence de n'importe quel adulte d'ailleurs – et malgré les années d'amitiés qu'ils partageaient elle s'en amusait encore. «Sur quoi travailles-tu si tard ? ». Il leva les yeux vers elle et la chasseuse répondit par un regard sibyllin à celui étonné du Lärson, à ses yeux céruléens qui serrèrent pourtant son palpitant, ce qu'elle occulta. Posant une main sur le dossier de la chaise et de l'autre prenant appui sur le bureau, elle se pencha vers le parchemin sur lequel il écrivait avant qu'elle ne l'interrompe, faisant mine de s'y intéresser mais surtout en faisant en sorte de rapprocher les corps qui se connaissaient par cœur. «Qu'Hel m'emporte si quelqu'un arrive à te relire soit dit en passant Hrolfr ! »