Région d'origine ● le Wends Date de naissance ● Sólmánuður, 1272 Âge ● 23 ans Nature du sang ● Pur, merci bien Particularités magiques ● aucune, même si on s'attendait à ce qu'elle hérite du don de voyance, comme toutes les femmes de sa famille Métier/études ● chasseuse de gibier, femme libre

Si Kara prétend s'en ficher, elle a en réalité très mal vécu le fait de ne pas avoir hérité du don de voyance de ses aïeules, quand toutes ses sœurs et cousines développaient leur troisième œil avec plus ou moins de succès. Moins considérée que les autres filles de la famille, Kara a longtemps espéré être traitée de la même manière qu'un garçon. Ce n'est que lorsque ses parents ont arrangé un mariage avec un homme rustre comme il fallait des Îles Glacées qu'elle a compris son erreur. Et qu'elle a pris la poudre d'escampette. (+) Toutes sortes de rumeurs courent sur ce qu'elle a pu faire, et où, pendant ses trois ans d'absence : elle serait allée pondre un mioche sur les côtes de l'ouest, serait partie à la recherche d'un trésor quelconque ou aurait visité le monde. Kara entretient soigneusement le mystère, mais c'est surtout parce qu'il ne s'est rien passé d'exceptionnel, à son grand regret. (+) La seule chose qu'elle a réalisé en voyageant ainsi, c'est que sans Arys, elle est perdue - du moins, beaucoup moins efficace. Bien entendu, avouer une telle chose à son jumeau lui arracherait la langue alors elle lui a simplement expliqué qu'elle avait vu assez de pays. (+) Kara ne s'est jamais considérée proche de sa famille. Dans sa fratrie, à ses yeux, il y avait Arys et elle... et les autres. Pourtant, quand elle a appris le décès d'une de ses sœurs, dévorée par des margyrs, un vide troublant s'est installé en elle. Elle a longtemps fui cette étrange mélancolie, avant de trouver un responsable : le mari de sa sœur, celui qui aurait dû la protéger. Aujourd'hui, elle est bien décidée à lui faire payer... Mais lui faire payer quoi, au juste ? Elle n'en sait rien, reste que, chaque fois qu'elle pense à lui, à ces saloperies de bestioles ou à sa sœur défunte, c'est une rage sombre qui la saisit. (+) Lors de ses voyages, elle a rencontré un de ces énergumènes des côtes de l'ouest, qui frimait avec son bout de bois magique. Une baguette, qu'il appelait ça. Comme il tentait de la convaincre de la supériorité de sa magie, elle a brisé sa précieuse baguette. Il s'est retrouvé bien embêté, et beaucoup moins charmant. Il a même proposé de lui briser ses dix doigts, mais le pauvre ne savait même pas se battre, en plus. (+) Peut-être bien que Kara s'en veut d'être partie. Peut-être bien aussi qu'elle souhaiterait faire la paix avec sa famille. En attendant, c'est bien plus simple de chasser des lièvres et de prétendre s'en ficher.

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Et vous, la pureté du sang, vous en pensez quoi ?

Si Kara a fui et coupé les ponts avec ses parents, elle n'en renie pas pour autant ses origines. Son sang est pur, et c'est bien pour cette raison qu'elle continue à porter son nom de famille quand elle crache ouvertement sur ses géniteurs. C'est aussi pour ça que, par exemple, elle ne fricote qu'avec des sorciers d'un sang au moins comparable au sien : il ne manquerait plus qu'elle se retrouve avec un marmot d'origine douteuse dans le ventre. Non pas qu'elle songe à élever un gosse, ni même à se marier mais disons juste que la Valeryon demeure insensible au charme des sorciers de seconde zone... Et qu'elle ne se gêne pas pour les remettre à leur place, d'ailleurs.

Si vous ne deviez jurer que par un seul mage ancestral, ça serait lequel ?

Kara tient Freyja en haute estime ; sans aller jusqu'à dire qu'elle se reconnaît en elle, disons que depuis toute petite, la Valeryon éprouve une affection particulière pour cette mage. Peut-être parce que c'est une femme belle et forte, une redoutable guerrière, ou bien encore parce qu'elle a beaucoup partagé avec son frère jumeau ? Toujours est-il que, si elle ne devait se fier qu'à un seul des mages ancestraux, ce serait certainement vers Freyja qu'elle se tournerait.

Quel souvenir avez-vous du labyrinthe de Dürmstrang ? Ou ça vous fait envie ?

Son passage dans le labyrinthe aurait sans doute été bien différent sans Arys à ses côtés. Quand Kara ne voulait qu'une chose, prouver sa valeur en allant dézinguer de la créature magique, son jumeau, lui, voulait adopter une stratégie bien différente : en gros celle du "on fait profil bas et on sort d'ici le plus vite possible", très peu au goût de l'adolescente. Seulement, après avoir failli perdre un bras face à un monstre sanguinaire, et manqué de servir de repas à un autre, Kara s'est rangée du côté de son jumeau, et l'a laissé les mener hors du dédale. Finalement, ils sont sortis au début du troisième jour, dans la moyenne. Un échec pour la blonde qui aurait voulu marquer les esprits. Bref, ne lui demandez pas trop de vous parler de cet épisode, ça a tendance à la mettre de mauvaise humeur.

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« Tu devineras jamais qui j'ai croisé, l'autre jour, au beau milieu du port de Skuli ! »
Habitué à ce genre de tours de la part de son épouse, l'homme haussa simplement les épaules, et attendit la réponse qui viendrait bientôt.
« Kara. Valeryon, précise-t-elle avant d'ajouter en croisant les bras : Et, par Odin, elle était encore plus hautaine qu'à Dürmstrang ! »
Lui gardait une image bien différente de cette demoiselle. Plus d'une fois, il s'était retrouvé à reluquer sans la moindre discrétion les formes qu'on devinait sous les couches de fourrures qu'elle portait. Il se souvenait des remarques qu'il échangeait avec ses camarades. D'accord, c'en avait été une parmi d'autres, mais dans le genre plutôt jolie - assez pour que même un mariage et une poignée d'années plus tard, il s'en rappelle. Pour sa femme, il se contenta de grogner en guise de réponse.
« Elle ne m'a pas vu bien sûr, elle était trop occupée à négocier à grands cris le prix des lièvres qu'elle tentait de refourguer à un marchand. Elle aime vraiment se donner en spectacle, celle-là... »
Bien vite, il se perdit dans les mots prononcés à toute vitesse et avec une rancœur non déguisée. Si elle était décidée à se montrer si assommante ce soir, il allait avoir besoin de plus d'öl, songea-t-il.

« Qu'est-ce qu'il y a, ils sont pas à ton goût ?! »
Ce type était encore pire qu'un Heill, à toujours discuter la marchandise de la sorte, rabaisser ses prises pour mieux la rouler. Elle savait pourtant que, pas plus tard qu'hier, il avait échangé de pauvres oiseaux contre bien plus que ce qu'elle voulait. A force, Kara allait finir par croire que c'était juste sa tête qui lui revenait pas. Comme il l'ouvrait de nouveau, expliquant que les lièvres un peu vieux, la blonde perdit patience et dégaina l'un des couteaux qu'elle portait à la ceinture.
« Tu veux qu'on regarde combien de... »
C'est le moment qu'Arys choisit pour intervenir, posant vivement sa main sur son bras afin qu'elle baisse son arme, avant de se glisser entre le marchand et elle. Sans lui laisser le temps de répliquer, il se tourna vers l'autre homme, et entama une discussion bien plus posée. Après un soupir agacé, la Valeryon quitta les lieux, non sans avoir adressé un dernier regard noir au barbu derrière le comptoir. Quelques minutes plus tard, son jumeau la rejoignit et balança un sac de nourriture à ses pieds. Là-dedans, il y avait tout ce qu'elle avait tenté de négocier... voire plus. Cet homme avait vraiment quelque chose contre elle, ou bien c'était un sacré braell. Son frère, lui, s'abstint de tout commentaire - mais ses yeux parlaient pour lui. La colère laissa place à un sentiment plus sourd, plus amer chez la jeune femme et ce fut sans un mot qu'elle se leva, attrapa le sac et suivit son jumeau.

« Tu sais qu'elle devait se marier ?
- Ah bon ? Et qu'est-ce qu'il s'est passé ?
- Elle est juste... partie. Avant même de le rencontrer, on raconte. Soi-disant que c'est une femme libre et que c'était pas à ses parents de choisir qui elle devait épouser, et quand.
- Par la barbe d'Odin, moi, j'espère surtout qu'elle voudra rester libre longtemps !
- Le jour de ses noces, sur le cul de Freyja, une bonne partie des sorciers scandinaves pleurera de désespoir... Moi le premier !
- Ouais, ça serait vraiment une perte... Mais tu sais à qui je souhaite le plus de courage ? Le pauvre qui devra la supporter pour le restant de ses jours ! »

« Kara... C'est ridicule » avait soufflé Arys tout en la suivant dehors.
On était en plein milieu du Vetr, il faisait froid et nuit. Elle étouffait. Depuis bien trop longtemps, elle étouffait. Il lui avait suffi de rassembler quelques affaires, en hâte, sous le regard désolé de son frère et ses tentatives désespérées pour la faire changer d'avis.
« Kara, s'il-te-plait, tu peux pas partir pour ça...
- Quoi ?! Tu veux dire quoi, Arys, que je devrais sourire et les remercier de m'avoir trouvé un homme auquel je devrais être dévouée à vie ? Que je devrais être comblée à l'idée de me marier avec un inconnu ?  » Elle avait plissé les yeux avant d'asséner le dernier coup : « Ou bien, tu te dis que j'ai juste à serrer les dents, fermer les yeux et écarter les cuisses quand il le voudra, et que ça change pas bien de ce que j'ai déjà pu faire ? »
Elle savait ce qu'on disait d'elle - mais tous les hommes qu'elle avait laissés l'approcher, elle les avait choisis. Ils avaient gagné le droit de la toucher, et ça n'avait jamais été à ses parents de vendre ce droit au premier venu. Toutefois, balancer une telle accusation à la tête de son jumeau était d'une bassesse sans nom, aussi Kara avait-elle préféré détourner le regard puis continuer à avancer. Le portail runique était à une bonne dizaine de minutes. Elle aurait eu tout le temps de s'excuser, il aurait eu la patience de l'écouter, et celle de lui pardonner. Peut-être, aussi, qu'elle aurait pu le convaincre de l'accompagner - certainement que ça avait été pour ça qu'il l'avait accompagnée si loin. Mais elle n'avait pas voulu : si elle partait, c'était aussi parce qu'elle avait besoin d'autre chose. De liberté. De cette indépendance qu'elle n'avait jamais eue.

« Je s'rais toi, j'irais pas trop la chercher.
- Pourquoi ? J'aimerais bien lui faire ravaler son sourire...
- Tu sais pas ce qu'on dit ? Elle aurait voyagé dans des contrées exotiques et connaitrait des magies dont tu ne soupçonnerais pas l'existence...
- 'des magies dont tu ne soupçonnerais pas l'existence' ? C'est vraiment sorti de ta bouche, ça ?
- Oh tais-toi, espèce de braell !
- Moi, je suis sûr d'une chose, c'est que, où qu'elle soit allée, elle a pas eu assez de branlées. Et j'ai bien envie de corriger ça.
- Mais...
- Ouais ouais, des magies exotiques, j'ai compris.
- Et puis c'est pas un sang-mêlé comme toi qui va lui filer une correction.
- Ah bon ? J'crois que ma hache dans sa gueule ou dans la tienne, c'est pareil ! »

« Alors, j'ai gagné le droit de savoir ce que t'as fait, pendant tout ce temps ? »
Kara rit légèrement avant de répondre :
« Certainement pas ! J'ai l'air d'occuper une bonne partie de tes pensées alors je ne vais pas gâcher ça en te révélant tous mes secrets... »
Elle arqua un sourcil et sourit avant de se redresser dans le lit.
« J'ai entendu dire que t'avais rencontré des paquets d'autres sorciers qui t'ont enseigné leur magie... »
Le sourire de la blonde s'élargit : de toutes les rumeurs qui couraient sur elle, celle-là demeurait bien sa préférée. Bien sûr, elle avait rencontré des sorciers venus de tous les horizons, et pendant un moment, elle avait espéré et cherché à faire s'éveiller un Troisième Œil endormi chez elle - celui que ses sœurs comme ses aïeules maternelles avaient développé. Mais rien : elle avait bu des trucs infâmes, médité ou subi des prières aussi interminables qu'incompréhensibles, elle demeurait toujours incapable de voir autre chose que ce qui se dressait devant elle. Elle avait aussi eu affaire à des types avec de drôles de pouvoir, ou juste une grande gueule - des choses l'avaient interpellée mais jamais au point de l'intéresser. Avec les mois, elle s'était rendue compte que la seule chose qui occupait son esprit, c'était sa terre natale et ceux qu'elle avait laissés derrière elle.
« Qu'est-ce que tu en penses, toi ? »
Elle s'approcha suffisamment pour souffler, taquine :
« Ça te plairait, que j'ai appris à maitriser des magies que tu ne connais pas ? »
Le regard de l'homme se perdit bien en-dessous de ses yeux bleus, avant qu'il hoche la tête en guise de réponse, un sourire intéressé déjà sur ses lèvres.
« Alors on va dire que oui... Mais tu sais quoi ? J'ai aussi appris d'autres choses, bien plus intéressantes... » murmura-t-elle tout en venant s'allonger contre lui, une de ses mains glissant jusqu'à son entrejambe...

« J'pense qu'elle un a truc qui va pas, la fille Valeryon...
- Et pourquoi ça ?
- Tous ces hommes, à qui elle dit jamais non.
- Tu es juste jalouse...
- Déjà à Dürmstrang, elle trimballait toujours avec elle les deux-là...
- Oui, oui, il y avait Rhaegar Askandör, et l'autre... impossible de me rappeler son nom.
- C'était un Celtigar, il me semble. Toujours est-il qu'ils étaient comme des frères, et qu'elle n'a rien trouvé de mieux à faire que d'aguicher l'un comme l'autre. »

« Rhaegar, gagner le Tournoi du Trois Sorciers. Qui l'aurait cru ? » ricana Drogon, avant de boire une gorgée d'Öl.
Kara l'observa silencieusement pendant quelques instants avant d'attraper son gobelet et lui répliquer :
« Quand on y réfléchit, c'est pas si surprenant que ça. »
Un brin nostalgique, la blonde se remémora le jour où elle avait rencontré Rhaegar ; ou plutôt, la façon mémorable dont elle l'avait abordé, l'embrassant à pleine bouche pour répondre à un défi lancé par des camarades de classe. Elle se rappelait encore de ses yeux ébahis quand elle s'était présentée, juste après, et elle avait été prête à parier qu'il s'était tenu bien éloigné de la gent féminine jusqu'alors, lui préférant ces bouquins qu'il trimballait partout avec lui. Rhaegar, pour tout le monde et elle la première, il avait été ce gamin discret, introverti, de ceux qui, pense-t-on, se fondra dans la masse, de Dürmstrang, puis du monde sorcier ensuite. Mais rien n'était plus faux ; Rhaegar avait soif de faire ses preuves, voulait que son nom lui survive. Et il s'était donné les moyens de le faire - alors qu'elle songeait à ce qu'il était advenu des deux adversaires du Askandör, Kara frissonna. Boiraient-ils à sa mémoire s'il y était passé ? Drogon aurait-il toujours ce sourire détaché en crachant sur la stupidité qui avait poussé Rhaegar à mettre son nom dans la Coupe ? Et elle alors, que ressentirait-elle s'il avait perdu la vie dans ce fichu Tournoi ?
« Pas si surprenant que ça ? J'vais te dire, la chance qu'il a eu c'est que moi... » commença Drogon, visiblement peu préoccupé par ce genre de pensées.
« Ne finis même pas cette phrase, par la barbe d'Odin... » souffla Kara, exaspérée. « T'aurais jamais mis ton nom là-dedans, et c'est tant mieux.
- Non, mais je l'aurais certainement empêché de le faire, mais toi, il aurait fallu un battement de cils de ta part, margyr, pour qu'il fonce.
- Tais-toi » répondit vivement la blonde, avant de boire une gorgée d'Öl.
Elle repensait parfois à Dürmstrang, quand ils étaient tous les quatre, et que les choses étaient plus simples. Quand elle avait cette impression stupide que le monde lui appartenait - le monde, depuis, elle l'avait parcouru sans jamais retrouver cette sensation. Aujourd'hui, elle s'en voulait d'avoir manqué plus d'une fois de tout ficher en l'air, en papillonnant de Drogon à Rhaegar, puis de Rhaegar à Drogon. Elle avait rapidement apprécié le gamin asocial qu'elle avait embrassé et si elle avait longtemps pensé que c'était pour gonfler son propre égo, elle avait compris depuis qu'elle s'était prise d'une affection sincère pour lui. Seulement, cela faisait bien longtemps qu'elle ne se sentait plus en droit de clamer ce genre de choses. Peut-être depuis la fois où ils avaient sauté le pas avec Drogon, celui que Rhaegar considérait comme son frère - et celui surtout, que la jeune fille qu'elle était voyait plus comme un homme désirable que comme un gamin attachant. Parfois, et particulièrement quand cet idiot de Celtigar la traitait de sale margyr et autres joyeusetés, elle regrettait d'avoir fait un tel choix.