Région d'origine ● Un petit village sur les côtes de l'Est. Date de naissance ● Tvímánuður, 1234. Âge ● 61 ans. Nature du sang ● Sang-mêlé. Particularités magiques ● Brutale. Sa magie s'est développée autour du combat. De ce fait, la finesse n'est pas sa meilleure alliée quand il s'agit de dégainer. Métier/études ● Chef de la " Compagnie Noire. "
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❖ « L'épée de ce vieux Jorskaar me donne sacrément envie - Je crois que c'est une Ulfberht. Les gens racontent pas mal de conneries sur ces épées, particulièrement la sienne. Les loups d'Odin lui auraient apporté un soir de pleine lune. M'est avis qu'il l'a simplement piqué dans le coffre d'un jarl que ses hommes ont pillé. » ❖ « Je ne l'ai jamais vu boire, quand j'y repense - Et moi je ne l'ai jamais vu en colère -Bien sûr qu'il s'énerve, c'est juste qu'il ne hurle pas comme le dératé que tu es. Il semble calme, mais quand la fureur enflamme son regard, je peux t'assurer qu'on s'en rend compte rapidement. » ❖ « Je ne comprends pas. Comment ce vieillard réussit-il à se faire respecter par cette bande de sauvages assoiffés d'or ? - Pourquoi voudraient-ils le renverser puisqu'il leur donne ce pour quoi ils s'engagent ? Du sang, de l'argent, une raison de vivre, une raison de mourir. » ❖ « Il est, comme toute sa clique, impur et personne ne s'en soucie ? - Tant qu'il ne couche pas avec des filles de jarls, pourquoi ceux-ci se préoccuperaient-ils de son sang ? Au contraire, ses hommes enrichissent putes et taverniers - En parlant de fille, une petite rousse bien mignonne lui traîne souvent dans les pattes, c'est sa femme ? - Non. D'après ce qu'on m'a raconté, sa femme est morte durant son premier accouchement. Des hanches trop fines. Le gosse non plus n'a pas survécu. La petite rousse, il l'a ramassé durant un raid - Son esclave ? Tu crois que je peux le payer pour me la faire ? - Il l'a adopté, elle n'a rien d'une esclave. Je ne peux que te conseiller de fermer ta gueule ou tu finiras avec sa lame en travers de la gorge. Il n'est plus tout jeune, mais son épée tue toujours aussi facilement. A moins que ça ne soit boucles de feu qui te réduise en charpie. A ta place, je préfèrerai la première option, certainement plus rapide et moins désagréable. » ❖ « Pas de femme, pas de baraque ? - Il habite sur son propre bateau. Un bâtiment assez inhabituel dans le coin. La " Reine Bâtarde " je crois. Il l'a surement volé durant un voyage dans le sud. C'est solide, ça va vite en mer, et on dort pas les uns sur les autres. Mais un truc aussi gros, ça ne remonte pas les fleuves. »
❖ Froid, inflexible, calme, impitoyable, juste, fier, laconique, patient, expérimenté, ingénieux, meneur, respecté, craint.
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Et vous, la pureté du sang, vous en pensez quoi ?Aucune importance. Nombre de têtes pures ont roulé aux pieds de Jorskaar ; purs, impurs, sans-pouvoirs, tous se valent dans la mort. L'homme prouve sa supériorité par la survie, point. Et cela fait 61 ans que le sang-mêlé survit. Bien qu'elle repose sur des postulats absurdes, la hiérarchie du sang ne le révolte pas. Que telle ou telle race domine, ça n'a que très peu d'importance. Certains êtres sont destinés à s'élever au-dessus de la masse.
Si vous ne deviez jurer que par un seul mage ancestral, ça serait lequel ?Jorskaar ne vénère personne d'autre que lui même. Gamin, les mythes ancestraux pouvaient le divertir, mais il n'y accorda jamais une grande importance. Vieillir n'arrangea rien à la chose. L'esprit logique ne se laisse pas malmener par des histoires pour enfants. Et pourtant, il ne peut remettre en question l'existence des Nornes qu'il hait plus que tout. Désirant s'élever trop haut, il fut fauché comme un épi de blé par la mort de sa femme et du nourrisson qu'elle portait.
Quel souvenir avez-vous du labyrinthe de Dürmstrang ? Ou ça vous fait envie ?Jorskaar a passé l'âge de la chasse aux monstres. Il ne croit pas aux rumeurs faisant du labyrinthe le nid d'immondes bêtes. Si tel était le cas, les élèves n'y survivraient pas. La peur s'allie à la tromperie, se joue des sens, déforme la réalité, amplifie le danger. Il a vu bien assez de monstres dans sa vie, et tous étaient bipèdes.
Histoire :
Jorskaar voit le jour dans une petite maison de pêcheur bâtie dans un village sang-mêlé, sur les côtes à l'Est de la mer Baltique. Une enfance heureuse - pauvre, mais heureuse - qui se brise brutalement en 1246. Alors que les journées de Sumar se font de plus en plus courtes, deux langskips accostent à quelques mètres de chez lui. Son père vend ses poissons dans un village voisin. Le garçon est seul avec sa mère. Du haut de ses douze ans, il ne peut rien faire alors que la gifle d'un géant le laisse aux bords de l'inconscience. Juste au bord ; ses yeux encore ouverts sont témoins du viol et du meurtre de sa mère. Ou de l'inverse, il ne sait plus vraiment.
Traîné comme on traîne un agneau chez le boucher, il se retrouve à bord d'un navire, pieds et mains liés. Quelques êtres aussi misérables que lui sont dans la même situation ; désormais, ce sont des esclaves. Le voyage qui l'amène jusqu'à Skipsbrotness est vide d'intérêt. Vide de sens. Vide de vie. Il a néanmoins le souvenir d'un bambin qu'on jeta par dessus bord. Ses cris étaient devenus insupportables. Comme les pleurs de la mère qui finit par le rejoindre.
Jorskaar est exposé à une foule de riches commerçants ; il a plus de succès que les saumons de son père. En quelques minutes, il devient la propriété d'un commerçant reconnu dans la vente de fourrures.
Deux ans passent et effacent sa condition d'être humain, sa volonté, son sourire. L'envie de vivre renait le jour où les Nornes lui offrent la possibilité de regagner sa liberté.
Une selle mal attelée provoque la chute de son maître lors d'une chasse au sanglier. Sanglier qui n'hésita pas à lui enfoncer l'abdomen alors qu'il était à terre. Jorskaar s'enfuit sur la monture du maître, laissé pour mort. La fuite dure plusieurs jours avant qu'il ne finisse par vendre le cheval. Une partie de l'argent récolté lui permettra de prendre la mer pour Helluras.
Ne sachant faire grand chose de ses mains, Jorskaar décide d'intégrer un groupe de mercenaires. A cet âge, il sait couper du bois ; la chair aussi, à priori.
Sa chance arrogante fut gardienne de sa santé durant les premiers mois ; entraînements et talent s'occupèrent du reste.
Os, sang, sueur. Putréfaction. Lorsque la vie et l'épée d'un homme sont au service de l'avidité humaine, l'honneur n'a plus sa place.
A trente-deux ans, Jorskaar rencontre une certaine femme. Pas comme les autres, évidemment. L'amour nait et perdure. Mais la femme vit mal le fait de voir son homme risquer sa vie un jour sur deux, ou bien disparaître des semaines entières. Jorskaar se plie donc aux volontés de la demoiselle et quitte le groupe de mercenaires. Ses faits d'armes lui ont octroyé une certaine réputation qu'il compte mettre à profit. Le jarl de Helluras et patriarche Heill, hostile envers le Chef mercenaire propose un marché très satisfaisant : des fonds pour la création d'une nouvelle compagnie guerrière. Celle-ci mise en place, la plupart des anciens camarades du sang-mêlé le rejoignent. Privé d'hommes, l'ennemi politique du Heill disparait - et meurt bien mystérieusement.
Le nouveau statut de Jorskaar lui permet de combattre bien moins qu'avant, pour le plus grand bonheur de sa femme. Qui tomba enfin enceinte alors que Jorskaar approchait des trente-cinq ans.
Il devient veuf et père d'un mort né le même jour. Viscéralement anéanti, il se réfugie dans la violence martiale. Sa compagnie voyage alors dans tout le nord de l'Europe. Payé pour prendre des villes, raser des villages, détrôner des Seigneurs, Jorskaar fait son deuil dans la violence.
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1271, côtes Irlandaises, village sans-pouvoir.Ses hommes voulaient plus, toujours plus. Alors que les embarcations vomissaient l'or, ces bêtes restaient assoiffées. Un dernier arrêt avant de retrouver femmes et enfants pour ceux qui en avaient, bière et putains pour le reste.
Cet arrêt s'avérait être un village côtier sans-pouvoir. Il n'aimait clairement pas ce genre de cibles. Il existait toujours un crétin pour vouloir utiliser la magie, soit défier l'autorité de Jorskaar qui imposait à ses hommes de contenir leurs pulsions sorcières avec les sans-pouvoirs.
Alors que des cris couvraient le crépitement des habitations enflammées, le sang-mêlé se retrouva en face d'une maisonnée à la porte entrouverte. Les pleurs d'une petite fille attirèrent son attention ; il entra.
Un de ses hommes était assis sur une chaise, une carafe de vin dans la main gauche et une hache dans la main droite. En face de lui se trouvait une fillette pétrifiée d'horreur, repliée dans un coin. Les larmes coulaient sur les joues tachetées de l'enfant. A l'autre bout de la pièce, à même le sol, le cadavre de sa mère à moitié nue.
Jorskaar eut un haut-le-cœur et dégaina sur le champ. L'homme ne se rendit compte de rien et s'approcha de la petite. Qui hurla. Une onde de choc projeta l'homme contre une table qui se renversa avant de se briser en deux.
Une Braell.Fou de rage, le pilleur leva sa hache qui s'enflamma aussitôt pour se ruer vers la petite rousse. Mais avant qu'il ne puisse toucher sa cible, il se fit cueillir par la lame de Jorskaar qui lui brisa une côte avant de perforer un rein. L'épée s'enfonça encore jusqu'à déchirer le foie. D'un coup d'épaule, Jorskaar souleva l'adversaire pour l'empaler contre le mur. Surprise, terreur, colère ; les émotions défilaient dans les yeux du condamné qui lâcha son arme. Le capitaine la ramassa et posa une dernière fois son regard sur le subalterne.
- Viol. Et magie. Tu sais que ta race ne mérite pas de seconde chance, Ylgar.
Jorskaar se retourna vers la petite fille. Il s'approcha très lentement avant de finir par s'accroupir. Son visage se voulait amical. Si les Nornes ne lui avaient pas volé sa fille, elle aurait dû avoir le même âge.
- C'est fini, je ne vais pas te faire de mal, c'est fini.
Dans son dos, l'ordure se mit à rigoler. Et Jorskaar n'avait pas la patience de le laisser se vider de son sang. Ses doigts se posèrent délicatement sur les paupières de la fillette qu'il referma. Brutalement, son corps pivota et abattit avec une violence extrême la hache qu'il tenait toujours dans la main. Hache qui défonça une rangée de dents en faisant éclater la gencive supérieure. Un morceau de langue s'écrasa dans une flaque de sang alors que des débris d'os accompagnèrent sa chute. Tout comme l'épée, la hache resta en place lorsque Jorskaar l'abandonna. Inflexible.
Il souleva la fillette et la posa en travers de son épaule. Ses yeux étaient toujours fermés. Le mercenaire tira sur l'épée fichée dans le cadavre et la rengaina. Le poids du macchabée entraîna la déchirure des derniers tissus qui l'empêchaient de se séparer en deux. Alors que Jorskaar traversa l'encadrement de la porte, la dépouille retomba lourdement.
La moitié supérieure du crâne resta en équilibre sur sa nouvelle étagère d'acier.
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Vingt ans plus tard, la petite rousse a bien grandi. Jorskaar l'a adopté. Toujours à la tête de sa compagnie, sa vie se résume à l'alternance d'hivers reposant et d'étés guerriers. Depuis quelques mois, il passe le plus clair de son temps sur son bateau, dans le port de Skuli.