Région d'origine ● Il est originaire des Îles glacées, de l'Islande. Des terres intemporelles, figées dans la glace, peu accueillantes pour qui n'en vient pas. Hvergi est le village perdu qui l'a vu naître. Quelle chance, dites donc. Date de naissance ● Fils du soleil et du printemps, il est né tout juste avant sumar, à la fin d'Harpa, en 1260. Âge ● Trente-cinq ans. Nature du sang ● Pur. Les Karlsefni sont des explorateurs et ceux-ci se sont gardés purs jusqu'à maintenant. Une lignée mineure, certes, qui s'est liée à d'autres lignées mineures, mais ce n'est pas le plus important pour eux. Particularités magiques ● Aucune. Métier/études ● Capitaine de la Colère de Tyr, un navire fabriqué par Joren Vondr et qu'il chérit comme la prunelle de ses yeux. Il est également explorateur.

FILS DU SOLEIL ● C'est un des plus jeunes capitaines qui sillonnent les mers, avec son propre navire, et ce depuis plusieurs années. Il en est très fier, surtout devant des brutes comme Dagmar Raudi et Batram Oddi, qui aiment à remettre en question sa légitimité de capitaine. Venant de deux hommes qui avaient à peine son âge quand ils se sont engagés, c'est gonflé. C'est le père de Kirsten Vondr, mais ils ne sont que deux personnes à le savoir      : Astrid et lui-même. Fils des Îles glacées, il est fasciné par les étoiles et les aurores boréales. Sa mère voulait le prénommer Baldr      : une anecdote qu'il se plaît toujours à raconter et que ses anciens ''camarades'', du Sang de Fenrir se sont emparés pour l'appeler ''Fils du soleil''. Il a un faible pour Damara Raudi, mais puisqu'il est son capitaine, il ne se permet pas d'entreprendre quelque chose qui dépasse le cadre de leur relation ''professionnelle''. Mine de rien, si Astrid trouvait un homme et se mariait, il le prendrait mal. Il a offert une cape d'invisibilité à sa fille, par le biais d'Astrid. Sa mère, qui l'a élevé seule, a tenté, bien en vain, de lui trouver une épouse. Son père est décédé quand il était encore gamin, dans le même naufrage tragique qui a emporté les parents de Dagmar, Sunhilda et Matilda Raudi. Comprenez pourquoi il hait les margygr plus que bien des choses. En Islande, le fer est rare et de mauvaise qualité : il se bat donc à la hache. Il garde ses cheveux courts. C'est peu commun, chez les vikings, encore plus chez ceux qui parcourent les mers, mais entre ça et se faire surnommer 'Bouclettes' par son équipage, il a choisi. Déjà qu'ils se permettent beaucoup de choses... Il avait une sœur, Ida, mais elle est morte en bas-âge. Sur le premier bateau où il a mis pied, il a été assez rudoyé. Trop propre sur lui, trop joli cœur, trop jeune. Battu, insulté, rejeté, méprisé, marqué. Des rites de passage, comme ils disaient. On l'a marqué au fer, dans le dos, du loup représentant le Sang de Fenrir. On l'a tatoué, autour du poignet gauche. Les runes Sol (Sowilo), Mannaz et Algiz. Une étrange combinaison. Prenez garde au fils du soleil. Des runes pour le désigner, pour le protéger et pour l'accompagner, selon ce que ses camarades avaient décidé. Au final, ce n'est pas négatif, mais son expérience de marquage et de tatouage, couché sur le pont et maintenu par deux hommes, dans un vent glacial et brûlant à la fois, n'est pas son meilleur souvenir. Cette expérience en fait un capitaine ferme, mais compréhensif. Et rares sont ceux – ou celles – à avoir vu le loup de son dos. À chacune de ses expéditions, il ramène toujours quelques babioles à l'utilité douteuse. Si c'est joli, ça peut payer une chope de bière, ou il peut l'offrir à Astrid. En souvenir du bon vieux temps. Il se sait bel homme et il en joue énormément, même si c'est plus souvent qu'autrement sur le ton de la blague. Son knörr est une création de Joren Vondr, qui a apparemment su apprécier... il ne sait pas trop, mais ça a servi. Il prend soin de son navire comme de son propre enfant. MATS ● voyageur, libertin, enfantin, rieur, irresponsable, compréhensif, patient, ferme, rêveur, jovial, courageux, sociable, charmeur, trop sûr de lui, tendre, attentionné, fier, soucieux de son apparence, digne, généreux, amical, blagueur, pacifiste (pour un viking), imprudent, jaloux, distrait, sans aucune mémoire, effronté

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Et vous, la pureté du sang, vous en pensez quoi ?

Il est entre deux. Sang pur lui-même, favorisé de par son héritage familial, il ne peut qu'être heureux d'avoir ce sang qui coule dans ces veines et que Kirsten le soit également (et puis, Astrid n'aurait jamais accepté qu'il l'approche s'il avait été moins que de sang pur). La vie des sang-mêlés n'est pas bien joyeuse, et encore moins celle des braells. Il le sait, il en a comme esclaves, sur son bateau. Cela dit, maintenir cela à tout prix ? Vu les dommages que ça crée sur certaines lignées, les Lokabrenna et les Öfugr pour ne nommer qu'eux, il n'est pas certain que ça vaille le coup. Tout ça pour dire que Mats accorde une certaine importance au sang, mais que comme explorateur et navigateur, il calculera son respect envers quelqu'un par ses exploits autant que par son ascendance, sinon plus.

Si vous ne deviez jurer que par un seul mage ancestral, ça serait lequel ?

Explorateur et navigateur, Mats invoque Hermod, pour que celui-ci veille sur ses longues expéditions et lui permette d'arriver en un seul morceau, avec tout son équipage, à bon port. Puis, l'invoquer permettra peut-être de tempérer ce caractère bon enfant qui caractérise si bien le capitaine de la Colère de Tyr... Selon les jours, il se permet également de faire appel à Njörd, qui a passé sa vie sur les flots, et le mieux est probablement quand il les place tous les deux dans la même invocation. On n'a jamais assez de protection, quand on est sur la mer. Et bien qu'il blague régulièrement sur le fait que sa mère voulait le nommer Baldr, il ne l'invoque jamais. Il ne faudrait pas attirer le mauvais œil.

Quel souvenir avez-vous du labyrinthe de Dürmstrang ? Ou ça vous fait envie ?

Pas son meilleur – mais un meilleur que celui du Sang de Fenrir. Il a pris quatre jours à sortir, après avoir tenté de percer un trou dans une des haies, s'être égaré à travers un passage secret et s'être enfui à toutes jambes de la seule créature aperçue, un loup géant (évidemment, ça avait été un loup géant; ça aurait pu être un simple troll, mais non). Sale, fatigué et les mains et genoux en sang, il est sorti du Labyrinthe en légèrement plus de temps que la moyenne habituelle, mais heureux de s'en être réchappé vivant et en un morceau. Il y est retourné quelques fois, dans ses dernières années à l'Institut, mais jamais seul.

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C'était la nuit. Tous dormaient. Le bateau était immobilisé sur l'eau, magiquement stabilisé. Il ne remercierait jamais assez Joren pour son knörr, qui correspondait parfaitement à ce qu'il désirait d'un navire. Rapide, mais solide. Esthétique, sans être fragile. Quelque chose qui lui correspondait. Le Vondr était d'ailleurs plutôt satisfait qu'un de ses acheteurs fasse réellement attention à ses créations et ne vienne le voir que pour quelques réparations mineures et quelques ajustements au niveau des runes. Pas un bourrin incapable d'apprécier un art véritable. Tous dormaient, le bateau était immobile et Mats était sur le pont, observant les étoiles. En Islande, on pouvait voir les aurores boréales – plus au sud, où ils étaient, celles-ci n'étaient que des souvenirs dans son esprit. Des souvenirs de la maison de ses parents. De sa mère. Sa mère qui avait porté le deuil de sa fille, puis celui de son époux, en peu de temps, avant de laisser son fils partir à Dürmstrang. (« Promets-moi de faire attention à toi, Mats. Tu es tout ce qui me reste. ») Le capitaine pencha encore un peu la tête vers l'arrière, admirant la voûte céleste. Le vent faisait vibrer ses cheveux et ses vêtements, alors qu'il laissait la nuit l'apaiser. Le voyage était long. Demain, ils allaient arriver à destination de leur premier raid. Les guerriers avaient hâte et lui aussi. Peut-être qu'il trouverait quelque chose à offrir à sa mère, ou à Astrid.

Il devait lui envoyer un corbeau.

Un sourire tendre vint prendre place sur son visage doux. Astrid. Ils n'avaient jamais été ensembles – ne le seraient sûrement jamais. Et pourtant, son affection envers elle avait toujours été aussi forte. Amis, amants, amis une nouvelle fois. (« Viens ici, crapaud. - Tu parles d'un surnom affectueux. ») Ils avaient fait les quatre cent coups ensembles et il se souvenait encore du garde-chasse, venu les sortir du Labyrinthe par la peau du coup après être tombé sur eux qui s'embrassaient passionnément entre deux couloirs végétaux plus ou moins sûrs. (« Je crois que j'ai encore les marques de la punition et pourtant, ça fait quinze ans. - C'est toi qui avait proposé cette idée, Karlsefni. - Tu n'étais pas contre. - Tu avais de judicieux arguments. ») Elle était finalement tombée enceinte avant qu'ils sortent de Dürmstrang et même si les regards avaient pesé sur lui, jamais personne ne lui a demandé de reconnaître qui ou quoi que ce soit. Ni sa probable parenté avec la petite Kirsten, ni Kirsten elle-même. (« T'as fait un joli têtard, crapaud. - Crapaud toi-même. ») Astrid avait accouché quand il quitta l'école pour embarquer sur le Sang de Fenrir, une expérience dont il ne parlait encore que peu. Un petit frisson remonta le long de son échine à la pensée du bateau où il avait servi pendant plusieurs années. Instinctivement, il baissa les yeux pour regarder son poignet gauche, y lisant les runes tatouées, d'une encre noire qui n'avait pas bavé, malgré les années. (« Tenez-le. Fort. ») De son passage sur le knörr à la mauvaise réputation, il en tirait un enseignement de sa position de capitaine, des techniques guerrières plus sauvages que celles apprises à Dürmstrang, ces runes et la marque au fer dans son dos. Juste avant qu'il n'y soit plus guerrier. Mats se rappelait de l'expression horrifiée d'Astrid lorsqu'il était débarqué à Vik Margygr, blanc comme un linge, la priant de soigner la brûlure à vif son dos avec ce qu'elle avait dans ses jardins (« Par toutes les pommes d'Idun, Mats, qu'est-ce que c'est que ça ? - Rien. Enfin. Un loup. - Ce sont des barbares ! - Je sais, ma grenouille. ») Heureusement, tout ceci était terminé. Il avait son bateau, son équipage et tout le monde était content. Il ne battait personne, ne torturait personne non plus. On lui obéissait, le charriait parfois, mais on l'écoutait. Le fils de Sigvald Karlsefni savait se faire entendre. Même de Damara Raudi, la fille aînée de Dagmar Raudi – qui avait perdu son père en même temps que lui. L'expression de frayeur mitigée, résultat de ses pensées envers le navire où il avait été, se radoucit. Damara. Il l'aimait bien, elle aussi. Pas la langue dans sa poche, quand elle se décidait à parler. Un feu brûlant au milieu du corps, se reflétant dans sa chevelure vive. Des sourires si rares qu'ils semblaient déplacés. (« Elle te plaît ? ») Oui. Elle lui plaisait. Mais Mats avait des principes – batifoler avec une de ses guerrières n'était pas nécessairement une bonne idée. Et peut-être peur. Et ça, il ne le dirait jamais. Peur de se faire rejeter – de Damara comme de Kirsten, à laquelle il n'avait jamais osé se présenter. (« Dis-lui seulement que c'est de son père. Et... ne regarde pas. »)

Un bruit sur le pont. Il ne tourna pas la tête, sachant parfaitement qui d'autre pouvait bien être réveillé à cette heure improbable de la nuit. La voix paisible qui fendit l'air ne fit que confirmer son intuition et il tourna la tête pour capter le regard sombre de Leif     : « Mats ? - Oui, Leif ? - Tu devrais dormir. On a une longue route à faire et le soleil ne se lève que dans quelques heures. - Je sais. Qu'est-ce que tu fais sur le pont à cette heure-ci, toi ? » Leif haussa les épaules, éludant sa question. Mats savait bien ce que son cousin était venu faire, soit envoyer un de ses nombreux corbeaux à son mystérieux correspondant – ou mystérieuse, pour ce qu'il en savait. Ils se ressemblaient, les cousins. Plus loin que les boucles, pour ceux qui en riaient. Une même âme blessée – mais là où Mats était solaire, lumineux, rieur, Leif était songeur et mélancolique, cynique. Deux facettes du même nom, des mêmes histoires. « J'y vais. Ne te perds pas dans les étoiles, cousin. » Un léger signe de tête et Mats laissa le jeune homme sur le pont du navire, descendant à sa propre couche. Il aurait le temps de regarder les étoiles en revenant en Islande. En s'arrêtant chez Astrid pour la saluer, pour l'embêter, pour la charmer par habitude, comme si rien n'avait changé. (« En souvenir du bon vieux temps. - Ha oui, c'est que nous sommes très vieux. - C'est oui ? - Crétin. ») Comme s'ils n'étaient pas seulement amis, comme si la chevelure de feu de Damara n'était pas présente dans son esprit, comme s'il n'avait pas encore toutes les mers à découvrir et tant de choses à voir.

(« Je veux aller là où naissent les aurores boréales – et là où meurt l'horizon. »)