Région d'origine ● C'est un Heill, il vient des Wends, de Helluras. Date de naissance ● Il est né au cœur du vetr, le 2 Þorri 125o. Âge ● Quarante-cinq ans. Nature du sang ● Immaculé, la pureté même. Particularités magiques ● Silver-Tongued Devil. Métier/études ● Jarl est l'actuel et indéfectible chef de Skuli, notez qu'il siège aussi au conseil de direction de Dürmstrang.
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C'est une vipère. ◊ Les jeux de table - et d'argent - l'ont toujours fasciné, il apprécie particulièrement les parties disputées avec sa fille. ◊ Il n'a définitivement pas le pied marin. ◊ On voit très rarement Jarl Heill armé, mais dans ces cas là, c'est plus souvent avec un arc qu'une épée qu'on l'aperçoit. ◊ Plus il fait chaud, mieux il se porte. ◊ Le courage ne figure pas vraiment parmi ses (nombreuses) qualités. ◊ Fin collectionneur d'objets à valeur historique, son musée privé est l'une de ses fiertés. ◊ Il évite tant que faire se peut d'aller sur l'eau ; les portails runiques sont de toute façon bien plus pratiques. ◊ Le goût des belles choses lui a été inculqué dès sont plus jeune âge, mais ce trait s'exprime chez lui en des proportions rarement atteintes, même chez les Heill. ◊ Le nom 'Thormund Öfugr' le fait tiquer. ◊ Souvent soupçonné, jamais inquiété ; c'est très tôt qu'il est passé maître dans l'art de parvenir à ses fins sans se salir les mains. ◊ Il n'est marqué que par une seule cicatrice, celle ci s'étend de son poignet droit jusqu'au bout de ses doigts : un souvenir d'une de ses rares virées en mer. ◊ C'est un grand féru d'histoire, qu'elle soit d'origine sorcière ou sans-pouvoir. ◊ Fourbe, traitre, menteur ; c'est rarement en termes élogieux que l'on parle du chef de Skuli. Mais même les pires rumeurs à son sujet ne sauraient remettre en question son sens de la famille - aussi déformé et perverti soit-il. ◊ La patience est l'une des seules vertus dont il fait preuve. ◊ Il exècre les devins et autres mystiques aux pratiques aussi obscures que douteuses. Pour lui le meilleur moyen de prédire l'avenir, c'est de le provoquer. ◊ Loin d'égaler les prouesses olympiques de Bartram Oddi en matière de cocufiage, il n'est pas non plus le plus fidèle des maris.
Caractère ● diplomate ; sagace ; malhonnête ; hypocrite ; profiteur ; cruel ; peut se montrer sadique ; patient ; secret ; immoral ; magnétique ; déterminé ; menteur ; orgueilleux ; exigeant ; ambitieux ; subtil ; rancunier ; vénal ; égocentrique ; insensible ; condescendant ; couard ; intransigeant ; nerveux ; sans aucun scrupule.
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Et vous, la pureté du sang, vous en pensez quoi ?La question ne se pose pas. Le culte du sang pur est une constante dans l'éducation des Heill, et Jarl ne constitue en rien une exception à la règle.
Sang mêlés, brælls : du pareil au même pour celui qui considère ne serait-ce que les membres des autres clans principaux comme des moins que rien. Aucune autre famille ne dispose de l'aura des Heill et quiconque osant ternir cette image se voit réduit au silence, de gré ou de force.
Si il ne les estime guère, il leur concède cependant une certaine utilité pratique, et n'hésite pas à fermer les yeux sur leur condition quand cela l'arrange. Mais si il évite tant qu'il peut de frayer avec une telle engeance : l'amertume qu'éprouve Jarl pour les conséquences de l'implantation du fléau chrétien dans les terres scandinaves est encore bien vive, et elle n'est pas prête de faiblir. Mais il ne leur réserve pas de l'animosité, non ; ces êtres ne lui inspire guère plus qu'une indifférence glacée. La Haine ne subsiste que si elle est alimentée ; ils ne méritent pas tant d'attention de sa part.
Si vous ne deviez jurer que par un seul mage ancestral, ça serait lequel ?En tant que Heill, c'est sans surprise de l'agent du chaos qu'il se sent le plus proche. Les deux rivalisent de fourberie, c'est indéniable - et qui irait prétendre le contraire ? Mais là où Loki ne semble agir que par amour du chaos, il est plus juste de dire que c'est l'appât du gain avant tout qui dicte chacun des agissements du Heill. Aux yeux de Jarl, le Chaos n'est en rien une finalité : c'est un instrument, une arme.
Cependant il n'oublie pas la fin peu enviable du mage, véritable memento mori lui rappelant constamment qu'il ne suffit que d'un seul et unique faux-pas pour provoquer la chute. Mais cela ne l'empêche en rien de gagner en arrogance et en assurance à chaque coup porté, à chaque victoire sur ces gueux qui on la naïve prétention de pouvoir lui tenir tête.
Quel souvenir avez-vous du labyrinthe de Dürmstrang ? Ou ça vous fait envie ?Sans s'illustrer parmi les meilleurs, le Heill n'a pas fait défaut à son nom lors de l'épreuve tant redoutée. C'est à l'aube du second jour que Jarl émergea du dédale ; épuisé et contusionné, il n'en était as moins victorieux.
Loin de se précipiter la tête la première avec les autres élèves, l'enfant laissa ses camarades partir devant, les utilisant comme des lièvres afin d'éviter facilement les premières créatures. En plus de cela, le jeune Jarl avait mit toutes les chances de son coté et avait posément préparé son coup, glanant le plus d'information possible, tant sur la nature des bêtes qu'il allait trouver sur son chemin que sur leur position dans les méandres du labyrinthe. Seulement … Certains de ces renseignements manquaient cruellement de véracité, et plus d'une fois il manqua de se jeter dans la gueule du loup - au sens propre comme au figuré.
Inutile de préciser qu'il ne faisait pas partie de ces brutes qui retournaient souvent dans le labyrinthe 'pour le plaisir'.
D'une main lourde et invisible, la Maladie pesait sur la poitrine de l'homme. Chaque respiration se faisait plus pénible, plus saccadée. Cela faisait des jours qu'il était alité, épuisé, délirant de fièvre. Les meilleurs soigneurs défilaient devant lui, mais tous ressortaient la tête basse ; l'homme allait mourir, il n'y avait rien à faire.
Un silence sinistre régnait dans la chambre, silence seulement interrompu par les soupirs irréguliers du malade. Sa poitrine se soulevait avec difficulté, sa respiration, tantôt sifflante, tantôt rauque ne laissait aucun doute quant à son état ; ce n'était qu'une question d'heures, de minutes, de secondes. Un râle puis - plus rien.
C'en était finit.
Son père, leur père venait d'expirer, suivant sa femme de quelques semaines à peine. Jarl se releva et passa une main raide sur le visage figé de son géniteur, refermant ses yeux vitreux restés ouverts sur ce monde qui n'était plus le sien.
Nombre de cousins et de connaissances de la famille s'étaient déplacés, ce afin de rendre leurs derniers hommages à l'ancien chef. De saluer le nouveau patriarche. Jarl se fraya un chemin parmi eux, talonné par Lennart. On les saluait, on présentait ses condoléances, les Heill acquiesçaient, affectés. Les formules furent répétés jusqu'à ce qu'elles soient dévêtues de leurs sens.
Les mots ne furent pas prononcés, mais il savait qu'ils occupaient tous les esprits :
mort de paille. Leur silence assourdissant vrillait ses oreilles aussi sûrement que le cri d'une mandragore. Des chiens pour la plupart. Des chiens venus lécher la paume de leur nouveau maître.
Un inqualifiable sentiment d'aliénation s'était emparé de lui. Son père venait de mourir avant l'heure, laissant derrière lui deux fils, deux frères avec la lourde charge de reconstituer une famille digne de ce nom. Loin d'être accablé par ce poids, Jarl s'en sentait grandit.
Deux frères. Les Heill en était réduit à ça.
Seuls, c'est plus que jamais qu'ils devaient se serrer les coudes, faire front commun. Mais le cadet en décida autrement : Lennart voulait quitter les cours, préférant continuer ses études par lui même, guidé par les quatre vents. Une décision absurde motivée par des sentiments encore douloureux ; un acte indigne de lui. Ils échangèrent quelques paroles venimeuses mais Jarl finit par céder ; une guerre intestine aurait été fatale au clan. Ainsi donc, même si les deux frères n'arpentaient plus les couloirs de l'école ensemble, ils échangèrent une correspondance assidue et détaillée.
L'aîné, au contraire, estimait qu'il n'avait pas finit de mettre la main sur les joyaux dont Dürmstrang recelait. L'un d'eux en particulier avait su attirer son attention,
Carina.
Quand Lennart mentionna dans une missive qu'il avait trouvé une perle indienne, Jarl se décida. C'est peu après son dix-neuvième anniversaire qu'il se rendit dans la demeure familiale de sa future promise afin de réclamer sa main à son père.
Il étaient jeunes oui, trop jeunes disaient certains, mais Jarl n'en avait que faire. Il venait de se faire bombarder chef de clan et portait avec arrogance un nom dont la renommée n'était plus à faire, en cela il constituait le parti idéal ; ils acceptèrent.
Carina Heill. Si sa beauté et sa dot l'avait poussé à la prendre à ses cotés, son intelligence et sa finesse d'esprit n'était en rien pour lui déplaire. Il lui fallut peu de temps pour s'apercevoir qu'elle faisait plus que rendre justice à ce nom qui était désormais le sien, c'était une Heill jusqu'au bout des ongles.
Dürmstrang lui était utile en cela qu'elle était alors l'un sinon le plus gros rassemblement de sorciers sang-pur de toute la Scandinavie : l'endroit idéal pour qui souhaite tisser quelques relations. C'est donc avec un diplôme, quelques fidèles ennemis et une kyrielle de faux amis en poche qu'il quitta l'île et son labyrinthe.
Le monde s'offrait à lui, et c'était d'une main de fer dans un gant de velours qu'il comptait le déflorer.
C'est très tôt qu'il fit son entrée sur l'échiquier politique, mais loin de jouer des coudes et des menaces pour se faire une place de choix, il opta pour une position qui lui permettait d'observer avant tout. Le lögsögumad est chargé de réciter les lois lors des thing, des procès et des autres assemblées. Cette occupation lui offrirait tous les avantages dont il pouvait rêver : il pourrait se tenir proche des hommes de pouvoir tout en se familiarisant avec ces lois qu'il serait immanquablement amené à transgresser par la suite - il lui fallait connaitre les règles avant de les enfreindre. Il prit la place d'aspirant homme de loi auprès du chef de Helluras. Dès que sa fonction le lui permettait, il effectuait des voyages entre le village et le cœur des Wends. Car si son frère avait décidé d'explorer les contrées exotiques, c'est pour un retour aux sources que Jarl opta, s'imprégnant de ces terres, berceau des Heill - dont les origines ne sont pas aussi reluisantes que ce qu'ils aiment prétendre.
Très rapidement le chef comprit que les conseils du jeune homme pouvaient s'avérer être d'une pertinence tout à fait profitable pour ses affaires ; sans plus attendre, il en fit son conseiller officieux.
Ce fut là son erreur.
Les années passèrent et les avantages offerts par le vieil homme en échange de ses conseils avaient de plus en plus de mal à satisfaire les attentes du Heill. Ce dernier fit ce qu'il convient de faire avec les infirmes, il s'en débarrassa.
Âgé de 25 ans, il estimait qu'il avait passé assez de temps dans l'ombre : l'année suivante Helluras lui revenait et deux ans plus tard il fit valoir son droit à siéger au conseil de Dürmstrang. Les Heill n'avaient plus voix au chapitre depuis la mort de son père, il était grand temps de remédier à cela.
Mais cela ne lui suffisait pas. Helluras, le Conseil : ce n'était pas assez. Ses victoires lui laissaient un arrière goût de trop peu. Il en voulait plus. Plus que ce village pouvait lui offrir.
Il quitta la précarité de Helluras - de toute façon trop souvent menacé par le Jutland - et emménagea à Skuli, cœur du monde scandinave où, de nouveau, il mit tout en œuvre pour décrocher le titre de chef.
L'adversité s'avéra être à la hauteur du prix, mais ses années passées à diriger le port des Wends l'avaient bien rodé. Disposant de l’expérience dont il manquait à ses début, son ascension fut prompte et immédiate. Bien trop rapide pour être irréprochable. Mais, soyons francs, rien était irréprochable chez les Heill.