Région d'origine ● Wends. Son père étant un bourreau, la famille a traversé la Scandinavie, et se sont installés peu de temps dans le Wends, le temps que sa mère donne naissance à Hella. Date de naissance ● Gormánuður 1274. Hella aurait pu mourir à la naissance à cause de cette tempête de neige qui a rendu les conditions de l'accouchement bien plus difficiles que prévu. La rumeur dit que ces complications sont la raison pour laquelle la mère de famille n'a plus jamais eu d'enfants. Âge ● Environ vingt-et-un ans. Nature du sang ● Sang-Mêlée, fille d'une mère sans pouvoirs et d'un père sorcier. Particularités magiques ● Aucune. Dans sa condition, Hella n'a que faire d'un bâton de magie ou de pouvoir se transformer en n'importe qui. Quoique, cette dernière abilité aurait pu lui être utile. Métier/études ● Femme au foyer. Elle s'occupe de la maison de son époux et peint les poteries qu'il fait.

● Il n'est vraiment pas facile d'apprendre à connaître Hella. Elle préfère rester seule et les gens l'évitent en général ; ils la disent folle. Peut-être est-ce vrai. Son silence face aux qu'en-dira-t'on ne fait qu'alimenter les ragots, plus grotesques les uns que les autres, mais la vérité est qu'elle n'en a absolument rien à faire. ● Elle ne sait pas lire les runes, on ne lui a jamais vraiment appris. Elle a néanmoins été éduquée et connaît tout ce qu'il y a à savoir sur l'histoire de la Scandinavie, sur les mythes, elle est intelligente et même si elle n'a vraiment personne avec qui converser depuis la mort de sa mère, elle se tient informée. ● Ses deux parents sont décédés, mais seule la mort de sa mère l'a réellement affectée. Elle avait une relation particulière avec cette dernière, elle avait parfois l'impression d'être la préférée. Hella sait que sa maman a fait tout ce qu'elle pouvait pour résister, mais les coups réguliers de son père, ses sept enfants à gérer, la torture quotidienne, tout cela a fini par la rendre folle, et elle s'est jetée d'un glacier. Hella ne s'en est jamais vraiment remise, même si le décès de son père quelques temps après a résonné comme une douce vengeance à ses oreilles. Officiellement, c'était un accident. Officieusement, elle jurerait avoir vu l'ombre de son frère sortir de la hutte des horreurs avec un sourire satisfait sur le visage juste avant que le corps de son père soit découvert empalé sur un pieu en bois. ● Hella a cinq grandes sœurs mais elle n'est proche d'aucune. Elles sont toutes mariées et parties, et bien indifférentes au sort de leur petite sœur, que celle ci leur rend bien. Le seul membre de sa famille encore vivant qu'elle considère comme tel est son grand frère, Vyro, bien que leur relation soit complètement tordue. D'une façon ou d'une autre, Hella ne peut pas se défaire de l'emprise de son frère sur elle, il représente ce qu'il y a de plus violent et d'horrifique dans sa vie, mais ne pas l'avoir près d'elle serait encore pire que l'enfer qu'il lui fait pourtant subir. Aller dans la hutte des horreurs pour le rejoindre est toujours une épreuve de force, mais elle n'a pas vraiment le choix. ● Hella est le genre de personne à être là, sans vraiment l'être. Elle n'a pas besoin de cape d'invisibilité pour que les autres ignorent sa présence, elle sait se faire toute petite, et de ce fait elle sait beaucoup plus de choses qu'elle ne devrait. Il n'est pas rare qu'elle entende quelques petits secrets dérangeants. Et elle a très bonne mémoire. ● Elle peut disparaître pendant des heures, se perdre dans les vastes forêts qui entourent sa hutte, et marcher, marcher, marcher, jusqu'à ce qu'elle s'endorme au milieu des branches glacées. Dans ces forêts, elle jurerait pouvoir entendre des voix. C'est également là qu'elle a développé une affection toute particulière pour les plantes, et elle entreprend d'apprendre le plus possible sur leur utilisation et leurs vertus en secret. Secrète, téméraire et impulsive sont trois des adjectifs qui correspondent le mieux à sa personnalité. ● Hella a maudit les nornes. Elle refuse l'idée d'avoir trois bonnes femmes contrôler son existence et tout ce qu'il lui arrive, et si elles étaient vraiment réelles, elles la haïssaient clairement alors pourquoi ne pas faire de même? Dans le pire des cas elle se retrouvera foudroyée pour son insolence, et ce sera un doux soulagement pour elle. ● La chose la plus importante à savoir à propos d'Hella, est qu'elle s'est peu à peu transformée en une bombe à retardement. Elle n'a jamais appris à contrôler sa magie ou à la développer, et parfois elle semble exploser autour d'elle ; elle est dangereuse pour la jeune femme et pour les autres. Hella garde souvent ses émotions pour elle, mais il sembleraient que ces émotions soient le détonateur de sa magie, et le jour où elle s'effondrera, qui peut prédire ce qu'il se passera?

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Et vous, la pureté du sang, vous en pensez quoi ?

Hella est considérée comme une moins que rien par la majorité de son pays à cause de son sang, apparemment inférieur. Elle n'a aucun regret et est fière du sang de sa mère qui coule dans ses veines. Et chaque personne qui tente de la rabaisser à ce propos n'est qu'une personne de plus à faire payer plus tard, lorsque le moment sera propice. Elle méprise ces sang-purs qui se croient si supérieurs, et se porte mieux lorsqu'elle ne croise pas leur chemin.

Si vous ne deviez jurer que par un seul mage ancestral, ça serait lequel ?

Hella n'a pas une foi aveugle en ces mages ancestraux. Elle est l'une des rares dans le royaume à être sceptique et à ne jamais les invoquer pour quoique ce soit.(De toute façon, l'entendraient t-ils?) Cependant, si elle devait placer ses affections, Tyr les recevrait. Le juste, le fort, le téméraire Tyr.

Quel souvenir avez-vous du labyrinthe de Dürmstrang ? Ou ça vous fait envie ?

Hella a beaucoup entendu parler de l'école de sorciers, et de cette élitiste tradition qu'est le labyrinthe de Dürmstrang. encore plus maintenant avec toute la fierté du pays autour de la victoire du trophée des Trois Sorciers. Etant une sang-mêlée, elle n'a pas eu l'occasion de mettre les pieds dans le labyrinthe, et pour être totalement honnête, elle trouve cette tradition stupide. Efficace, mais stupide. Encore une sélection insupportable organisée par les sang-purs, rien de plus. Seule l'opportunité de mettre une correction à ces enfants de bourges arrogants la tenterait.

Hors Jeu

Pseudo ●  Evy
Avatar ●  Kaya Scodelario
Crédits ●  unwanted

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« Essaie de dormir, Hella. Ton père va bientôt rentrer, il vaut mieux que tu dormes d’ici là. »

Hella savait bien tout ça. Elle n’ignorait pas le caractère explosif de son géniteur, surtout lorsqu’il rentrait de son travail. Elle se disait souvent que pour être bourreau, il fallait quand même être sacrément fort et avoir beaucoup de sang froid. Elle ne comprenait pas tout ce que cela signifiait réellement, mais elle avait appris qu’il ne fallait pas être une mauvaise fille lorsque la hutte tremblait, tard le soir.
A quelques mètres d’elle, Vyro dormait déjà, un bras en dehors du lit. Son sommeil était agité, elle pouvait le sentir. La petite Hella, âgée d’à peine huit ans, se retourna vers sa mère et implora :

« Tu peux invoquer Frigg, maman ? J’ai peur. »
« Tu l’aimes beaucoup, n’est-ce pas ? J’ai l’impression que tu ne peux pas dormir sans savoir qu’elle veille sur toi. »
« Elle te ressemble. »

Un fin sourire effleura les lèvres de Borglinde. Sa pommette avait encore du mal à bouger correctement, même si deux jours entiers étaient passés depuis la dernière fois que son mari avait posé la main sur elle. Avec des yeux pleins d’affection, elle embrassa sa fille sur le front, et se retourna une fraction de seconde pour chercher quelque chose derrière elle. Quand son regard retrouva celui d’Hella, elle lui tendit un petit bout de tissu, d’une dizaine de centimètres de hauteur. La petite fille reconnut la figure gracieuse et sage de Frigg, brodée sur le tissu bordeaux.

« Je l’ai terminée hier soir. Je pensais qu’elle te plairait. »

Hella ne dit pas un mot. Elle serra sa mère dans ses bras, la broderie comprimée dans son petit poing. Leur bulle de sérénité explosa quelques secondes après, lorsque la porte de la hutte se fracassa contre le mur adjacent. Son père était rentré. Automatiquement, le corps de Borglinde se fit plus rigide, plus ferme. Elle se leva, et ordonna à sa fille de s’endormir rapidement avant de quitter la pièce.
Quelques minutes à peine passèrent avant que le premier coup étouffé ne parvienne aux oreilles d’Hella. Elle se retourna dans son lit en se mordant les lèvres, et croisa le regard de glace de Vyro, que le bruit avait réveillé. Instinctivement, elle glissa sa main dans celle de son frère, à quelques centimètres d’elle. Ils restèrent comme cela quelques minutes, Vyro avec les yeux fermés, Hella tentant de combattre l’envie de se lever, ce qu’elle fit après un coup un peu plus bruyant que les autres.

« Non. »

La voix de Vyro avait été sans appel. Il était dur de savoir s’il lui donnait un ordre pour éviter qu’elle soit blessée, ou pour démontrer son autorité sur elle. Probablement un étrange mélange des deux. Mais une nouvelle sorte de courage traversait les veines d’Hella ce soir là, elle se sentait vibrer, elle se sentait forte. Elle se devait de protéger sa mère. Elle se leva doucement, et courut dans l’autre pièce en essayant de faire le moins de bruit possible.
Elle s’arrêta en voyant le visage de Borglinde couvert de sang. Les yeux de cette dernière s’écarquillèrent en voyant sa fille, et elle tenta à son tour de la renvoyer dans sa chambre, mais elle ne fit pas un pas en arrière. Elle fixait son père, remplie d’une colère comme jamais auparavant. Ca devait se finir, ici et maintenant.

« Qu’est-ce que tu veux, sale gamine ? Tu oses te planter devant moi comme ça ? Tu vas voir ce que tu vas voir. »

Toute prudence quitta les yeux d’Hella, elle ne savait pas ce qu’elle devait faire, mais il était évident qu’elle devait faire quelque chose. Elle était déjà allée trop loin, elle serait battue dans tous les cas. Haldor se rapprocha brusquement d’elle pour lui mettre la correction qu’elle méritait, mais fut stoppé net dans son élan. Sa cape était en feu. Sous les yeux horrifiés de sa femme, il tenta de se débattre et d’enlever le vêtement brûlant, mais quelques fractions de seconde plus tard, toute sa tenue et sa barbe étaient léchés par les flammes.

« HELLA, NON ! »

Hella se retourna soudainement au son de la voix de Vyro, et le contact visuel avec son père fut brisé, mettant un terme au drame. Mis à part ses vêtements ruinés, Haldor n’avait pas souffert de brûlure sérieuse, le feu n’avait brûlé que quelques secondes. Mais son regard était sans équivoque. S’il ne se retenait pas, il allait la tuer.
La jeune enfant tremblait à présent, tout courage l’avait quitté. Elle avait fait n’importe quoi, elle était allée trop loin et elle avait le payer très cher. Et en interceptant le regard entre ses deux parents, elle comprit qu’elle n’allait pas être la seule. Une vague de remords et de culpabilité la parcourut toute entière tandis qu’elle entendit vaguement son père s’adresser à son grand frère. Elle n’eut le temps d’entendre qu’une seule phrase. « Fais la souffrir. »

Elle sentit le bras de son frère l’empoigner, et la traîner à travers la pièce, de retour dans la chambre. Lorsqu’elle ferma les yeux et attendit le premier coup qui ne tarderait pas, elle pensa à sa mère, et au portrait de Frigg qu’elle avait serré dans son poing pendant toute la scène.

« N’y va pas. »
« Je ne peux pas ne pas y aller, je viens de me marier. »
« Rien à faire, je t’ordonne de ne pas y aller. »
« Vyro. »

La gifle arriva encore plus vite qu’elle ne l’avait anticipée. Hella porta sa main à sa joue. Avec le temps, elle s’était habituée aux coups de Vyro, ils avaient une morsure spéciale, un choc de température du contact de la main glacée de Vyro sur sa peau incandescente à elle,  et même après toutes ces années, chacun d’eux lui faisait mal comme si c’était la première fois.
Une semaine à peine auparavant, ils avaient fêté son dix-huitième anniversaire, et pour cette occasion spéciale, on avait jugé bon de la vendre à cet homme, Herluf. Un effacement de dettes colossal. Ce mariage valait pour sa famille une somme astronomique de moins à s’inquiéter. Hella l’avait rencontré le jour-même ; un homme simple, pas laid, mais ferme, terne. Un potier. Mais de toute évidence, il y avait au moins une personne qui prenait la nouvelle de cette alliance encore moins bien qu’elle, si toutefois c’était possible.

La jeune femme sentit la bouche de Vyro s’écraser contre la sienne, déclenchant une bataille qu’il devait toujours gagner. Il était violent, dur, possessif. Ses baisers la coupaient comme du verre. Il empoigna ses cheveux et la serra encore plus contre lui, de façon à ce qu’elle sente sa cage thoracique craquer sous la pression. Un peu plus et ils se fondraient l’un dans l’autre.

« Très bien. Mais je veux que tu te souviennes à qui tu appartiens réellement. »

Elle savait ce que ce sourire voulait dire. Elle connaissait son frère mieux que n’importe qui d’autre, sa démarche, ses rares sourires, ses regards, elle le décodait aussi facilement que s’il avait été son jumeau. Ils étaient nés à seulement quatre années de différence. Avoir grandi ensemble, si proches l’un de l’autre, avait laissé des séquelles et planté des schémas impossibles à modifier. Vyro considérait sa petite sœur comme sa propriété, et Hella ne luttait plus. Elle préférait avoir mal avec lui, que de ne rien sentir sans lui.
Son toucher se fit plus brutal et il s’attaqua à sa tunique, arrachant les broches comme si elles n’étaient que des obstacles de plus. Lorsque la tunique de lin fut au sol, ce fut au tour de sa chemise de subir le même sort, puis chaque pièce de vêtement qui pouvait se dresser entre Vyro et l’objet de sa convoitise.

Finalement, elle se retrouva nue devant lui.

« Je sais. »

Et il bondit sur elle.

Hella ouvrit les yeux. La lumière l’aveugla pendant quelques secondes, avant que ses rétines ne s’adaptent. Il faisait bon, pour la saison. Cela dit, la jeune femme avait rarement froid. Même au cœur des hivers les plus rudes, elle portait les vêtements les plus simples sans sentir le moindre frisson ; cela ne faisait qu’alimenter la rumeur au sujet de sa santé mentale mais elle s’en contrefichait. Elle avait depuis longtemps abandonné l’idée d’apaiser les esprits des habitants au détriment du peu de confort qu’elle avait encore pour elle. Elle avait déjà donné tant de sa personne et du bonheur qu’elle aurait pu avoir ; elle était déterminée à ne pas faire un pas de plus dans leur direction.
Elle était allongée sur le sol, au milieu des branches. Elle ne faisait pas un bruit. Ces bois étaient paisibles, c’était sa partie préférée de la Fôret des Loups. Presque personne ne la dérangeait dans cette petite clairière au sud, car aucun gibier n’y vivait. Les plantes qui s’y trouvaient, cependant, devaient être utiles dans la concoction de potions ou pour des remèdes de guérison, car elle entrevoyait parfois des femmes se pencher pour les cueillir. Elle avait elle-même commencé à en répertorier quelques unes, mais le champ de travail était large, et elle devait s’assurer que personne ne la voyait. Herluf ne voyait déjà pas ces escapades d’un très bon œil, sa réaction ne serait pas des plus compréhensives s’il apprenait que son inoffensive épouse s’attelait aux arts sacrés de l’herboristerie.

Ce jour là, pourtant, elle n’était pas venue pour les plantes. Un rêve l’avait amenée dans ces bois. C’était la première fois depuis des années que sa mère lui apparaissait de cette façon là. Elle n’avait pas assisté au suicide de Borglinde, et pourtant, pendant de nombreuses nuits après cela, elle en avait rêvé, imaginant la scène dans les moindres détails. Et elle était persuadée d’avoir vu juste. Et c’était la dernière fois que ce rêve viendrait la tourmenter, ça devait l’être. Son existence avait commencé de la même façon que celle de sa génitrice. La fin se devait d’être différente. Elle serait plus intelligente.
Hella se redressa doucement, et se mit à genoux dans la terre. Doucement, elle déposa le contenu de sa main gauche devant elle. Cela faisait treize années environ qu’elle avait la broderie de sa mère, qu’elle gardait toujours avec elle pour lui insuffler du courage. Mais elle n’en avait plus besoin. Au contraire, cela la retenait en arrière et l’empêchait d’être ce qu’elle pouvait être. Elle devait se protéger elle-même. Et même si cela faisait bien des hivers qu’elle ne croyait plus en l’existence des dieux, elle avait gardé le portrait de Frigg par affection, par respect, par habitude.

A l’aide de ses mains, de ses ongles, elle gratta frénétiquement la terre jusqu’à creuser un trou assez profond. Tandis qu’elle déposa la broderie au fond, aucune émotion ne vint trahir ses gestes. Avec une dernière pensée pour sa mère, elle reboucha le trou et se redressa précipitamment.
Elle ne finirait jamais comme sa mère. Hella avait aimée Borglinde de tout son cœur, l’avait pleurée, regrettée, et s’était trop souvent senti coupable pour sa fin fatale. Mais jamais elle n’irait se jeter d’un glacier. Elle serait plus forte que ça. Elle s’en ferait la promesse.