Région d'origine ● Sviar    Date de naissance ● le 7 Mörsugur 1262    Âge ● 33 ans    Nature du sang ● Pur    Particularités magiques ● Fourchelangue    Métier/études ● Forgeron & Alchimiste

Du genre sûr de lui et peu influençable, il a tendance à voir le monde comme lui veut bien le voir. ► Attaché aux êtres qui l'entourent, Nordahl est du genre assez terre à terre et à s'accrocher à ce qu'il possède. ► Il a perdu son frère au court d'une expédition au départ de Hafn Dreki pour trouver un dragon dans son nid. C'est le reptile qui les a trouvé le premier et le seul à en être ressorti est le forgeron. ► Il conserve de cet épisode une estafilade sur le flanc et la culpabilité d'avoir été l'idiot dans l'esprit duquel avait germé cette idée. ► Passionné, agressif, jaloux, colérique... un millier d'adjectifs pouvant le qualifier lorsqu'il perd pied et devient finalement simplement guidé par la rancœur et la force de sa détermination. ► Il s'est rangé à la mort de son frère, d'une part pour s'en remettre, mais également pour se punir de sa responsabilité, mais il n'en reste pas moins un adversaire redoutable. ► Il n'est de secret pour personne que Nordahl regrette de ne pas être celui qui soit mort ce jour-là qui a marqué un tournant décisif dans son existence. ► Néanmoins, viking dans l'âme et dans le cœur, jamais il ne lui serait venu à l'esprit de se donner la mort. De même que de se laisser mourir sous ses blessures. Malgré tout, il a de tout temps cherché à se punir de ce qu'il s'était produit. ► Il était un excellent sorcier du temps de Dumstrang, arrogant, sanguin, réfléchis, qui a toujours été fasciné par l'inanimé, bien plus que par l'animé... d'ailleurs aujourd'hui, s'il est forgeron, il est également alchimiste et ses lames sont du meilleur métal, (presque, restons modeste) inégalable de par sa maîtrise de l'alchimie. Les meilleurs guerriers viennent s'équiper chez lui. ► Éternel insatisfait, il cherche toujours l'alliage parfait et continue ses recherches... sans surprise, tentant de trouver celui qui résistera le mieux aux pires traitements... dont ceux des dragons. ► Si c'est un amateur des plaisirs de la chair, n'étant pas fait de bois, jamais personne n'a pu se réclamer être comme sa femme, le viking s'étant indéniablement renfermé à la mort de son frère, considérant qu'il n'a pas le droit d'être heureux de cette manière. ► Il a d'ailleurs plus ou moins coupé les ponts avec la plupart des membres de sa famille, pourtant ces derniers savent que s'ils avaient un problème, ils n'auraient qu'à venir frapper à sa porte pour qu'il les invite à entrer. ► Il possède un serpent pour animal de compagnie, voir compagnon de beuverie depuis une nuit où il était assez chargé pour prendre le temps d'échanger avec la créature à écailles. CARACTÈRE ► Sûr de lui இ Peu influençable இ Passionné இ Agressif இ Jaloux இ Possessif இ Rancunier இ Déterminé இ Buté இ Courageux இ Téméraire இ Impulsif இ Arrogant இ Sanguin இ Réfléchis இ Fasciné par l'inanimé இ Insatisfait இ Hédoniste இ Renfermé இ Dominant இ Quelqu'un sur qui compter இ Bourru இ Coléreux இ Loyal இ Terre à terre இ Brutal இ ...

   

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Et vous, la pureté du sang, vous en pensez quoi ?

J'ai beau être de sang pur, ce n'est pas ça qui protégera de la mort lorsqu'elle viendra chercher chacun d'entre nous ou que Fenrir et ses semblables viendra détruire le monde. Je juge les êtres à leur valeur et à rien d'autre. Si je ne me bats plus sur les champs de bataille, je transpercerais de ma meilleure lame le corps assuré d'un ennemi, ou un bon coup de massue bien senti parviendra à faire éclater une arcade sans grande difficulté. Comme je le dis souvent, j'ouvre la porte de mon "domaine" à tous, tant que l'argent trébuche et que la valeur en compense le manque le reste du temps.

   Si vous ne deviez jurer que par un seul mage ancestral, ça serait lequel ?

Si l'on aurait pu le comparer il fut un temps à Baldr, jovial, le sourire facile, le courage chevillé au corps, depuis ce qui est arrivé à son frère, il serait plus facile de comparer son comportement à celui de Loki... allant se dissimuler sous sa montagne sous une énième erreur... Nordahl est allé se cacher dans sa forge après avoir causé la mort de son frère. Après tout Cyrseï ne l'avait-elle pas frappé pour cela alors qu'il était encore blessé et allongé, mais bel et bien conscient... Trop pour ne pas vouloir se traîner hors de la maison de son défunt frère et recevoir un pichet sur la tête pour en être empêché. Mais le mage ancestral que le viking invoque parfois pour l'aider dans ses recherches est tout simplement un Vane à présent... Freyr, recherchant à travers lui les réponses à ses recherches en alchimie et métallurgie.

   Quel souvenir avez-vous du labyrinthe de Dürmstrang ? Ou ça vous fait envie ?

   Rite de passage que son frère avait réussi et qu'il se devait impérativement de réussir à son tour pour prouver sa valeur et son courage. Nordahl était fièrement entré dans le labyrinthe et en est finalement ressorti au bout de deux jours. Sans Thorlak, cela fut plus laborieux, son binôme manquant, mais il avait mis sept heures de moins que lui, et cela le cadet le notifia dès sa sortie, fièrement. Néanmoins, ce qu'il retint de cet épisode, fut qu'il était plus efficace avec son frère et qu'il avait regretté qu'il ne soit pas présent. La seconde chose, qu'il n'y avait pas créature si dangereuses que cela... après sa rencontre avec le dragon qui a tué son frère. La troisième... qu'il était assez débrouillard pour trouver des armes... du moins s'en fabriquer, à l'intérieur même du labyrinthe. Et bien évidemment, qu'il n'a pas laissé les autres dans la panade et avait aidé deux autres vikings qui lui rendirent la pareil. Un trinôme pourrait-on dire, des alliés, des amis, ils ont affronté ensemble le monde boisé et l'ont vaincu. Entre ruse et force brute.  

   

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  இ  இ  HISTOIRE DU PERSONNAGE.

Parler de Nordahl, raconter son existence, ses rires, ses peines, ses amours, ses passions, ses batailles, ses rancunes, sa culpabilité, ses gueules de bois... c'est immanquablement parler de Thorlak, cet aîné qui n'avait qu'un an lorsqu'il a vu ce petit frère arriver dans son existence, ne réalisant pas encore qu'il n'avait pas été là auparavant. Ils avaient donc grandi ensemble, comme de véritables jumeaux, s'affrontant, se complétant, se chamaillant, se défiant... se poussant à aller toujours plus loin, comme s'ils étaient incapables de se contenter de ce que tout viking trouverait suffisant. Nordahl surtout, désirant prouver qu'il valait ce frère qu'il adorait, avec lequel il partageait une complicité, mais également avec lequel il sombrait dans une compétition destinée à prouver sans cesse leur valeur... à eux-mêmes, à autrui, mais surtout à l'autre. Ce fut l'un contre l'autre qu'ils découvrirent leurs pouvoirs et ce lien si précieux qui leur épargnaient d'être considérés comme des changelins. Ils étaient eux, inséparables, leurs regards dévorant les mêmes choses, les désirant sûrement plus que de raison, comme par exemple cette fille destinée à son aîné. Celle qu'il lui arrivait de fixer, celle qu'il ne pouvait s'empêcher de désirer un peu trop... de tout temps, à tout instant, depuis qu'il avait eu le malheur de poser ses yeux sur elle, rejetant de ce fait celles que son père tentait de lui proposer à son tour pour la fin de Durmstrang. Bien évidemment, il n'avait rien d'un moine, et ce fut entre les cuisses de diverses filles qu'il s'égara durant son adolescence, tandis que celle qu'il désirait réellement restait tout simplement hors d'atteinte. Celle qui si elle avait été promise à n'importe quel autre homme, il aurait fait en sorte d'obtenir, usant d'une folie létale qui s'égarait dans son esprit et lui avait déjà sauvé la vie à plus d'une reprise.

இ  இ  Anecdote 1 : Dans l'antre du dragon - "Le jour, la nuit, sans torches, murmurant à tue-tête, arrogants, maîtres de tout, maîtres de leur vie. Et cette pensée lui fait encore plus mal. Ils se sentaient immortels, et ils ne l'étaient pas."

Sviar. La Terre des Dragons. Celle qui les avait vus naître, grandir, apprendre à se battre… ensemble. Un an à peine les séparait, et Thorlak était l’aîné de la fratrie qu’ils formaient, mais ils étaient comme deux véritables jumeaux, comme extirpés du ventre de leur mère au même instant, à la même seconde, à la même putride décision des anciens mages. Deux valeureux sangs purs que l’on éleva dans les valeurs ancestrales de leur famille, avec ce dédain pour les sangs impurs, les sangs mêlés, les braells, et les changelin. En vérité, les deux garçons se noyaient dans ces croyances, cette supériorité si marquée, quand chacun était pourtant promis à un destin digne de leurs rangs. Thorlak avait même déjà pris femme, quand leur père tentait désespérément de pousser Nordahl à se choisir une épouse et à l’engrosser rapidement. Mais il repoussait l’inévitable, incapable d’épouser une femme quelle qu’elle soit pour l’instant, quand ses prunelles ne cessaient d’être happées par le balancement des hanches d’une femme qu’il ne voulait surtout pas observer ainsi. Et pourtant, quand il avait frappé ce matin-là à la porte de la maison de Thorlak, il s’était contenté de toiser la jeune épouse aux courbes languissantes de ce dernier, cette péronnelle que le viking avait aimé dès les premiers instants, jouant de leur position pour darder sur elle ces regards possessifs qu’il ne voulait tout simplement pas s’autoriser.

Avec n’importe quel autre homme du clan ou de sa famille, il n’aurait pas hésité à la réclamer comme un du, une propriété, SA femme ! Mais en ce qui concernait Thorlak, tout était différent, comme le venin d’un serpent trop perfide qui viendrait mordre la corne d’un pied et parviendrait à la transpercer pour y déverser son poison, il ne pouvait se résigner à l’affronter, même pour elle, malgré le désir qui lui décharnait le cœur et le poussait à répondre invariablement à ses réflexions et ses pics. Car s’il lui avait dit que s’il avait été l’aîné, il l’aurait prise pour femme, allongée dans la mousse humide un matin de Skerpla, elle s’était permise de lui dire que s’il était plus courageux elle l’épouserait. Plus courageux… pffff ! Nordahl l’était, il ne voulait simplement pas lui montrer à quel point avant qu’elle ne soit liée à son frère, intouchable en un sens. Car il avait bien conscience des regards appuyés de Thorlak, ceux qui prouvaient que lui aussi était tombé sous le charme de la gourgandine. Nordahl n’avait ainsi pu se résoudre à trahir la confiance de son frère, et c’était pour cette seule raison qu’il avait laissé l’union se faire.

Pourtant, c’était pour une autre raison que ce matin-là, bien avant que l’aube ne vienne s’étirer dans un ciel maladif, il se trouvait à table avec son frère et sa nouvelle épouse, à lui proposer une folle expédition dont de nombreux hommes n’étaient tout simplement jamais revenus. Et que fait un viking quand on le met au défi de quelque chose ? Et bien, il le relève tout simplement ! Ce qui mena les deux frères sur la route après un sourire conquérant de la part du cadet en direction de l’épouse de son frère… pour lui prouver ce courage qui entraînait son nouvel époux dans les dérives d’une chasse au dragon. Ils savaient bel et bien comment s’y prendre en théorie, ils avaient tous les deux suivis les cours de Dracologie lorsqu’ils se trouvaient à Durmstrang, et ils leur étaient souvent arrivé d’imaginer ce qu’il se passerait le jour où ils auraient l’occasion d’en rencontrer un. Ce jour-là, ils avaient simplement forcé le destin sous l’orgueil démesuré d’un cadet désirant prouver sa valeur. Qu’importait que les hommes et les sorciers n’étaient que peu à avoir survécu aux puissants reptiles, plus encore en pénétrant dans leur nid. Et après avoir cheminés et traversés des portails, ils avaient fini par atteindre Hafn Dreki, simple étape sur les venelles des deux hommes qui avaient tout simplement poursuivi, se souvenant de leurs cours, avant de finalement s’enfoncer dans une galerie creusé par un dragon, celui qu’ils avaient décidé de capturer… Pure folie vous diraient certains, et ils auraient entièrement raison. Pourtant, alors qu’ils se dissimulaient derrière un rocher, la tête de la créature à la recherche de la fragrance nouvelle qui errait dans sa demeure, ce fut deux massues que les vikings frappèrent, se regardant dans les yeux sous la connivence de l’action à venir. Ils avaient trop l’habitude de combattre ensemble, ils savaient qu’ils useraient de magie, qu’ils piègeraient l’animal et qu’ils en ressortiraient victorieux car le destin les aimait beaucoup trop.

Pourtant, alors qu’ils affrontaient le reptile, ce dernier… parla. Brusquement maladroit, Nordahl trébucha, sa massue lui échappant comme s’il était redevenu l’enfant qui autrefois combattait son aîné et perdait parfois des combats jusqu’à en être désarmé. Agile, comme à son habitude, il se précipita, roulant sur la pierre venant entailler ses épaules, pour finalement trouver refuge derrière une autre roche tandis que les flammes faisaient roussir  son arme. Lui, le souffle saccadé, les battements de son cœur se fracassant sur le rempart de sa poitrine, entendit Thorlak l’appeler. « LAAAAA ! » cria alors Nordahl, mais le feu des enfers qu’exhalaient la gueule du monstre couvrait ses mots, enveloppait le moindre son s’extirpant de ses lèvres. Et lorsque celui-ci s’interrompit, Nordahl eut juste le temps de sortir de son refuge, pour voir son frère foncer sur le dragon, sa massue à la main et la queue pointue lui perforer la poitrine après que les  flammes qu’il soit parvenu à esquiver les flammes qu’il dirigeait sur lui, et un premier assaut pointu. La sensation d’une lame transperçant son cœur, Nordahl s’élança, fou de colère et de rage, ramassant ce qui restait de son arme pour se précipiter vers le dragon. Il n’était dès lors plus question de le capturer, mais bien de le tuer, de l’abattre, de l’exterminer. « Meurrrrrrrrrs ! » hurla-t-il à l’attention de l’animal qui secoua sa lourde encolure, tentant de réceptionner le viking qui esquiva une première fois et porta un coup. Et le combat qui se déroulait alors donnait l’illusion d’être celui du Ragnarök, avant que les paroles ne renaissent, lorsque… la patte du monstre percuta finalement Nordahl, sa longue griffe s’enfonçant dans le flanc de l’homme, là où une brûlure s’étirait déjà. Retombant au sol, l’animal ne lui laissa pas le temps de se redresser, ses griffes venant le garder plaquer dans une position couchée, tandis que ses doigts se trainaient déjà vers son arme. Un grondement sourd s’éleva de la gorge du dragon, dont les prunelles se rapprochèrent en même temps que sa tête en direction du sorcier. « Te tuer je devrais, Fourchelangue. » lança l’animal en décalant le viking de la force de sa patte. « Qu’est-ce que tu attends ? Si tu ne le fais pas ce sera moi ! » s’époumona Nordahl dont les prunelles amères et rancunières crevaient de s’enfoncer dans celle du reptile qui sembla se mettre à rire. Il poursuivit dans un dialecte ancestral dont Nordahl ne comprit que quelques mots, alors que ses griffes se refermaient sur le corps du viking qui serra tout d’abord les dents, avant de tenter d’user un sort, l’animal repoussant son geste avec facilité, tandis qu’il poursuivait sa pression. « Une vie... » marmonna l’animal, poursuivant par quelques mots insaisissables, avant de resserrer sa prise une fois pour toute, laissant Nordahl tanguer sous la douleur, tandis qu’il l’entraînait à l’extérieur, volant jusqu’à le déposer à proximité du village… cautérisant la plaie béante de son souffle brûlant.

...Transition...

Il s’était relevé de ses blessures, conservant la brûlure marquant sa chair, celle qui lui avait donné le temps de s’éveiller et de se traîner jusqu’au village. Ce jour-là, sa peau avait été marquée et il n’avait pas compris l’attitude du dragon, ni celle de l’avoir épargné, ni celle de l’avoir même… soigné. Peut-être parce qu’il possédait ce don particulier qui lui offrait la possibilité de parler avec les reptiles et qu’il n’avait tout simplement jamais réalisé posséder avant ce jour. En vérité, il n’avait jamais approché un serpent plus de quelques secondes sans qu’il ne finisse écrasé ou tranché, il n’avait… et il le regrettait amèrement. Pourtant, dès qu’il en avait été en mesure, il était retourné dans l’antre du reptile, mais il ne subsistait plus aucune trace de l’animal qu’il aurait une nouvelle fois voulu affronter… Néanmoins, ce jour-là, il ne put que récupérer le corps de son frère et rentrer à Skuli… pour offrir une inhumation digne du courage de Thorlak à ce dernier. Son frère… pour une fierté mal placée il avait perdu son frère ! Parce qu’il avait toujours pensé que les fourchelangues n’existaient pas réellement et qu’il ne pouvait pas en être un, il avait tué son frère. Pour plaire à la femme de son frère… il l’avait mené à une mort certaine qui avait manqué de le capturer également. Mais qu’elle vienne cette chienne décharnée ! Qu’elle échange leur place ! Qu’elle change le destin il en paierait le prix ! Mais jamais elle n’était venue, jamais elle n’avait trouvé le chemin de sa culpabilité qui le rongeait chaque jour un peu plus. Il avait abandonné les champs d’honneur et les batailles pour se concentrer sur un autre passe-temps que certains attribuèrent à un moyen de se remettre de ses blessures… la forge et l’alchimie. Néanmoins, c’était dans les méandres de ce lieu qu’il se complaisait, à la lente brûlure d’un alcool qu’il s’abandonnait certains soirs, dans la morsure sournoise de cuisses de passage qu’il se perdait… dans le rejet… de celle qu’il aimait toujours qu’il se punissait chaque jour un peu plus, chaque nuit un peu moins.

இ  இ  Anecdote 2 : Dans les vapeurs de l'alcool

Sombre nuit, c’était cela qui s’égrenait dehors, dans le firmament d’un ciel qui lui paraissait moins morne que chez lui. Un voyage, un portail, un endroit où il avait descendu trop de chopes pour se souvenir précisément du nombre. En vérité, il avait tellement bu qu’il ne se souvenait même plus de l’endroit où il se trouvait, tandis qu’il se trouvait à même le sol, le visage incliné contre son torse, un genou rapproché, son bras s’y reposant, laissant sa main pendre fardé d’une chope presque vide. Le silence. Ce n’était que cela. Et pendant quelques instants il eut l’impression d’avoir rebroussé chemin sur la courbe du temps, que son frère n’était jamais allé avec lui dans ce nid, qu’il n’avait jamais… pas même épousé Cyrseï. Une voix lointaine… presque trop sifflante flotta dans l’air humide de l’obscurité que Nordahl ne parvenait à transpercer plus que nécessaire. Pourtant, il le vit le serpent qui sinuait sur le sol, il le vit le reptile qui parlait, fredonnait, mais sa conscience… non. Ou peut-être qu’il faisait simplement une chose illogique, improbable, une chose qu’il ne comprendrait pas… une chose qui le ramènerait à cette nuit fatidique et pourtant… « Y a pas de souris par ici. Juste un viking qui t’assommerait bien s’il en avait la force… » Chose qui lui manquait à cette seconde, l’alcool inondait ses veines et il sentait qu’il avait très certainement un peu trop abusé… bien qu’il aurait été capable de lever son arme encore. En vérité, l’alcool lui offrait l’illusion d’une autre réalité, mais en rien la sensation d’être quelqu’un d’infirme. D’autant que lever sa main pour proférer un sort n’avait rien de bien compliqué et les paroles viendraient assez facilement. Néanmoins, la ligne sembla changer de direction, sa langue se tendant pour toucher la peau nue de l’homme, comme pour vérifier ce que les pupilles sombres proféraient comme réalité. Le serpent semblait le goûter, vérifier que l’homme lui parlait bel et bien…  « Drôle de fiking que foilà… » siffla l’animal… « Ouais… on me le dit tous les jours. » … qui à la réponse de Nordahl sembla avoir confirmation que c’était bien à lui qu’il s’adressait, la main du sorcier venant même caresser ses froides écailles comme s’il s’agissait d’une tape amicale sur le dos d’un compagnon de route. « J’ai combattu un dragon un jour… » « Ah foui ? » questionna l’animal… mais le viking ignorait s’il parlait pour réellement converser avec lui, ou s’il avait simplement besoin de parler à une personne qui n’irait parler de ses faiblesses à personne, conservant ses confessions dans l’obscurité manifeste de la nuit seulement troublée par l’éclat fourbe de la lune. « Il m’a laissé vivre. T’sais pourquoi toi ? Pourquoi quand on vient avec l’envie de te poursuivre pour t’envoyer nourrir les poissons on se contente de te brûler ta blessure en te laissant à proximité d’un village ? Pourquoi un putain de dragon en a eu quelque chose à faire que j’puisse le comprendre ? P… » « Tu penses trop fiking… t’es fifant. Ca te serfirait à rien de safoir pourquoi. Peut-être qu’il troufait que tu sentais bon… t’as bon goût… t’sais… » sifflait le serpent avant de recommencer à laisser sa langue glisser sur la paume ouverte de Nordahl, inexpressif, les prunelles s’érigeant finalement vers le ciel comme dans l’attente d’une réponse en provenance des étoiles. Papillonnant légèrement des cils, il ne se souvenait plus vraiment de la réalité, tout s’enchevêtrait, tout prenait de la contenance puis la perdait brusquement comme une misérable illusion. Thorlak n’était pas mort quand une seconde auparavant il se souvenait de l’instant où l’énorme reptile l’avait abandonné. Expiant une forme de soupir fardé d’alcool, le bras tenant la choque sembla brusquement se mouvoir, menant le fond à l’animal… « T’as soif ? C’pas mauvais. » « Z’bois pas. Mercccci. » « Tu d’vrais… c’est… magique comme liquide. » « Z’taime bien le fiking… » « Ah ouais ? Ca te dirait de voir du pays ? » « Y a des sourissss ? » Un sourire idiot naquit sur ses lèvres… « Là où il fait chaud, il y en a toujours. »

... Mot de la fin...

Nordahl ou l'étrange forgeron alchimiste dont on connaissait la valeur de ses armes, le talent qui était le sien. Et ceux l'ayant connu avant on vu l'homme changer, le viking, s'il n'avait rien d'un lâche, négliger les champs de bataille, rejetant ne serait-ce que la possibilité d'être heureux, réellement, ne s'en jugeant tout simplement pas digne, portant cette douceâtre culpabilité qui le rongeait, le poussait à rejeter la liberté de son esprit, ou le simple fait de se laisser guider une nouvelle fois par son cœur.