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 Broken bear [Siri]

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Cahir
Cahir

Pseudo : Appo
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Âge du personnage : Quarantaine.
Ascendance : Sang-mêlé
Statut : Rôdeur.
Particularités : Possède une baguette.
Cicatrices.
Points : 15

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(#) Lun 10 Fév - 21:17



Broken bear
I ain't gonna die but I'll probably never feel alive again


Participants • Cahir et Siri Freknur
PNJ ? Nope.
Statut du sujet • Privé.
Date, mois, année • 15 décembre 1295.
Lieu • Non loin de la ferme de Siri.
Moment de la journée • Après midi.
Météo • -27°C - Soleil rare, neige, vent froid.


Je ne souhaite pas que les Nornes interviennent dans ce sujet
gif ©tumblr
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Cahir
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(#) Lun 10 Fév - 23:50

Mörsugur. Cahir ne connaît pas encore assez la langue scandinave pour soutenir une conversation sans y joindre les mains, mais il connaît les saisons par cœur, comme un enfant sortant de l'école. Et celle là, il n'est pas prêt de l'oublier.

Il marche depuis bien quatre jours, toujours plus au Nord sans raison précise. Depuis qu'il est parti de chez Silke, il n'a parlé à personne. Parce qu'il n'en a pas eu besoin, principalement. Peut être aussi un peu parce qu'il s'est laissé influencer par l'enfant sauvage, s'est habitué au silence et se sent mieux dedans. Il continue en tout cas à être coupé du monde tout en se faufilant à travers, et trouve que c'est un sacré exploit pour un guerrier avec sa carrure. Il se cache, avec son épée, sous un lourd manteau un peu miteux qui n'a pour seul mérite que de lui porter chaud. Il ne sait pas vraiment où il va, n'a pas regardé de carte, ne s'est pas renseigné sur la région. C'est sans doute une conduite de tête brulée, sans doute se met il une nouvelle fois en danger - mais c'est peut être aussi inconsciemment volontaire, comme pour voir s'il a toujours la capacité de survivre, malgré tout, malgré l'ours. Un test un peu stupide, téméraire comme il l'a de toute façon toujours été. Le froid mord ses doigts mal protégés, son visage couvert d'une barbe épaisse. Il a pris le bateau pour les îles glacées à tout hasard, se disant que peut être les frères diaboliques n'iront pas jusqu'à traverser une nouvelle fois l'eau pour réparer leur honneur faussement entaché. Penser à eux ne l'angoisse plus, ne constitue plus le fondement principal de son trajet sans fin, mais ils restent néanmoins une pensée sous-jacente importante. Ils créent chez lui la prudence, la précaution, et c'est encore quelque chose qu'il déteste. Il se retrouve sur cette nouvelle terre hostile sans vraiment savoir quoi en faire, où y coucher. Aujourd'hui la neige tombe, lui faisant découvrir les îles glacées sous son jour le plus typique. La neige ne dérange plus l'anglais. Elle est devenue partie intégrante de sa vie, et il a fini par s'y sentir aussi bien que dans le silence. Au fur et à mesure de son voyage son corps, ses habitudes, sa vie se modifie. Et ça lui va très bien. Il sait depuis le départ qu'il ne pourra jamais retourner dans son clan et n'accepte d'y penser que depuis peu.

La neige se calme à mesure qu'il avance. Pour une fois depuis longtemps il a le nez en l'air, curieux de ce qui l'entoure, ouvert à cette nouvelle nature bien qu'elle ne soit qu'à peine différente de celle qu'il vient de quitter. Il croise un groupe d'hommes et n'a pas envie de faire l'effort de grappiller dans leur conversation les quelques rares mots qu'il pourrait reconnaître. Il baisse les yeux sous sa capuche par simple envie de rester seul, de ne pas avoir à parler, expliquer, sourire par courtoisie ou faire la gueule par politesse viking. Il poursuit sa route, enveloppé agréablement dans le froid qui devient de plus en plus un allié. Il est tranquille, plus tranquille qu'il ne pensait pouvoir l'être en partant de chez Silke, et c'est pourquoi le premier coup le courbe à terre encore plus violemment qu'il ne le mérite. La surprise bloque complètement l'air dans ses poumons pendant quelques secondes assez étendues pour qu'il ai l'impression de se noyer, impuissant. Il se remet à peine du choc, pose ses mains sur le sol boueux pour se relever et répliquer, quand un second coup, un talon manifeste, se plante encore une fois dans son dos. Les deux coups suivants, simultanés, sont à son visage et ses côtés où il sent la déchirure de l'ours se rouvrir instantanément, le fragile ouvrage de Silke détruit, la douleur revenant au centuple. Trois paires de bras le plaquent au sol. Comme face à l'ours, toute sa stature dressée et ses griffes sorties, Cahir est parfaitement impuissant. L'animal, au moins, avait eu la noblesse de n'utiliser que sa masse contre la sienne. Ces hommes là le plaquent au sol sans noblesse, comme s'il était moins qu'humain, comme si son corps n'avait pas été celui d'un guerrier. L'inexplicable violence qui s'abat sur lui le laisse presque inconscient, pas assez pour ne pas entendre le "sale impur" bien articulé au dessus de ce qui lui semble être son cadavre articulé. Son visage est tellement tuméfié que ça ne changerait rien qu'il ai les yeux ouverts ou non. Eux, ils le laissent pour mort. Lui, il gît là détruit, ne possédant plus que deux mots qu'il ne comprend pas.

La garde de son épée rentre dans son ventre, lui faisant pour une fois rêver de se l'être fait voler. Sa respiration est réduite à un filet très mince - c'est ça où ses côtes se broient en poussière. Il ne peut même pas regarder autour de lui. Il bouge légèrement les doigts de sa main droite, seule preuve qu'il est toujours de ce monde, seul endroit de lui qui peut se mouvoir. Il sent la neige sur le bout de son annulaire. Elle qui est devenue doucement son allié avec le temps et les heures de marche à l'étoile polaire ne peut elle pas être son assassin? Elle, plutôt que ces salauds? Il n'a de toute façon pas la force physique de se relever. Et de toute façon, il s'en sent incapable. Il se sent incapable de se relever ne serait-ce que métaphoriquement si c'est pour se prendre un nouveau mur dans la gueule, pour être encore vaincu. A quoi tiens son existence s'il est toujours en mouvement en direction de nulle part et qu'il n'a même plus de légitimité à porter son épée digne de guerriers victorieux? Sur quelle bataille déposer son cri de guerre devenu misérable par ses côtes à nouveau cassées, son visage explosé? Il laisse sa respiration s'engourdir naturellement, peu à peu. Les bêtes sauvages feront le reste. Lui n'a plus à décider de rien.
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