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 OSBERN ※ « and I hate how much I love you… »

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Hëylda Viggrinirr
Hëylda Viggrinirr

Pseudo : Tiphe
Crédits : o.dream ©
Avatar : scarlett johansson
Ici depuis le : 19/11/2013
Messages : 90

Âge du personnage : vingt-neuf ans
Ascendance : sang-pur
Statut : bannie de son clan ⎢guérisseuse quand la populace ose braver les traditions
Particularités : Ancienne compagne du Jarl de son clan, elle fut considérée esclave avant d'être bannie par le nouveau dirigeant du clan, il y a quatre ans.
Points : 35

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LOCALISATION : Quelque part dans le Noregr
JE COMPÉTITIONNE POUR : Skuli
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(#) Lun 3 Mar - 20:26



But I hate it
I can't stand how much I need you


Participants • Hëylda & Osbern
PNJ ?
Statut du sujet • Privé
Date, mois, année • Góa, 1296
Lieu • quelque part dans le Noregr
Moment de la journée • Début de soirée
Météo • de la neige à perte de vue, une tempête qui se prépare, des températures bien trop froides pour demeurer dehors.

Je ne souhaite pas que les Nornes interviennent dans ce sujet
photographie ©tumblr OUAT
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Hëylda Viggrinirr
Hëylda Viggrinirr

Pseudo : Tiphe
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Statut : bannie de son clan ⎢guérisseuse quand la populace ose braver les traditions
Particularités : Ancienne compagne du Jarl de son clan, elle fut considérée esclave avant d'être bannie par le nouveau dirigeant du clan, il y a quatre ans.
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(#) Lun 3 Mar - 21:49



Sous son fredonnement, le regard vert de la bannie s’assura de la solidité de son sac, de sa propre tenue, glissant le nécessaire dans l’intérieur de chaque partie. Une lame glissée à sa botte, quand des vivres venaient s’engouffrer dans le paquetage, le tout soigneusement choisi, méticuleusement caché de sorte à ne rien perdre. Un voyage se préparant bien doucement, pourtant depuis trop longtemps préparé, minutieusement travaillé. Elle tiendrait sa promesse de quitter le Noregr, avec trop de mois d’avance. Un départ précipité qu’elle devait à un événement récent, souvenir trop vif en mémoire pour qu’elle parvienne à l’oublier, qu’elle se outrepasse sa fierté. Hélas, elle ne pouvait plus rester, ne pouvait plus tenir face à cet ennemi dont elle arpentait le territoire, craignant chaque jour un peu plus sa colère. L’hiver rude ne lui avait pas permit d’obtenir tout le nécessaire pour son nouveau voyage, sa nouvelle traversée du pays, pourtant en l’instant, cela ne lui paraissait pas aussi important qu’il ne pouvait y paraître, ne l’obligeant finalement qu’à vérifier qu’elle n’oubliait rien en cette caverne, rien de plus que ce qu’elle souhaitait abandonner. Ses prunelles s’arrêtèrent sur la peau d’ourson que l’homme de son malheur lui avait donné, sous prétexte de ne pas en vouloir chez lui. Désormais, c’était elle qui n’en désirait plus, moue à la fois de mépris comme d’ennui. La peau était chaude, idéale pour cet hiver insupportable… L’idée de l’emporter pourtant, laissait à croire qu’elle pouvait éprouver quelque chose, que la mélancolie pourrait la gagner, ou qu’elle avait réellement séjourné ici. L’idée était toute autre. Un sifflement vint la tirer de ses pensées, l’obligeant à regarder l’animal qui s’en faisait responsable, et ce ne fut qu’un faible sourire qui vint se glisser sur ses lèvres. « Je sais mon ami… La saison est encore loin d’être achevée. Mais nous ne pouvons pas rester. On trouvera mieux, tu verras. » Hélas, même elle n’y croyait pas tant, consciente du danger du dehors, de la situation précaire dans laquelle elle était en train de se fourrer. Mais elle ne pouvait plus, elle ne voulait plus vivre ici, supporter le regard encombrant de l’homme qui se faisait responsable de sa fuite silencieuse. Elle ne lui avait rien dit, ne lui avait même plus adressé un regard, une parole depuis cette fameuse aube honteuse. Après tout, elle ne faisait qu’appliquer ce qu’il lui avait ordonné : disparaître. C’était bien avec plaisir qu’elle se lançait dans cette entreprise. Ces derniers mois avaient été bien plus durs que les premiers, fielleux. Oh, sans doute serait-elle même partie plus tôt si le temps s’était montré plus clément, c’était bien pour cela qu’elle se décidait maintenant. Se redressant finalement, elle plaça son sac sur le dos, éteignant les dernières braises sous son pied, rejetant du regard cet endroit qui avait été sa maison. « Allons-y. Quittons cet endroit. »

Pour aller où ? Elle même l’ignorait, se contentant seulement d’avancer, loup en tête quand elle refusait de se retourner. Il n’y avait rien qu’elle ne puisse regretter ici, rien ni personne. Rien si ce n’était cette neige l’empêchant d’avancer à l’allure souhaitée. Quand bien même ! Ce n’était que le matin, ce soir, elle serait bien assez loin. Suffisamment pour mettre de la distance entre ce fjord et elle. Le mieux peut-être était de quitter le pays, définitivement. Par la terre ou la mer, qu’importe, tant qu’elle ne remettait plus jamais les pieds sur ces contrées où les souvenirs affluaient de toute part, où son frère ne la retrouverait pas, où l’homme qui avait réussit à l’inciter à rester ici ne la retrouverait pas. Plus de sentiments inutiles. Rien qu’elle et cet étrange présent. Rabattant la capuche sur son visage, cachant cette marque qui en disait bien trop et pas assez sur elle, avançant à pas certain et à la fois au ralenti, ne s’arrêtant jamais, soufflant sous l’écharpe improvisée. Froid, elle avait froid, mais ce n’était rien en comparaison de ce cœur qui ne voulait plus battre. Et le jour de décliner, de l’obliger à prévoir une halte, d’être incertaine de survivre à la lune. N’était pas ce qu’elle désirait de toute évidence, lassée de cette misérable existence, incapable de mettre fin d’elle-même à ses jours. Pourquoi ne pas laisser la nature s’en charger après tout ? Le Valhalla ne l’accueillerait pas de toute manière, alors le monde d’Hel ou le royaume des guerriers… Plus d’importance à ses yeux. Personne ne la regretterait, et elle-même ne pleurerait pas le monde. Un grondement vint la sortir de ses pensées désespérées, quand l’animal l’accompagnant se précipita au devant, disparaissant dans l’ombre. Un abri de secours à n’en pas douter, l’incitant à presser le pas, lâchant un soupir de soulagement quand son barda vint rencontrer le sol de cette petite grotte de fortune. Bien plus petite que celle qu’elle occupait une journée plus tôt. Qu’importe, elle ferait l’affaire. « Allons trouver à manger Runi. Demain, nous repartirons. » Bien plus des paroles pour elle que pour l’animal. Un arc, et de nouveaux pas, lui faisant faire un nouveau voyage, cherchant de la viande fraiche plutôt que celle séchée cachée dans son sac. De longues minutes à avancer, à observer l’horizon blanc, à scruter la moindre bête qui pourrait passer par là. Mais rien. Jusqu’à ce qu’un bruit attire son attention, suffisamment pour qu’elle bande son arc, et n’arrête son geste pour mieux observer le daim passant devant elle. Une belle bête, mais trop conséquente pour elle seule, et le loup l’accompagnant. L’oblige à baisser son arme pour contempler la beauté de la nature. Celle-là même qui viendrait la prendre tôt ou tard, le plus tôt serait le mieux. Comment pourrait-il en être autrement de toute manière ? Elle n’existait plus, et ne souhaitait même plus tenter de le faire.


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Osbern Sæther
Osbern Sæther

Pseudo : Dandan
Crédits : Hëylda de mon coeur
Avatar : Chris Hemsworth
Ici depuis le : 18/11/2013
Messages : 111

Âge du personnage : 31 ans
Ascendance : Sang pur
Statut : Constructeur de navires, il a repris le flambeau de son talentueux père Roald. Il officie parfois en herboriste puisqu'il habite dans un fjord.
Particularités : C'est un animagus ours brun depuis deux années seulement. Ce nouveau don concorde avec la mort de sa femme.
Points : 37

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LOCALISATION : Entre le Noregr et Skuli
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(#) Sam 22 Mar - 17:36



Osbern frémissait sans relâche. Sans son épaisse fourrure d’hyppogriffe, il aurait certainement grelotté à s’en claquer les dents. Ereinté, il tentait de réchauffer ses mains près du feu crépitant qu’il avait allumé à distance raisonnable de sa hutte. Ses mitaines de laine ne couvraient pas le bout de ses doigts complètement bleuis par le froid. Le viking détestait plus que tout le sumar qui approchait. Il semblait que le vetr se défendait de sa menace en ajoutant toujours un peu plus de neige et de températures insupportables tant elles frôlaient les bas-fonds. Tout autour de lui était tapi d’un manteau blanc jusqu’à la rivière qui ne parvenait à dégeler et ce, malgré les faibles lueurs du soleil qui leur étaient parfois offerts. Les expéditions finiraient par être retardées si les mers ne se décidaient pas à s’ouvrir à leur langskip pourtant robustes. Et qui retardait les navigateurs retardait les bâtisseurs et pour l’heure, il n’avait qu’une commande à respecter et quelques réparations par-ci par-là. La plupart de ses journées et certaines de ses nuits étaient entièrement dévouées à Dürmstrang plus surveillé que jamais. Les Laguz renforçaient un peu plus chaque jour les rondes et Osbern ne trouvait même plus la force de s’occuper de son propre habitat. Depuis la tentative de libération de Grim qui avait fait de nouvelles esclandres, plus personne n’avait confiance en personne. Les soupçons étaient partout, la sûreté nulle part. Les effectifs s’étaient renouvelés, les personnes douteuses écartées. Et comme les Saether avaient toujours montré loyauté et une opinion vers la perpétuation d’une ascendance pure, le fils faisait partie des rares personnes demeurées sur le terrain. Il avait utilisé un portail pour rentrer plus rapidement, sous l’œil avisé de pas moins de dix sorciers qui veillaient à ce que personne ne profite de son passage pour forcer une infiltration. A peine arrivé sur son territoire, l’homme s’était empressé de chercher un peu de chaleur à ses mains et de réconfort à son esprit. Il n’y avait pas que la révolte sang-mêlé qui hantait ses pensées, ses rêves et son réveil chaque matin. Ses propres erreurs, ses propres actes, ses propres idéaux même apparaissaient comme  une ombre à son épanouissement, un piège à son avenir. Il ne l’avait pas revue depuis, il avait tout juste osé esquisser quelques œillades furtives alors qu’il passait non loin de la grotte où elle avait élu refuge. Il ne s’était présenté à elle, ne lui avait adressé le moindre mot. Qu’aurait-il dit après tout ? Il vérifiait seulement qu’Hëylda appartenait toujours à Midgard, que son exil ou son humiliation n’avait eu raison d’elle. Elle subsistait, survivait. Elle n’avait peut-être plus si besoin de lui ou de sa providence. Peut-être même n’en avait-elle eu jamais besoin. Et si le nécessiteux n’était pas celui dont on contait l’histoire ? Et s’il se dupait lui-même ?

Ses iris bleus léchées par le reflet des flammes, il ne parvenait à ôter de sa tête ses images alléchantes, ses sensations entêtantes et la culpabilité qui était leur horrible compagne depuis. Osbern avait failli à la loi scandinave, il avait entaché son honneur et ses valeurs. Pourquoi par Loki n’envoyait-il pas tout valser ? Se fondre dans son enveloppe animale était si salvateur, si lénifiant. Lors de ses interminables va-et-vient dans les montagnes de l’institut sorcier, il ne se fiait qu’à ses instincts et ses pulsions primales. Il n’était plus que l’animal, débarrassé de cette conscience machiavélique. Et sitôt qu’il redevenait lui-même, cette carrure impressionnante, ces mains rongées par le travail du bois et de la hache, ces cheveux blonds poisseux et toujours un peu plus longs, c’était à nouveau l’enfer. Une dernière fois, il hissa sa carcasse avant de s’emmitoufler un peu plus dans sa peau. Il ceintura sa hache près de sa hanche gauche puis jeta un coup d’œil aux cieux. Le soleil faiblissait lentement et il tenait à être rentré avant que les ténèbres n’aient revêtu tout le Noregr. Il voulait s’assurer que le froid n’avait pas dévoré son fantôme, qu’il n’avait pas mordu ses joues rosies et creusé un peu plus sa taille plantureuse. Qu’elle ne fut pas sa fureur quand il trouva l’abri vide et abandonné. Pas de trace du maudit loup, des maigres affaires qu’elle avait gardées. La bougresse avait tenu parole : elle avait fui à nouveau. Son sang ne fit qu’un tour. Il fureta à droite à gauche. Elle était suffisamment maline pour couvrir ses traces mais son compagnon d’infortune canin lui n’en avait pas le réflexe. C’est ainsi qu’il suivit attentivement les empreintes de pattes laissées dans la neige, à demi-recouvertes par les flocons qui déjà s’échouaient de nouveau sur leur terre glacée. Ce fut éreintant et terriblement long. Quand le silence des bois vous entouraient, ni la magie ni la civilisation n’avait ses droits sur les fjords hostiles de l’île. On pouvait être le plus illustre des sorciers, le plus émérite des guerriers, on ne faisait jamais le poids contre la force de la nature. Les mages ancestraux en étaient les premiers témoins. Enfin, son oreille fut interpelée par le grincement de l’arc et le souffle lourd du corps qui luttait contre le froid. Osbern s’embusqua derrière un buisson effeuillé mais gigantesque. Il n’aperçut pas tout de suite la blonde mais tomba sur l’objet de convoitise. Un daim égaré, peu méfiant semblait chercher son troupeau, humant l’air ça et là. D’un geste précis, il ferma un œil pour mieux viser. Enfin le tranchant de sa hache vint brutalement se planter dans le thorax du cervidé qui s’effondra dans la neige immaculé pour agoniser. L’homme n’attendit pas pour se manifester, s’approchant de la carcasse pour récupérer son dû. Il lui suffit alors de lever la tête pour tomber nez à nez avec la silhouette éloignée d’Hëylda. Et aussitôt la vague de rancœur le submergea. Il pointa sa lame ensanglantée en sa direction avant de dire : « Toi t’es décidément trop stupide pour prendre la route lors des grands froids. » Il n’avait pas crié. Non sa voix portait assez loin pour que le mépris et le ton autoritaire ne vienne frapper les tympans de sa maitresse. Il se hâta de prendre les quatre pattes du daim entre ses mains avant de le hisser sur ses épaules. Le froid allait rapidement avarier la viande. Le sang de la blessure gouttait maintenant le long de ses épaules, sur les poils de son manteau mais il n’y prêta aucune attention. « L’exil t’a ôté tout bon sens, je dois ainsi donc sauver ta peau à chaque fois ? T’avais pas un frère pour ça ? » Tandis qu’il s’approchait d’elle, ses mots se voulaient encore un peu plus tranchants. Dieu qu’il lui en voulait.


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Hëylda Viggrinirr
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(#) Lun 31 Mar - 20:05



À chaque pas, elle ne cessait de se répéter combien l’idée de quitter la caverne, cet endroit protecteur, était d’une idiotie sans nom… Le pas suivant pourtant, elle ne cessait de penser que c’était certainement pour le mieux. Combien de temps aurait-il fallut dès lors avant qu’elle ne devienne folle, aussi inapte à penser que le fou du village ? Combien de temps avant que son propre cœur ne vienne se morceler en mille morceaux sous le regard affamé pour un met inaccessible ? C’était bien par fierté qu’elle était partie sans mot dire, sans même un quelconque signe avant-coureur de sa fuite, sa lâcheté. De toute manière, l’ours blond s’avérait être de moins en moins dans les parages, et lorsqu’il l’était, elle ne faisait que lui tourner le dos, fuir son regard, l’ignorer comme lui se devait de le faire. Finalement, n’était-ce pas pour lui rendre service qu’elle avait quitté son abri ? Pour lui éviter la honte de sa présence, l’empêcher de penser à elle par n’importe quel moyen ? Tout redeviendrait normal, pour le mieux finalement. Voilà de quoi elle se persuadait, bravant le froid, ou priant pour que celui l’emporte tôt ou tard, se retenant pourtant de claquer des dents, de trembler. Parfois, l’animal à moitié sauvage, peu domestiqué venait se coller à elle, cherchant certainement à lui donner un peu de chaleur, gratifié dès lors d’une caresse entre les oreilles. Elle avait honte de l’avoir embarqué dans cette histoire, hélas, la fidélité de l’animal était sans faille, une âme sœur qui se laisserait certainement mourir si elle-même venait à succomber. Là encore, elle ne pouvait permettre que cela arrive, luttant pour trainer sa pauvre carcasse dans la neige, la magie veillant à cacher ses traces, aidée de la nature. De temps en temps, fredonnant pour passer le temps, ne veillant que la course d’un soleil à peine visible. Une journée écoulée, et elle se trouvait encore bien trop proche de son ancien abri. Elle savait qu’il faudrait trois jours minimum pour être loin, pour rester introuvable : sitôt qu’elle aurait quitté le fjord, son esprit s’allégerait certainement, quand son cœur se ferait assurément bien plus lourd. L’erreur commise, son organe se s’en retrouvait que plus blessé, saignant à s’en vider, incapable de battre pour quelqu’un d’autre, incapable de taire les souvenirs du passé, et ceux du présent. Mais tout cela désormais, ne pouvait que s’achever dans le silence, pesant, et sans aucune larme pour l’accompagner.

Et puis l’arrivée d’un abri de fortune, d’un repos bien mérité et d’une angoisse assurée. Ce n’était pas sûr, elle le savait pertinemment, et sans doute après un peu de chasse s’assurerait-elle de le rendre plus sûr, moins ouvert aux créatures extérieures. Pour l’heure, le loup s’avérerait un bien meilleur gardien qu’elle, lui laissant toutefois cette même liberté dont elle jouissait, lui laissant l’opportunité d’aller se nourrir de son côté quand elle ne demeurait pas certaine de débusquer quoi que ce soit pour elle. Elle se pensait seule, en sécurité quelque part. Nulle âme censée ne s’aventurerait ainsi dans les bois, pas en cette période de l’année. Au pire, elle n’était nullement sans défense : n’avait-elle pas déjà tué plus d’une dizaine de personne en quatre années d’exil ? Si d’aventures un impudent osait se frotter à elle, il en sortirait certainement sans vie, laissé dans un coin à nourrir les charognards affamés. Lasse de tuer, assurément, et tant qu’elle ne trouverait pas d’adversaire à sa taille, alors elle continuerait de vivre sans l’ombre d’une conscience tourmentée. Mais cela ne la tourmentait nullement, quand ses pas s’enfonçaient dans la neige, l’œil aux aguets, veillant le moindre petit gibier. Un oiseau même ferait l’affaire… Et pourtant, seul un daim répondit présent, narguant la jeune femme de sa prestance, l’honneur balayé sous une giclée de sang tombant à ses pieds, lui arrachant presque un cri de stupeur. L’exilée n’était donc pas seule, se maudissant de n’avoir rien entendu, d’avoir été captivée par l’animal désormais agonisant devant elle. Peu de solutions s’offrant à elle, reculant d’un pas léger, comme pour ne pas se faire entendre, quand une silhouette se présenta devant elle, la paralysant totalement, réveillant en elle cette douleur qu’elle cherchait à fuir depuis le début de la journée. Lui. Encore et toujours lui, présent, imposant. Et s’il ne l’avait pas encore vu, elle ne chercha qu’à profiter de ce bref moment de répit pour reculer doucement, consciente que tôt ou tard, elle se trahirait. La neige craquant doucement sous son poids, l’arc à moitié bandé, prêt à décocher une flèche pour sauver l’honneur. Hélas, il ne lui fut nullement donné le temps de fuir plus encore, de partir rapidement de cet endroit pour récupérer ses maigres affaires et continuer son voyage, mettre de la distance entre l’ours blond et elle. Souffrance, colère, alors que son regard finit par rencontrer le sien, affronte le flot de mots qui va à son encontre. Stupide, pour sûr elle l’est, mais trop lucide aussi pour rester à proximité. Qu’importe le grand froid, qu’importent le vent et cette tempête qui s’approche ! Tant qu’elle parvient à le fuir lui, plus que quiconque. Et voilà qu’elle se détourne de lui, demeure au silence comme la règle imposée qu’elle n’a jamais souhaitée briser. Pas une fois… Et qu’elle a pourtant défié. Mais plus maintenant. Et pourtant ! À peine les nouvelles paroles ont-elles franchit les lèvres de l’homme blond que la flèche quitte l’arme, vient se flanquer dans l’œil de l’animal mort, suffisamment près du visage de l’homme en somme. Pas même le coup du hasard, mais le coup de maitre de la colère qui se manifeste dans la gorge de la jeune femme, l’animal qui dévore petit à petit l’humain. « Tais-toi ! » Gronde-t’elle, tandis qu’elle refuse d’entendre parler de cette moitié d’âme qui doit errer quelque part dans les landes. Elle ne veut plus entendre parler de lui, être vivant dont elle refuse d’entendre l’affiliation. Celui-là n’a plus de sœur, et elle-même n’est qu’une ombre. Alors comment lui, cet être adoré, ose t’il braver l’interdit, ose t’il rappeler des souvenirs douloureux auxquels elle n’a plus droit de penser ? « Je n’ai pas besoin de ton aide Saether. Je n’en ai jamais eu besoin. Rentre chez toi et oublie que tu as un jour connu ce que je ne suis plus. Je n’ai pas besoin d’être sauvée. » Une demi-vérité, un semi-mensonge : elle ne veut pas être sauvée, c’est là tout ce qu’elle sait. Personne ne tombera pour elle. Lui encore moins. Et elle reste figée à sa place, une flèche de nouveau en lice, prête à affronter l’homme pour qui elle ne devait rien éprouver. « Rentre chez toi Osbern… » C’est bien plus une supplique qu’un ordre au fond, c’est toute la colère, toute la peine qui veut sortir de sa gorge. Et puis de nouveau cette force colérique. « N’est-ce pas ce que tu voulais ? Que je disparaisse ? » Par tous les mages, c’était bien de la rancœur.


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